Après la levée des restrictions liées au Covid, les prix de l'énergie ont massivement grimpé. Les prix à la consommation du gaz, des carburants et dans une moindre mesure de l'électricité ont fortement augmenté en France entre décembre 2020 et octobre 2021 (respectivement de 41%, 21% et 3% ).
Ce phénomène est mondial. Plusieurs facteurs peuvent expliquer l'inflation actuelle : Une distorsion entre offre et demande, la guerre en Ukraine, le re-confinement en Chine, des relocalisations ou encore la transformation énergétique.
Une hausse globale des prix
On parle d'inflation lorsque les prix augmentent globalement, et non uniquement les prix de quelques biens et services. Quand tel est le cas, avec le temps, chaque euro permet d'acheter moins de produits. Autrement dit, l'inflation érode progressivement la valeur de la monnaie.
Si les gens consomment davantage, les prix augmentent. La raison en est la suivante : la demande des consommateurs augmente mais l'offre ne suit pas car les producteurs ne sont pas en mesure de fournir suffisamment de produits. Comme le producteur est sûr de vendre son produit il peut en augmenter le prix de vente.
La crise sanitaire du Covid-19
La crise sanitaire a désorganisé les différentes filières d'approvisionnement puisque le déconfinement et la reprise des activités sur les chantiers a contraint les entreprises à se fournir en matériau là où la production avait repris, entraînant ainsi une hausse des prix.
Pour contrôler l'inflation, la banque centrale peut agir sur deux leviers : son taux directeur, ou la quantité de monnaie qu'elle émet. Ces deux instruments ne peuvent cependant pas être utilisés en même temps, toute variation des taux entraînant une variation de la quantité de monnaie, et réciproquement.
"Nous sommes au pic de l'inflation, elle va commencer à baisser en 2023", a déclaré hier Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement. Une stabilisation à venir pronostiquée par de nombreux experts.
Si l'inflation a toujours, à long terme, des effets négatifs, elle peut avoir, à court terme des effets positifs. ➢ Les effets positifs : - allège la dette des débiteurs (par exemple, celui qui a emprunté pour acheter un logement). - profite à ceux qui bénéficient de revenus indexés sur l'inflation.
Une inflation trop élevée peut déboucher également sur une forte hausse des salaires, ce qui réduit la compétitivité des entreprises et du pays », indique notre source. Mais une inflation modérée (2% à 5%, c'est le cas actuellement dans le monde) reste bénéfique, et est facilement maîtrisable.
Alimentation, énergie, carburant, logement... Ce sont tous les postes de dépense du quotidien qui sont touchés par une véritable flambée des prix depuis l'automne 2021. Personne n'est épargné par l'inflation et seules les banques centrales semblent en mesure de contenir le phénomène en adoptant des mesures drastiques.
Et, cette augmentation des tarifs, c'est en fait l'effet des sanctions imposées à la Russie. Le résultat de ces sanctions, c'est que le marché de l'énergie est devenu incertain et les acteurs ont craint de manquer de gaz et de pétrole. C'est ce marché de crainte qui fait augmenter les prix.
C'est l'économie qui le veut. Une partie des acteurs, certes minoritaire, en profite. Mais la majorité des hausses sont justifiées avec l'augmentation des matières premières, de l'énergie et du transport.
L'inflation est favorable aux emprunteurs
Les salaires progressent en fonction des hausses des prix, mais pas les mensualités de vos emprunts. Par conséquent, le poids relatif de l'emprunt au sein des revenus décroît. La période semble donc propice à un achat immobilier.
En août 2022, l'inflation dans la zone OCDE a été globalement stable, atteignant 10,3% en glissement annuel, après 10,2% en juillet 2022. OCDE, 4 octobre 2022. Le taux d'inflation annuel de la zone euro en hausse à 10,0 % (pdf - 236 ko). Eurostat, 30 septembre 2022.
Le plafond du Livret A s'élève à 22 950 euros, placer plus de 3 000 euros vous fait en réalité perdre de l'argent. La crise sanitaire n'a fait que renforcer cette propension à épargner sans investir.
Bercy y révise sa prévision d'inflation pour l'année 2022, à 5,3% contre 5% attendus en juillet, et pour 2023, à 4,2% contre 3,2%. Le ministre de l'Economie a expliqué anticiper un recul de l'inflation "dans le courant 2023".
Pétrole, véhicules propres ou encore transition énergétique, voilà les secteurs qui pourraient bien profiter des relèvements des taux directeurs des banques centrales.
Ainsi, l'inflation a un effet immédiat pour le 1/10ème de la dette (1 point d'inflation supplémentaire entraîne un coût supplémentaire d'environ 2,5 Mds EUR) et un effet progressif lié à la hausse des taux d'intérêt de marché au fur et à mesure du refinancement de la dette, pour le reste de la dette.
Selon les calculs de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), notre pouvoir d'achat va reculer de 0,8%. C'est la première fois qu'une telle baisse est observée depuis 10 ans. Bruno Le Maire entrevoit une sortie du pic d'inflation vers 2023.
La tendance se poursuit en 2022 : l'énergie est, pour plus d'un tiers, la principale composante du taux d'inflation. L'épuisement des énergies fossiles, ainsi que la transition écologique vont continuer à mettre les prix de l'énergie sous pression ; la politique monétaire des banques centrales.
L'inflation continuera en 2023 mais restera à un chiffre, prévoit Bruno Le Maire | TF1 INFO.
En soulignant le problème d'inflation qui s'incruste. Leur taux de référence pourrait même grimper jusqu'à environ 4,4 % d'ici la fin de l'année et se poursuivre en 2023 si l'inflation n'est pas maîtrisée.