«La pénurie actuelle en rayons est liée à des achats massifs. Le marché de l'huile est habituellement un marché stable et nous ne pouvons pas multiplier par deux nos capacités de production en trois semaines.
Des achats massifs d'huile de tournesol ont eu lieu en France depuis le début de la guerre en Ukraine, débouchant sur une pénurie chez certains distributeurs. À l'instar de ce qui avait pu arriver lors du premier confinement, en mars 2020, la guerre en Ukraine crispe indéniablement de nombreux consommateurs en France.
La pénurie d'huile de tournesol provoquée par la guerre en Ukraine a amené de nombreux industriels de l'agroalimentaire à modifier leurs recettes. Bonne nouvelle pour les consommateurs : dans la très grande majorité des produits, l'huile de tournesol a été remplacée par de l'huile de colza, meilleure pour la santé.
Alors que la pénurie d'huile de tournesol se prolonge, une autre denrée vient à manquer sur les étals : la moutarde. En cause, une baisse des importations due au climat et à la guerre, et une trop faible production locale. La moutarde vient à manquer dans les rayons de supermarché.
Après le papier toilette pendant le confinement, les consommateurs se ruent sur l'huile de tournesol, touchée à son tour par la pénurie à cause de la guerre en Ukraine. Deux anthropologues réagissent au phénomène collectif d'achats compulsifs dans les moments de crise.
Après la pénurie de moutarde, d'autres produits pourraient prochainement manquer dans les rayons, explique BFM TV lundi 22 août 2022. Parmi eux, les huiles, les féculents, les farines, les pâtes et le riz.
La pénurie est due à une surconsommation des Français. En se ruant sur le produit pour faire des réserves, les consommateurs créent la pénurie selon les professionnels interrogés par Le Parisien. Il y a les distributeurs qui positivent : "c'est tendu, mais nos fournisseurs assurent".
De multiples épisodes de sécheresse, de chaleur et d'inondations en 2020, 2021 et 2022 liés au changement climatique ont considérablement nui à l'approvisionnement et aux réserves alimentaires mondiales, ce qui a rendu le système alimentaire moins résilient face à des chocs comme la guerre en Ukraine.
Selon les époques, les contextes et les lieux, il peut par exemple y avoir pénurie d'eau potable, de certains aliments, de pétrole, de médicaments, de semences, de certains minerais, de médecins, de terrains à construire ou à cultiver ou encore d'ouvriers qualifiés.
Manque d'eau et fortes chaleurs
Les périodes de fortes chaleurs à répétition et la sécheresse inédite de cette année comptent parmi les principaux responsables de ce manque de lait. En effet, pour faire du lait, il faut des vaches. Et pour nourrir les vaches, il faut du fourrage.
«La pénurie actuelle en rayons est liée à des achats massifs. Le marché de l'huile est habituellement un marché stable et nous ne pouvons pas multiplier par deux nos capacités de production en trois semaines.
Le beurre : pour remplacer l'huile de tournesol dans vos gâteaux préférés, utilisez du beurre fondu. Il est également possible de l'utiliser pour des cuissons courtes ou à température peu élevée en remplacement de l'huile.
Partout en France, il manque certains produits de base : de l'huile, de la moutarde, du poulet. Pour cause, la guerre en Ukraine, mais aussi la sécheresse dans plusieurs pays et l'épidémie de grippe aviaire, trois fléaux qui touchent directement notre panier de courses.
Tout moteur, diesel ou essence, doit consommer de l'huile pour fonctionner normalement. Si la consommation d'huile semble plus élevée que d'habitude, cela doit attirer votre attention.
Les professionnels de l'automobile sont tous d'accord : si votre voiture consomme plus de 0,5 l d'huile pour 1 000 km, c'est qu'il y a un problème. Si vous avez un doute, il ne faut pas hésiter à passer chez un garagiste pour qu'il vous confirme qu'il s'agit bien d'une consommation d'huile anormale.
La menace d'une pénurie et les cours élevés du pétrole ont dopé tous les oléagineux (colza, tournesol, soja, palme), qui servent à produire des huiles, de l'aliment pour bétail et sont aussi utilisés comme agrocarburants. La tonne de tournesol coûtait 640 euros mi-février, contre près de 1000 euros désormais.
Trois causes peuvent être avancées. D'abord, l'existence d'un mouvement de grève dans des raffineries et un dépôt pétrolier. La plus grande raffinerie de TotalEnergies, près du Havre (Seine-Maritime), est à l'arrêt. Depuis plusieurs jours, aucun camion n'y entre ou n'en sort.
Le phénomène de pénurie dans les stations-service est renforcé par une surconsommation de carburant « de plus de 30 %, dans certains endroits, par rapport à la consommation habituelle », a expliqué la ministre Agnès Pannier-Runacher sur BFM-TV.
En 2019, les cinq premiers pays producteurs de semi-conducteurs étaient dans l'ordre Taiwan, la Corée du Sud, le Japon, la Chine et les Etats-Unis. En Europe, les deux premiers producteurs de semi-conducteurs sont l'Allemand Infineon et le Franco-italien STMicroelectronics.
La grande distribution, acheteuse massive à l'Ukraine d'huile vendue sous marque distributeur, a diversifié ses approvisionnements et ainsi renchéri ses premiers prix. Mais les consommateurs, en constituant des stocks, ont accentué l'emballement des étiquettes.
À la liste, nous pouvons également ajouter la volaille, à cause de la grippe aviaire qui a frappé la France et l'Europe depuis le début de l'année ainsi que les frites et les chips, conséquence directe de la pénurie d'huile de tournesol, qui sont eux aussi touchés par la pénurie.
Certaines ruptures d'approvisionnement de produits n'ont rien à voir avec l'épidémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, les achats de précaution. Certaines sont la conséquence de décisions des professionnels du secteur, agro-industriels ou distributeurs, suite par exemple à une alerte sanitaire.