Les adolescents auront parfois tendance à mentir lorsque vous posez trop de questions, que vous les encadrez à l'excès ou que vous vous inquiétez pour rien (à leurs yeux…). C'est souvent le principe de « ce qu'on ne sait pas ne fait pas mal… » Ils vous mentiront alors pour se défaire d'une emprise trop étouffante.
Appliquez préférablement la conséquence prévue si vous surprenez votre adolescente ou adolescent à mentir. Quant au choix de la conséquence à appliquer, il est souvent plus efficace de tenter d'amener votre jeune à réparer ses gestes plutôt que d'appliquer des conséquences dépourvues de sens.
La meilleure solution est d'aider petit à petit le mythomane à prendre conscience de la fausseté de sa réalité. Pour cela, vous pouvez confronter son discours avec des éléments qui ne sont pas en adéquation avec celui-ci, tout en ayant à l'esprit que la mythomanie peut être une maladie grave.
Selon Isabelle Drolet, le mensonge fait partie de l'ADN des ados. «L'adolescent va tester les limites de ses parents, dit-elle. Il faut tenter de maintenir un certain cadre pour que la relation parent-enfant demeure intacte, avec une communication ouverte et une confiance mutuelle.»
Dès l'âge de 2 ans et jusqu'à environ 5 ans, un enfant peut mentir pour éviter de se faire chicaner ou par peur de déplaire. Il va surtout essayer de cacher un geste qu'il a posé et qu'il regrette (ex. : il a tiré les cheveux de son frère, il a cassé un vase du salon…).
Les enfants tyrans comme les adultes tyranniques, manipulateurs pervers narcissiques ne sont pas heureux. Ils sont toujours en colère, ils veulent toujours plus, ils sont aigris et jaloux. Leurs attitudes hautaines et leurs dédains pour les autres font qu'ils sont souvent rejetés.
- Soyez calme, confiant, en contrôle, regardez-le reculer sur sa chaise, s'agiter, se gratter la tête, agiter les pieds ou les mains, autant de signes qui montrent son inconfort et sa faiblesse. A la fin de l'entretien, proposez-lui une explication qui lui permette d'accepter le mensonge sans perdre la face.
"On peut dire: 'je sens qu'il y a un problème, je sais très bien que tu ne m'as pas dit la vérité, tu ne vas peut-être pas vouloir en parler maintenant mais j'aimerais que tu m'expliques'."
Assurez-vous qu'il y a bien un mensonge car si vous l'accusez et que vous avez tort, vous trahirez la confiance que vous avez l'un envers l'autre. La meilleure punition pour cette tranche d'âge est la sanction TV, téléphone ou jeux vidéos.
Dans ce cas précis, le mensonge constitue une mauvais habitude plutôt qu'une maladie. Il devient pathologique lorsque l'intéressé finit par croire lui-même à son mensonge, à confondre la réalité de sa vie avec celle qu'il s'est inventée. Il devient mythomane.
Traitements de la mythomanie
Il n'existe pas de traitement à proprement parler de la mythomanie. Une prise en charge psychiatrique ou psychologique peut aider à diminuer la mythomanie, mais bien souvent, les patients atteints n'ont pas conscience de leur trouble.
Quand vous êtes sûr d'être face à un comportement manipulateur, trouver la bonne attitude. Ne minimisez pas, mais ne dramatisez pas non plus. Il est important de montrer avec calme, que vous n'êtes pas dupes. Demandez lui de faire autrement.
Il est important de punir l'adolescent de façon constante (pour un même comportement jugé inacceptable), mais sans lui reprocher toutes les erreurs qu'il peut commettre au quotidien. Tout d'abord, il faut garder en tête l'impact de l'action jugée répréhensible et l'intention du jeune.
Il faut aussi dire que l'insolence peut devenir un mécanisme de défense lorsque l'ado ne se sent pas respecté par l'adulte. Les ados possèdent un sens aigu de la justice même à leur très jeune âge. Lorsqu'une punition, une humiliation, un hurlement, lui paraît injustifié, il peut se renfermer et devenir insolent.
On ne détecte pas le mensonge, mais plutôt l'anxiété qu'il génère. Chez certains individus, le simple fait de penser à mentir générera de l'anxiété, alors que chez d'autres, le mensonge causera peu d'anxiété et, par conséquent, sera moins apparent.
Une fois que votre enfant a révélé un mensonge, voici ce qu'il est bon de dire pour favoriser le renforcement positif : « J'apprécie que tu m'ais dit la vérité. Je suis aussi heureux que tu te sois libéré de ce mensonge. » « Même si tu m'as menti aujourd'hui, je sais que tu préfères généralement la vérité. »
Rappelez-vous : un ado qui râle est un ado en bonne santé qui cherche une limite. Concentrez-vous sur ce qui vous semble juste. Laissez-le se plaindre et maintenez votre décision fermement. Dites : “Eh oui, c'est ainsi…” sans commentaire.
Certains mentent davantage : ceux qui discutent peu avec leurs parents, qui se protègent car ils craignent leurs réactions, qui sont très surveillés ou qui voient leurs parents mentir eux-mêmes. « Les ados mentent par peur de se faire critiquer. Leur estime d'eux-mêmes est encore fragile », poursuit la spécialiste.
Posez vos limites et soyez clair : demandez-lui sans détour si son souhait est que vous n'interveniez plus ou si, au contraire il a besoin d'aide, voire de soutien extérieur, pour remonter la pente. Mettez-le au pied du mur. Il n'est pas question de ne plus l'accompagner, mais de le mettre face à ses responsabilités.
"Il n'y a pas de menteur par nature, développe Michel Fize. Il n'y a que des mensonges. Tout le monde peut donc changer, même après des années de mensonges." Evidemment, le niveau de difficulté de la transformation dépend ensuite de la place que les mensonges occupent dans notre vie.
"Lorsque les gens disent la vérité, la plupart regardent de temps à autre autour d'eux et peuvent même regarder au loin de temps en temps. A l'inverse, les menteurs auront un regard froid, ferme pour intimider et diriger". Faites également attention à ceux qui clignent rapidement des yeux.
Le mythomane, lui, ment un peu tout le temps, sans objectifs précis : il enjolive le monde, s'invente une existence, sans doute parce qu'il estime sa vie ou sa personnalité insuffisante. Il est conscient du caractère mensonger de ses propos, mais cet imaginaire lui permet de se sentir exister", explique le Dr Seron.