Son succès lui permet d'accéder au poste de maréchal de France et de rentrer à l'Académie française. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il signe l'armistice avec l'Allemagne nazie, devient chef de l'État et aide à la déportation des juifs. Il est condamné pour haute trahison après la guerre et meurt en prison en 1951.
Chef militaire à l'action importante, il est généralement présenté comme le vainqueur de la bataille de Verdun et, avec Georges Clemenceau, comme l'artisan du redressement du moral des troupes après les mutineries de 1917.
Son passé militaire durant la Grande Guerre et son statut d'homme providentiel lui assurent un grand attachement de la Nation. Le régime de Vichy s'appuie sur cette popularité en mettant en place un véritable culte de la personnalité par tous les médias possibles. Les enfants sont particulièrement visés.
Mais la célébrité et la gloire sourient à Pétain lorsque les premiers journalistes sont autorisés à se rendre sur le front puisqu'ils font du commandant une véritable arme de propagande : il est présenté comme un homme avec des immenses talents militaires et ils lui donnent le surnom du héros de Verdun.
En 1945, Philippe Pétain est reconnu coupable de haute trahison et d'intelligence avec l'ennemi. Il est condamné à l'indignité nationale, dégradé, privé des droits civiques et de toute décoration. Il est condamné à mort, une sentence commuée en détention à perpétuité.
Montoire a posé les bases d'une collaboration entre le vainqueur et le vaincu. Soucieux de s'intégrer au nouvel ordre européen imposé par l'Allemagne, Philippe Pétain se montrait prêt à dépasser les conventions d'armistice, en entamant, notamment, la reconquête des colonies africaines passées à la dissidence gaulliste.
Plusieurs hypothèses se dessinent. Tout d'abord, son opposition au maréchal Pétain et plus particulièrement au régime de Vichy peut expliquer ce changement brutal. N'oublions pas que Charles de Gaulle est rétrogradé colonel, déchu de la nationalité française et exclu de la Légion d'honneur.
Substituant la devise « Travail, Famille, Patrie » à la formule républicaine « Liberté, Egalité, Fraternité », il se fonde sur une idéologie nationaliste, autoritaire, xénophobe et antisémite, rejetant la démocratie parlementaire.
C'est le cœur serré que je vous dis aujourd'hui qu'il faut cesser le combat. Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire, pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec moi, entre soldats, après la lutte et dans l'honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités.
« Travail, Famille, Patrie ». Telle est la devise du nouveau régime, qui remplace celle de la République (« Liberté, Egalité, fraternité ») et résume à elle seule la Révolution nationale.
Pierre Laval, ministre de la Justice, manœuvre pour que les parlementaires accordent les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Pour redresser la France, Pétain lance la « Révolution nationale » qui est son projet politique. C'est une rupture radicale avec la culture politique de la majorité des Français. L'idée est de rompre avec les idéaux de la République, considérée comme responsable de la défaite.
Le 17 juin, le maréchal Pétain, qui vient d'être nommé président du Conseil, demandera l'armistice. La capitale sera libérée le 25 août 1944. Philippe Pétain, 84 ans, le vainqueur de Verdun et l'un des derniers maréchaux survivants de la Grande Guerre, est nommé président du Conseil, après la démission de Paul Reynaud.
Le président de la République , Albert Lebrun, nomme alors le maréchal Pétain à la présidence du Conseil. Pétain appelle dès le lendemain à cesser le combat, et signe l'armistice dès le 22 juin. L'armistice divisant le pays en zone libre et zone occupée, les chambres quittent Paris et s'installent à Vichy.
Découlant de l'armistice du 22 juin 1940 (→ armistice de Rethondes), la politique de la collaboration est au départ librement consentie par le gouvernement de Vichy qui espère ainsi pérenniser son régime, adoucir le sort des Français et négocier sa place dans une Europe dominée par l'Allemagne nazie.
Le maréchal Pétain soignait son image et suivait de près le travail de ses portraitistes, qu'il exigeait dociles. Il encouragea les portraits photographiques, symboliques, populaires qui servirent à diffuser une image flatteuse de lui. Une centaine d'artistes réalisaient ces portraits.
Les deux hommes sont en désaccord sur la façon de préparer l'armée française à la guerre. Et, en 1940, De Gaulle portera un jugement très dur sur le Maréchal:«Pétain est un grand homme, mort en 1925. Le drame, c'est qu'il ne l'a pas su».
b) Vichy, un régime autoritaire
Dès ses débuts, le régime a supprimé la liberté de la presse et le droit de grève, interdit les partis et les syndicats. Pour Pétain, le pays ne peut en effet se relever que s'il est uni. Les fonctionnaires doivent prêter serment. L'État favorise le corporatisme.
« L'honneur, le bon sens, l'intérêt de la Patrie, commandent à tous les Français libres de continuer le combat, là où ils seront et comme ils pourront. »
Ces trois mots renvoient à la vie quotidienne des Français : - le travail est ce qui est nécessaire de faire pour vivre ; - la famille représente la vie privée, l'intimité des Français. - la patrie reflète les traditions françaises ainsi que l'attachement à la nation.
La chasse aux communistes et aux francs-maçons s'organise, la persécution des juifs s'intensifie. C'est ainsi que le régime de Vichy, qui collabore avec les nazis, déportera vers les camps d'extermination allemands 75 721 Juifs, dont près de 11 000 enfants.
Rejetant la devise républicaine « Liberté, égalité, fraternité » et la démocratie, il supprime le suffrage universel et les partis politiques. La France doit se tourner vers des valeurs traditionnelles : le patriotisme, la famille, la religion. « Travail, famille, patrie » devient la devise du nouveau régime.
Qui était le dernier maréchal de France ? Enfin, le général d'armée et l'amiral sont les plus hauts gradés de l'armée française.
Vidéo : 1942 : De Gaulle trahi par Roosevelt et Churchill.
Le général de brigade porte deux étoiles sur les manches de son uniforme et le képi. Il ne s'agit pas d'un grade mais d'une dignité ; le maréchal porte sept étoiles d'argent. La dignité de maréchal ne peut être attribuée qu'à un officier général ayant commandé victorieusement en temps de guerre.