Aux yeux des religieux de l'époque, "Dom Juan" fait l'apologie du libertinage. Ils l'attaquent alors en règle : Molière est sommé de supprimer certaines scènes et plusieurs répliques qui tournent la religion en dérision. Censurée, la pièce ne sera jouée qu'une seule fois du vivant de Molière.
L'édition de 1683 — comme les exemplaires les moins censurés de celle de 1682 — montre à quel point la question du gain financier imprègne la scène que Molière a écrite : « ton avis est intéressé », dit Don Juan au Pauvre (FP, III, 2, p.
Histoire est un bon exemple de ce que l'Église a censuré en France parce que le livre a été interdit en raison de son contenu hérétique. La censure concerne strictement les interprétations de la Bible et non des questions de moralité, comme ce sera le cas plus tard dans l'Ancien Régime.
Si la pièce de Molière avait uniquement pour but de dénoncer la démesure d'un athée, Dom Juan trouverait en face de lui des défenseurs conséquents de la religion, comme Tartuffe a eu en face de lui Cléante. Or le défenseur le plus présent est... Sganarelle !
Dom Juan est un libertin, c'est-à-dire un homme qui place sa liberté au-dessus de tout. Selon lui, rien ne devrait venir entraver cette liberté sacrée, y compris les relations amoureuses. C'est pourquoi il rejette avec force le mariage. Selon lui, la fidélité est l'ennemie de l'amour.
Un hypocrite cruel
Dom Juan est un menteur et un manipulateur. Il séduit Mathurine et Charlotte en leur promettant de les épouser. Il ne tient pas sa promesse, mais il se moque aussi d'elles, les manipule, ménage la chèvre et le chou. Il se moque des fiancés, des frères, des amis.
Don Juan, accompagné de son valet Sganarelle, s'enfuit après avoir tué le Commandeur, le père de Donna Anna. Don Juan cherche à séduire toutes les femmes qu'il rencontre. Don Juan rencontre Donna Elvire, une femme qu'il a séduite et abandonnée, et tente de la reconquérir en lui faisant de fausses promesses.
tout le monde est content ». L'énumération de toutes les victimes de Dom Juan prouve que sa mort est leur vengeance. La fin apparaît donc comme morale, conforme à la morale, c'est-à-dire au bien, puisque celui qui commet des fautes et fait le mal est puni : la leçon à retenir est donc qu'il faut être vertueux.
Dom Juan est d'abord une comédie : elle a pour but de faire rire. On y retrouve le couple traditionnel du maître et de son valet pas toujours futé (rôle joué sur scène par Molière lui-même), mais aussi l'influence de la farce avec son comique grossier, par exemple dans les dialogues en patois des paysans (« Morquenne !
Ici, Dom Juan se donne l'excuse de la religion pour abandonner sa femme. Derrière le séducteur sans scrupule, on retrouve le personnage de Tartuffe, l'hypocrite.
Certaines de ses pièces font scandale, comme Tartuffe, qui dénonce les mensonges de certains religieux. Dans Le Misanthrope, Molière ridiculise les gens riches et leurs manières précieuses. À 51 ans, pendant qu'il joue Le Malade imaginaire, où il se moque des médecins, Molière fait un malaise.
Pour pouvoir jouer « Tartuffe », la pièce qui critique la dévotion hypocrite et qui a été interdite par le roi, le dramaturge doit réécrire deux fois son texte.
La paternité des œuvres de Molière fait l'objet de quelques contestations depuis qu'en 1919, Pierre Louÿs, dans deux articles intitulés respectivement « Corneille est-il l'auteur d'Amphitryon ? » et « “L'Imposteur” de Corneille et le “Tartuffe” de Molière », annonça avoir mis au jour une supercherie littéraire.
Ce que dénonce aussi Dom Juan c'est finalement la facilité avec laquelle on peut imiter le discours religieux et passer pour un être pieux et chrétien : il en est ainsi de la scène où Dom Juan joue l'hypocrite face à Done Elvire (I, 3), face à son père Dom Louis (IV, 4) ou encore face à Don Carlos (V, 3).
Dom Juan est aussi un hypocrite, un menteur : il séduit Mathurine et Charlotte en leur offrant le mariage, promesse qu'il ne tiendra évidemment pas (II, 2 à 5) ; il donne de fausses raisons à Done Elvire pour expliquer son départ (I,3) ; il se dérobe au combat exigé par les frères d'Elvire (V, 3) prétextant le refus de ...
L'argument. Présentée par Molière comme une comédie, Dom Juan est en réalité une tragi-comédie qui ne respecte pas les règles classiques. Arrivé en ville après avoir abandonné Elvire, qu'il avait fait sortir d'un couvent pour l'épouser, Dom Juan aperçoit une jeune fille à la veille de se marier et projette de l'enlever ...
Objectif : comprendre l'origine et les raisons de la fécondité du mythe de Don Juan. Le mythe de Don Juan est le mythe du séducteur infidèle. Il traverse tous les siècles et tous les genres (de la poésie au roman, en passant par l'opéra, le théâtre et le cinéma).
C'est en toute conscience que Dom Juan s'avance vers la mort. Il jette son épée avant de rejoindre la Statue. En se séparant définitivement de son arme de défense, le personnage révèle son désir suicidaire.
On peut évoquer un dénouement tragique, non seulement en raison de la mort de personnage titre, mais aussi parce que Don Juan épouse jusqu'à la fin sa destinée. Son châtiment est d'ailleurs annoncé tout au long de la pièce.
Comme Tartuffe, Dom Juan est une pièce que l'on ne peut comprendre en dehors du contexte politique et religieux du début du règne de Louis XIV. Après l'interdiction du Tartuffe, qui compromet les recettes de la troupe, Molière écrit Dom Juan ou le Festin de pierre, représenté pour la première fois le 15 février 1665.
Premières versions de Don Juan
Les forces romanesques faisant leur œuvre, il fait de Don Juan un jeune libertin arrogant, cynique et égocentrique, défiant de toute sa morgue l'ordre établi et surtout la morale chrétienne. Le personnage est si puissant qu'il ne tardera pas à s'imposer à d'autres grands auteurs.
Ainsi, je ne peux que recommander Dom Juan à tous ceux qui veulent le découvrir, en ajoutant simplement qu'il est différent des autres oeuvres de Molière, car moins comique mais plus symbolique. Un grand plaisir ! Don Juan est un beau parleur pour qui seule importe la conquête, quoi qu'il lui en coûte.
La stratégie de séduction de Dom Juan
Le champ lexical de la beauté est employé : "beau", "joli", "mignon", "la belle", "belle personne", "yeux pénétrants", "agréable", "jolie taille", "appétissantes", "charmante personne". Il fait un geste galant : il baise la main de Charlotte comme si elle était une grande dame.
Aussitôt le cœur de ces femmes conquis, Don Juan se lasse de leurs charmes et saute d'un amour à un autre. S'il séduit, il ne le fait pas tant pour l'amour des dames que celui de la conquête, allant jusqu'à se comparer à Alexandre le grand.
Don Juan est mort de la main du Commandeur. Don Juan n'en finit pas de mourir, de siècle en siècle, injustement assassiné par la justice divine.