Le charbon davantage utilisé Quelques semaines plus tôt, Berlin a annoncé que l'Allemagne aurait davantage recours au charbon dans son mix énergétique afin de compenser la baisse du gaz russe.
Le gouvernement de coalition (SPD-Verts-libéraux) du chancelier Scholz a décidé de relancer l'extraction de lignite pour la période hivernale dans les grandes mines à ciel ouvert du pays, pour contrer la flambée des prix sur le marché de l'électricité.
Au total, les énergies fossiles ont encore compté pour près de 79% de la consommation d'énergie primaire de l'Allemagne en 2022 (contre environ 77% en 2021), selon les données d'Agora Energiewende (35,2% pour le pétrole, 23,8% pour le gaz et 19,8% pour le charbon).
La décision par les autorités de fermer progressivement la mine de charbon en France a reposé essentiellement sur des critères économiques car en effet, les mines françaises et leur coût d'exploitation en faisait une industrie qui n'étaient plus du tout rentable et ne rapportaient plus d'argent.
Le charbon assure 40 % de la production mondiale d'électricité. Malgré une forte hausse, le prix a été multiplié par 5 entre 2003 et 2008 ; il reste compétitif par rapport au gaz naturel qui est l'autre grande source fossile d'énergie électrique.
La Chine, mastodonte de la production de charbon.
La combustion du charbon est particulièrement polluante, plus que d'autres énergies fossiles. Au cours de la pyrolyse, le charbon émet des particules volatiles dangereuses : benzène et ses dérivés aromatiques (notamment le benzo[a]pyrène), goudrons, dérivés du phénol comme les dioxines…).
D'un côté, une Asie émergente toujours plus consommatrice de charbon. Et de l'autre, des économies avancées qui connaissent une évolution en sens inverse. En 2023, explique l'AIE, on peut estimer que près de 70 % de la consommation mondiale de charbon émanera de Chine et d'Inde.
La Russie et l'Australie fournissent à elles seules presque 60% des importations annuelles de charbon de la France (avec une fourniture annuelle d'environ 4 Mt provenant de chaque pays).
L'Australie et la Russie restent en tête, avec chacune plus de 2 Mt, et, ensemble, représentent 60 % des importations totales. Elles sont suivies par les États-Unis (1,2 Mt), l'Afrique du Sud (0,8 Mt) et la Colombie (0,5 Mt).
Au cours du premier trimestre 2022, 13 % de l'électricité consommée en Allemagne a été produite avec du gaz. Contre plus de 16 % un an plus tôt. Si les énergies renouvelables montent en puissance, le charbon reste cependant la première source d'énergie du pays.
Dans le secteur électrique, 52 % de la production provient d'EnR en 2023, dont 26,8 % d'éolien, 11,9 % de solaire, 8,5 % de biomasse et 3,8 % d'hydroélectricité.
L'Allemagne extrait ses matériaux de construction (surtout le sable et le gravier, les pierres naturelles concassées, les roches calcaires et marneuses) ainsi que différents minéraux industriels (en particulier sel gemme, sel de potassium, sable et gravier quartzeux et fluorine) des gisements locaux.
Une des raisons est le plus grand recours à l´électricité comme énergie de chauffage en France, alors qu´en Allemagne on se chauffe majoritairement au gaz et au fioul. On peut noter que la France devance l'Allemagne de 2 points concernant la consommation d'énergies renouvelables et biocarburants.
Le charbon représente une source d'énergie fossile et, depuis les années 1880, il est largement exploité dans les centrales électriques. Les industries de l'acier et du béton se servent du charbon pour alimenter l'extraction des minerais et la production des matériaux.
L'industrie charbonnière est fortement critiquée en raison de son impact environnemental. L'extraction du charbon peut entraîner l'érosion des sols ou la pollution des nappes phréatiques. Si l'exploitation à ciel ouvert est moins dangereuse pour les travailleurs, elle dénature plus notablement les sites.
Répartition du charbon importé en Union européenne par pays d'origine 2020. En 2020, presque la moitié du charbon importé en Union européenne provenait de la Russie, 17,7% des États-Unis, 13,7% d'Australie, 8,2% de Colombie et 2,8% d'Afrique du Sud. L'Union européenne n'est pas indépendante énergétiquement.
Champ : jusqu'à l'année 2010 incluse, le périmètre géographique est la France métropolitaine. À partir de 2011, il inclut en outre les cinq DROM. En 2021, les importations de charbon rebondissent (+ 18 %), du fait de la reprise de l'activité économique, en particulier dans la sidérurgie.
La principale utilisation du charbon reste aujourd'hui la génération d'électricité, en particulier par les deux producteurs principaux : E.D.F. et S.N.E.T.
La Pologne (38%) et l'Allemagne (25%) représentaient près des deux tiers de la consommation totale de houille de l'UE en 2022, suivies de l'Italie, des Pays-Bas, de la France (voir notre article), de l'Espagne et de la République tchèque.
Les centrales thermiques au charbon libèrent "dans l'air et les cours d'eau du dioxyde de soufre, de l'oxyde d'azote, des particules fines et du mercure qui dégradent l'environnement et qui, comme le confirment des données scientifiques connues depuis longtemps, sont nocifs pour la santé humaine", souligne aussi le FMI ...
Une surconsommation de ressources fossiles
Or, les réserves énergétiques de la planète ne sont pas inépuisables : au rythme de consommation actuel, le pétrole va arriver à épuisement d'ici à 54 ans, le gaz d'ici à 63 ans, le charbon d'ici à 112 ans et l'uranium d'ici à 100 ans (pour les ressources identifiées).
Surtout, la production charbonnière devrait continuer à augmenter jusqu'en 2030 puis décliner légèrement jusqu'en 2040. Ceci s'explique par la relative jeunesse des centrales à charbon asiatiques. Mises en exploitation seulement au début des années 2010, elles ne devraient amorcer leur déclin qu'entre 2030 et 2040.
Parmi elles, on peut citer : - Le risque d'accidents : effondrements, inondations, explosions (grisou,…) et incendies, et autres dangers liés aux conditions de travail. - Les problèmes environnementaux : pollution de l'eau et de l'air, déforestation, émissions de gaz à effet de serre, et dégradation des sols.