Le but est de permettre, in fine, la reconnaissance de l'humanité de l'homme noir, mais aussi une renaissance culturelle jusque-là niée par l'homme blanc.
Il a été créé vers 1936 par les poètes et hommes politiques français Aimé Césaire (1913-2008), Léon-Gontran Damas (1912-1978) et Léopold Sédar Senghor (1906-2001) pour se placer du côté du sentiment des personnes de couleur noire et pour s'approprier la meurtrissure infligée par l'histoire.
Aimé Césaire d'après Léopold Sédar Senghor
Ils fondent la revue « L'Etudiant noir ». C'est là que Césaire emploie pour la première fois le mot de négritude, qui devient un mouvement littéraire et politique.
La Négritude est ce nouvel humanisme à la fois identitaire et écologique qu'il propose aux personnes dont « la race est celle des opprimés ». La Négritude est le fil conducteur de la pensée de Césaire dans sa déconstruction du colonialisme, celui de la France en particulier.
A. Les fondements de la négritude(1945-1962) Introduction générale Lanégritude est un mouvement nègre impulsé par des intellectuels de couleur (DAMAS, CESAIRE, SENGHOR) dont l'objectif est de rendre la dignité aux noirs, après des années de frustration psychologique, culturelle et politique.
Si elle naît, bien évidemment, des souffrances endurées par les « Nègres », de la violence du colonialisme et plus largement de la domination blanche, la négritude se veut l'antithèse de tout discours misérabiliste.
négritude
Ensemble de valeurs culturelles et spirituelles revendiquées par des Noirs comme leur étant propres ; prise de conscience de l'appartenance à cette culture spécifique. (Le terme de « négritude » est apparu peu avant 1935 sous la plume de Léopold Sédar Senghor, d'Aimé Césaire et d'Alioune Diop.)
On voit et on n'a que trop vu les conséquences que cela entraîne : couper l'homme de lui-même, couper l'homme de ses racines, couper l'homme de l'univers, couper l'homme de l'humain, et l'isoler, en définitive, dans un orgueil suicidaire, sinon dans une forme rationnelle et scientifique de la barbarie.
Dans le processus historique du rapport conflictuel entre l'Afrique et l'Occident, l'affirmation de l'identité africaine, en littérature négro-africaine, a engendré une conception mythique de l'africanité. Celle-ci se définit, en effet, par opposition à la culture occidentale identifiée à la modernité.
Quels sont les auteurs qui ont critiqué la négritude ? D'autres, tels que Wole Soyinka, ont jugé le concept beaucoup trop réducteur. D'ailleurs, il répondra à Césaire en inventant le concept de tigritude : « Le tigre ne proclame pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie et la dévore ».
L'une des caractéristiques essentielles de la négritude est donc la loi du changement. Conscience du temps, la négritude devient ainsi conscience du mouvement. La conscience de soi, loin d'être fermeture à la communication en est précisément la garantie fondamentale.
Pour Senghor « la négritude est le patrimoine culturel, les valeurs et surtout l'esprit de la civilisation négro-africaine ». Pour Sartre, c'est la « négation de la négation du Nègre » : « Puisqu'on l'opprime dans sa race et à cause d'elle, c'est d'abord de sa race qu'il lui faut prendre conscience.
Aimé Césaire, poète et homme politique martiniquais, défend le concept de négritude. La société antillaise doit assumer l'héritage des esclaves africains et exprimer avec fierté cette part de son identité qui se traduit notamment dans la langue créole.
Et c'est parce qu'elle est métissage qu'elle existera tant que les africains seront à la surface de la terre. La Négritude n'est pas “ghettoïsation”, c'est plutôt l'affirmation d'une présence africaine en mouvement i.e. qui va vers l'autre en vue d'un métissage : une expérience et un état d'esprit dira-t-on.
Père de la littérature africaine moderne
Chinua Achebe, de son vrai nom Albert Chinualumogu Achebe, est né le 16 novembre 1930 dans un village de l'Est du Nigeria.
Décerné annuellement par l'Association des écrivains de langue française, le Grand Prix Littéraire d'Afrique noire a été remis cette année à Armand Gauz, a appris ActuaLitté.
Il veut lutter contre la tentative d'assimilation culturelle de la France et promouvoir la culture africaine victime du racisme engendré par le colonialisme. Sa vision est celle d'un humaniste actif et concret qui défend tous les opprimés de la Terre : "Je suis de la race de ceux qu'on opprime".
Au cours du 20e siècle, des poètes africains, haïtiens, malgaches et antillais ont écrit pour dénoncer l'injustice et la souffrance de leurs peuples colonisés. Grâce à leurs mots, ils ont combattu contre la colonisation. Ils ont aussi milité en faveur d'une identité noire en inventant le terme de « négritude ».
Les écrivains littéraires de l'origine africaine visent vraiment à effectuer des changements socio-culturels par leurs œuvres critiques. ll va sans dire que l'on ne peut pas aliéner la littérature de la vie sociale parce que c'est une institution sociale qui exprime la vie d'un peuple et d'une époque donnée.
Cette littérature négro-africaine émergente d'expression française n'a pas hésité à mettre en relief sa nature militante ainsi que sa révolte contre la discrimination raciale, l'assimilation, l'exploitation des Noirs et l'hypocrisie des colonisateurs.
La négritude a été créée par des intellectuels noirs parce que le monde noir était mal vu. Ils apparaissent comme un signe de malheur, de rejet, de négation et aussi parce qu'ils étaient colonisé, exploité, opprimé.
Pris dans ce dialogue constant avec différents mouvements philosophiques, certains penseurs de la Négritude font le pari théorique d'affirmer la Négritude comme philosophie – philosophie énonçant une certaine distinction de la personnalité et/ou de la culture négro-africaines.
Fondateur du mouvement de la négritude aux côtés du poète et homme politique martiniquais Aimé Césaire et de l'intellectuel sénégalais Alioune Diop, Léopold Sédar Senghor entendait redonner à l'homme noir toute sa dignité après des siècles de traite négrière et de colonisation.