Grâce au nucléaire, aux boucliers tarifaires et à une moindre réactivité sur les salaires, la France est après Malte le pays le moins touché par l'inflation en Europe. L'inflation confirme son grand retour en Europe et aux Etats-Unis.
La moindre exposition à la flambée des prix de l'énergie fossile et les dispositifs publics de soutien aux ménages ont notamment permis de limiter la hausse des prix.
En effet, les entreprises ont davantage recours à des ajustements de l'emploi pour ajuster leurs coûts de production, plutôt qu'à des ajustements des salaires réels, qui butent sur la rigidité à la baisse des salaires nominaux et la faiblesse de l'inflation.
Les disparités de hausse des prix sur le continent s'expliquent notamment par le poids de l'énergie et de l'alimention dans le budget des ménages, très différents selon les Etats.
Les pays avec les taux d'inflation annuels les plus faibles sont le Luxembourg (1,0 %), la Belgique et l'Espagne (1,6 %), ainsi que le Danemark (2,4 %). La France arrive en dix-huitième position avec un taux annuel d'inflation qui s'élève à 5,3 % en juin 2023.
L'Estonie est le pays qui endure la plus grosse inflation avec 24,2 %. La Lituanie et la Lettonie atteignent 21 %. L'une des raisons principales est la grande dépendance de ces trois pays aux importations énergétiques.
Parmi l'ensemble des pays analysés par l'institution financière, le Venezuela est le pays qui connaît l'inflation la plus élevée au monde. En 2023, elle atteint le chiffre stratosphérique de 400%.
Il convient de noter que l'inflation peut être influencée par différents facteurs, notamment la demande et l'offre, les coûts de production, la croissance économique, la politique monétaire, les fluctuations des taux de change, les chocs pétroliers, les changements de réglementations, etc.
Elle est mesurée par la variation d'un indice qui englobe l'ensemble des biens et services. L'inflation peut être causée par la demande, par les coûts et par la monnaie.
« En Europe, il existe des pare-feu car elle applique des taxes plus importantes, remarque l'économiste de La Banque postale. Elles absorbent mathématiquement une partie de la hausse, tandis qu'aux États-Unis, lorsque le pétrole augmente, cela se voit immédiatement à la pompe. »
Logement, crédit, alimentation, chauffage, essence : les prix n'en finissent plus de grimper. La pandémie, la guerre en Ukraine, les pénuries ont été pointées du doigt, tandis que les industriels nient en bloc tirer parti de la crise.
«Le taux d'inflation annuel historiquement élevé est principalement dû aux hausses extrêmes des prix des produits énergétiques et alimentaires depuis le début de la guerre en Ukraine», a expliqué la présidente de l'institut Destatis, Ruth Brand, dans un communiqué.
La lutte contre l'inflation doit être envisagée moins comme un ensemble de problèmes fiscaux, financiers, voire monétaires, que comme un problème purement économique. Il s'agit de produire des biens nouveaux, soit en réduisant d'autres productions, soit en développant la production.
La péninsule ibérique était pourtant mal embarquée puisqu'elle a été l'un des premiers pays touchés par la flambée de l'inflation l'année dernière, en raison de son manque de connexions électriques avec le reste de l'Europe, qui a empêché la concurrence de jouer sur les prix de l'énergie.
Le taux d'inflation
L'inflation annuelle s'établit ainsi à +5,2 % en 2022, selon l'Insee. Selon les données publiées par l'Insee chaque année en janvier pour l'année précédente, l'inflation s'est établie à 1,6 % en 2021 et à 0,5 % en 2020, après 1,1 % en 2019 et 1,8 % en 2018.
L'inflation en France restera élevée jusqu'à fin 2023, prévoit l'OFCE.
L'Institut national des statistiques constate qu'en juillet 2023, le taux de l'inflation a atteint 4,3%, soit une baisse de 1,8% par rapport à juillet 2022. Cette légère baisse de l'inflation est due notamment au recul des prix de l'alimentaire qui, jusque là, tiraient vers le haut l'augmentation globale des tarifs.
Les prix alimentaires flamberont encore en 2023
L'Insee prévoit une « contribution assez faible autour de la mi-année » pour les frais d'énergie à l'inflation, alors que celle-ci a été le moteur de la hausse des prix pendant des mois. Source : Insee, note de conjoncture du mardi 7 février 2023.
L'inflation est favorable aux emprunteurs
Les salaires progressent en fonction des hausses des prix, mais pas les mensualités de vos emprunts. Par conséquent, le poids relatif de l'emprunt au sein des revenus décroît. La période semble donc propice à un achat immobilier.
Une hausse globale des prix
Dans une économie de marché, les prix des biens et des services varient. Certains augmentent, d'autres diminuent. On parle d'inflation lorsque les prix augmentent globalement, et non uniquement les prix de quelques biens et services.
Du fait de la difficulté à rembourser les dettes de guerre, le Franc perd de son attractivité et est dévalué à plusieurs reprises, rendant les importations plus chères. Ceci génère de l'inflation qui atteint alors des niveaux records avec des pointes annuelles à près de 40% en 1920 (années folles) et 60% en 1948.
L'inflation repart fortement à la hausse avec une pointe en 1980 à 14% et reste élevée jusqu'en 1983.
La hausse est la plus forte pour les classes moyennes, les ménages ruraux, les propriétaires et les personnes âgées. Mais quand on rapporte l'augmentation du coût du panier au revenu des ménages (à son niveau connu en 2017), c'est pour les ménages pauvres que l'impact est le plus fort.
En avril, l'inflation russe a atteint 2,31% sur un an. Un recul qui s'explique surtout par un effet de base alors que les prix avaient augmenté de 17,8% en avril 2022.
Pour l'année 2022, une inflation de 2,8% a été calculée. Au cours de la période d'observation de 1960 à 2022, le taux d'inflation moyen était de 2,4 % par an. Au total, la hausse des prix sur cette période a été de 331,29 %. Un article qui coûtait 100 Francs en 1960 était donc facturé 431,29 Francs début 2023.