Les taxes, 45 %. La matière première représente donc la moitié du coût. Or, les cours du brut restent élevés sur les marchés mondiaux, notamment en raison du conflit en Ukraine. Et la reprise mondiale tire la demande à la hausse, analyse Olivier Gantois, le président de l'Union française des industries pétrolières.
Plusieurs causes pour expliquer cette hausse
Car l'augmentation des prix à la pompe "fait augmenter les coûts de distribution des carburants", explique Jean-Pierre Favennec, spécialiste de l'énergie et notamment du pétrole, "entre les raffineries et les stations-service par exemple".
L'offre et la demande. Comme tous les produits et service, le prix du carburant est évidemment indexé sur l'offre et la demande, ce qui explique que le diesel est plus cher que l'essence, lorsque la demande est supérieure.
Les prix de l'essence et du diesel devraient augmenter en novembre, en raison de deux facteurs : la décision de l'Opep + de baisser drastiquement sa production et la baisse de la remise carburant mise en place par le gouvernement.
Mise en place par le gouvernement depuis le 1er avril 2022, la remise carburant évolue ce 1er septembre. L'aide exceptionnelle pour accompagner les automobilistes face à la hausse des prix augmente dès aujourd'hui et va continuer pour quelques mois.
La guerre en Ukraine crée de l'incertitude et de la spéculation liées à de possibles sanctions économiques dans les secteurs du gaz naturel et du pétrole russe, et cela engendre une pression à la hausse sur le prix du baril de pétrole sur les marchés.
L'État, le grand gagnant
Il comprend la TVA, la TICPE (ex-TIPP, taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) et la TVA sur la TICPE. Toutes ces taxes représentent 49 % du prix du litre de gazole et 53 % du litre de sans-plomb 95.
Alors que les tarifs à la pompe restent très fluctuants, le gouvernement va renforcer son aide aux automobilistes. Sa remise à la pompe passera de 18 à 30 centimes par litre à partir du 1er septembre. C'est ce qui a été voté au Parlement au début du mois, dans le cadre du paquet de mesures de la loi pouvoir d'achat.
Composé à plus de 90% d'éthanol, ce carburant vert peut être utilisé par les poids lourds, les cars et les bus.
L'explication à cette hausse, qui fait bondir beaucoup de Français comme Samuel, est très simple. Si les prix s'envolent à la pompe, c'est parce que le prix du baril de pétrole est lui aussi en très forte hausse. Il est même au plus haut depuis 2014 pour ce qu'on appelle le Brent, le pétrole extrait de la mer du Nord.
l'augmentation des prix de l'énergie.
La tendance se poursuit en 2022 : l'énergie est, pour plus d'un tiers, la principale composante du taux d'inflation.
Comme toujours avec le pétrole, les causes de cet emballement sont multiples. Il y a le déconfinement en Chine qui s'accélère et qui va donc doper la demande en hydrocarbures. Mais aussi l'embargo européen sur le pétrole russe qui commence à produire ses effets.
Les non-classés et Crit'Air 5 seront bannis en 2023 (diesel d'avant 2001), les Crit'Air 4 en 2024 (diesel d'avant 2006) et les Crit'Air 3 en 2025 ! En clair, dans ces zones, après le 1er janvier 2025, seuls les diesels les plus récents, Euro 5 et 6, mis en circulation après 2011, pourront rouler.
Depuis le 1er avril 2022, l'Etat a mis en place une remise de 18 centimes d'euros sur les prix des carburants. Une ristourne qui va être augmentée pour passer à 30 centimes d'euros en septembre et octobre 2022. Elle baissera à 10 centimes d'euros en novembre et en décembre 2022.
Le prix du gazole avoisine aujourd'hui les 1,454 € TTC le litre.
Les données de l'analyste Refinitiv en la matière donnent même le tournis : les profits des raffineurs auraient augmenté respectivement de 366 et 648% sur l'essence et le diesel entre juin 2021 et juin 2022 !
L'État embauche donc plus d'argent quand les prix à la pompe sont élevés. Mais les vrais gagnants de cette flambée des cours, ce sont les producteurs de pétrole comme TotalEnergies, qui a multiplié par 23 son bénéfice au troisième trimestre 20210 : 14 milliards d'euros sur l'ensemble de l'année dernière.
La plupart des facteurs qui expliquent l'intérêt de la Russie pour l'Ukraine sont bien connus. Mais en creusant un peu plus, on trouve un thème sous-jacent: la crainte que la Russie soit un jour absorbée par l'Asie. Appelons cela une "insécurité démographique".
Le conflit en Europe de l'Est intervient au moment où les prix étaient déjà en train de s'envoler en raison de l'insuffisance de l'offre et d'une forte reprise de la demande dans le monde provoquée par la levée des restrictions contre le coronavirus dans de nombreux pays.
La réponse la plus évidente est le retour de la grande Russie. Le maître du Kremlin veut rétablir une zone de protection autour de son pays et cela passe par une zone d'influence sur les pays de l'ex-URSS dont l'Ukraine faisait partie mais qui a pris son indépendance en 1991 (90 % des Ukrainiens ont voté en ce sens).
Le meilleur est le Shell (2e place, avec 7,780 l au 100), le plus mauvais, celui distribué par Auchan (13e avec 8,197 l aux 100). Pour le diesel, c'est le standard de Total qui arrive en tête (7,250 l aux 100 pour une Renault Clio 1,5 l dCi) devant son cousin Excellium (7,313 l).