Ce moment de révolte contre l'aumônier est bien une prise de conscience définitive de Meursault. En effet dans un discours plein de véhémence, Meursault rejette la vérité de l'aumônier pour affirmer sa propre vérité : la vie est absurde et n'a pas de sens, les vies se valent toutes.
C'est d'abord la révolte que ce passage montre. Le refus de la religion : « Je me suis mis à crier à plein gosier et je l'ai insulté et je lui ai dit de ne pas prier. Je l'avais pris par le collet de sa soutane. ». C'est le refus d'un au-delà, l'affirmation de la vie immanente, « hinc et nunc ».
Problématique. La scène du crime nous permet de comprendre pourquoi Meursault affirme avoir commis le meurtre à cause du soleil. On verra que, paradoxalement, Meursault ne nous apparait pas comme l'assassin mais comme la victime d'un processus tragique.
En effet, Meursault observe et écoute en spectateur attentif : « entendre » et « moi, j'écoutais et j'entendais « . Il n'apparaît que comme un spectateur extérieur, un témoin des évènements. Honnête et méticuleux, il a le souci de retranscrire fidèlement le déroulement du procès.
Meursault est un héros différent, un personnage qui ne répond pas aux normes de la société. C'est un homme dépourvu de sentiments, subissant passivement sa vie, ce qui fait de lui un personnage absurde et décalé qui semble manifester une indifférence totale face au monde qui l'entoure de près ou de loin.
Il s'agit donc d'un clivage entre l'interne et l'externe, entre le soi et l'objet. Son crime aurait pour fonction d'éviter la culpabilité inconsciente de la mort de sa mère. L'avocat général accuse d'ailleurs Meursault d'avoir tué « moralement » sa mère, « d'avoir enterré sa mère avec un cœur de criminel » (p.
Le jour du crime, Meursault veut fuir le soleil, veut fuir les femmes, et retrouver l'ombre de la source qu'il avait entrevue sur la plage. Mais l'Arabe est là, devant la source. Il le tue. On peut lire son acte avec l'hypothèse du refoulement, faire de son acte un retour du refoulé et lui donner un sens œdipien.
j'ai tiré encore quatre fois. Meursault, plutôt que de subir le destin, décide ici de le prendre en charge. Plutôt que d'être victime de l'absurde, il décide d'assumer son geste en le réitérant, ostensiblement, quatre fois. Ces quatre coups supplémentaires sont un acte d'affirmation de soi.
"L'Étranger" raconte la méchanceté du quotidien, l'ambivalence du soleil, la tendre indifférence du monde et la folie des hommes, sacrifiant sur l'étal de leurs certitudes celui qui, parce qu'il ne sait pas mentir ni pleurer, ne leur ressemble pas.
Meursault doit donc disparaître, seule manière pour l'homme de donner du sens à sa vie dans un monde neutre, un monde qui a cessé d'avoir un sens, où les croyances sont détruites. La mort n'étant plus vécue comme négation mais comme révolte de l'homme contre sa condition, en faisant face jusqu'au bout à l'absurde.
A cause de cette brûlure, Meursault fait un pas en avant; l'Arabe sort le couteau, la lame brille au soleil et atteint de son reflet Meursault au front. Le feu gagne maintenant la mer et le ciel, et Meursault pour secouer la sueur et le soleil tire quatre fois et le tue.
Meursault : Personnage principal, il a une maîtresse, Marie. Il ne croit pas en Dieu, on le surnomme même « Monsieur Antéchrist » à un moment dans le roman.
C'est dans la mort que Meursault trouve la libération si attendue «je me sentais prêt à tout revivre ». On peut «jouer à recommencer». Si Meursault refusait de pleurer sur sa mère, c'est pour ne pas nier le bonheur de ses derniers instants.
Transition : Si Meursault fait ainsi le bilan de sa vie, c'est qu'il comprend qu'elle touche à sa fin. Meursault ne regrette rien et accepte pleinement ce qui l'attend, assumant sans faillir ses actes et le destin qui est le sien.
Après plusieurs témoignages, la cour délibère et condamne Meursault à mort. Il attendra l'exécution de sa peine tout seul dans sa cellule, après une dernière entrevue avec l'aumônier.
Dans ce procès, Meursault n'a aucune chance, d'abord parce que tout le monde est contre lui. Il y a en effet un parallélisme entre l'avocat, qui est censé le défendre, et le procureur : « Étaient-elles si différentes d'ailleurs, ces plaidoiries ? L'avocat levait les bras et plaidait coupable, mais avec excuses.
Parce qu'il a fait preuve d'indifférence à l'enterrement de sa mère, qu'il est allé voir un film comique avec une femme le lendemain, qu'il ne regrette pas vraiment son crime et qu'il ne croit pas en Dieu, Meursault est condamné à la peine de mort. )
L'absurde : l'attitude de Meursault, son ennui et la froideur caractéristique de ses remarques personnelles en font la personnification d'une prise de conscience : celle de l'absurdité de l'existence. . La révolte : à sa manière, Meursault est un révolté. Condamné à mort, il ne songe pas à se suicider.
Durant son procès, Meursault devient progressivement étranger au monde social, voire étranger à lui-même – si on le juge en fonction des critères de sa vraie nature – il demeure incompris de ses juges, lui reprochant, indirectement, de ne pas même rechercher à cacher son indifférence au monde.
Dans le livre l'Etranger, Meursault ne ressent pas l'envie de mentir. En effet, lors de sa relation avec Marie, Meursault ne lui ment jamais, et lui dit toujours ce qu'il pense.
Le caractère de Meursault. On se plaît à insister sur la description du dimanche, pour mettre en relief la monotonie de la vie quotidienne, le mythe de Sisyphe que traduit la première partie du récit. «J'ai pensé que c'était dimanche et cela m'a ennuyé: je n'aime pas le dimanche» (p.
Si le soleil du jour de l'enterrement de sa mère apporte un grand malaise à Meursault, le soleil sur la plage rend le héros presque hystérique, ce qui le conduit à tuer l'arabe avec lequel il n'a aucun conflit personnel. En fait, Meursault lui-même explique devant le juge qu'il tue l'Arabe à cause du soleil.
Puis dès qu'il a quitté Salamano, son autre voisin de palier, Raymond Sintès, l'invite à venir « manger un morceau » avec lui ; soupçonné d'être un souteneur, ce voisin a mauvaise réputation. Il porte ce soir-là un pansement à la main : il s'est blessé au cours d'une rixe dont il fait le récit.
Incapable de donner un sens à sa vie – ni signification ni direction –, il éprouve l'absurde de son existence, sans pour autant le penser consciemment, lucidement. C'est en ce sens qu'il est un étranger radical, parce que son étrangeté trouve en lui-même sa source, sans jamais être nommée ni, par suite, dépassée.
Qu'est-ce que l'absurde selon Camus ? Lorsque Camus parle de l'absurde, il fait référence à l'absurdité de la condition humaine. Selon Camus, l'homme cherche toujours un sens au monde, un sens à son existence sur terre, un sens à ses actions. Or le monde dans lequel nous vivons n'a pas de sens.