Romain Gary, de son vrai nom Roman Kacew, avait choisi pour patronyme le mot « brûle », en russe ; pour sa nouvelle personnalité littéraire, il choisit dans la même langue le mot « braise » : Ajar.
Originaire d'un ghetto juif de l'actuelle Vilnius, en Lituanie, Romain Gary apprend le français seulement à l'adolescence. Pour répondre au rêve qu'a sa mère de le voir devenir un grand romancier, il invente un style d'écriture, qu'il renouvelle dans ses livres signés sous le pseudonyme d'Émile Ajar.
Il signe plusieurs dizaines de romans sous divers pseudonymes (Romain Gary, bien sûr; mais aussi Fosco Sinibaldi ou Shatan Bogat). Et c'est sous le nom d'Emile Ajar qu'il obtient un second prix Goncourt en 1975 avec La Vie devant soi.
La Vie devant soi est un roman de Romain Gary publié le 14 septembre 1975 sous le nom d'Émile Ajar au Mercure de France et qui a obtenu le prix Goncourt la même année.
Un documentaire captivant et très émouvant, diffusé sur France 5, fait le récit de la plus grande mystification littéraire de l'histoire : en 1975, Romain Gary décroche une deuxième fois le prix Goncourt, sous le nom d'Emile Ajar. Plus qu'une supercherie, cette double identité était une quête de renaissance.
Émile Ajar
Romain Gary est ainsi le seul écrivain à avoir été récompensé deux fois par le prix Goncourt, ce qui est officiellement impossible en vertu des règles de ce concours.
Cette «promesse de l'aube» que l'auteur a choisie pour titre est une promesse dans les deux sens du mot : promesse que fait la vie au narrateur à travers une mère passionnée ; promesse qu'il fait tacitement à cette mère d'accomplir tout ce qu'elle attend de lui dans l'ordre de l'héroïsme et de la réalisation de lui- ...
Momo (Mohammed) a 10 ans (en réalité, il a 14 ans), il a été recueilli dès son plus jeune âge par Madame Rosa « qui s'est spécialisée en nounou de fils de putes ».
Le manuscrit révèle bien cette inspiration quasi divine qui l'a guidée : il y écrit à la va-vite des phrases longues et pleines de ratures, comme une course contre la montre : il faut pouvoir tout dire et il faut aller vite pour ne rien perdre.
En premier lieu, il est important de dire que dans « la vie devant soi », on assiste à la vie de Momo sans aucun artifice, c'est-à-dire que l'auteur nous « balance » une réalité, pure et dure, droit au visage, et nous sommes obligés de la regarder en face.
Pourquoi utiliser un pseudonyme ? Une des premières motivations pour un auteur de choisir un pseudonyme est de protéger sa vie privée et de dissimuler votre véritable identité au public. Écrire sous un nom de plume permet également de protéger son entourage, et de leur éviter les conséquences de vos publications.
Son père les abandonne, lui et sa mère, pour fonder une autre famille. Ils partent alors s'installer en France en 1928, sa mère rêvant d'une carrière de diplomate ou d'artiste pour son fils. Romain Gary commence des études de droit à Aix-en-Provence, qu'il poursuit à Paris.
Romain Gary qualifie son œuvre comme étant "d'inspiration autobiographique", cependant le véritable objet du livre consiste à rendre hommage à sa défunte mère. L'amour inconditionnel et l'ambition qu'elle avait pour son fils sont parvenus à le porter au-delà de ses espérances.
"Romain Gary utilisait les pseudonymes par goût de la provocation mais aussi parce qu'il avait une idée de la littérature, celle du +roman total+ où l'auteur devient le personnage de son livre", explique à l'AFP Mario Baudino.
Stendhal est un pseudonyme, inspiré par le nom de la ville allemande de Stendhal, à l'ouest de Berlin et proche de Brunswick où le futur romancier occupa un poste important dans l'administration napoléonienne d'occupation.
Hamil est d'origine algérienne (« Monsieur Hamil nous vient d'Alger où il a été il y a trente ans en pèlerinage à la Mecque » (Chapitre 4, p. 41). Ancien marchand de tapis, il est désormais à la retraite et passe la plupart du temps dans le café de M. Driss, en bas de l'immeuble où habite Momo.
Qui recueille Momo à la fin de l'histoire? Docteur Ramon.
Le personnage du Mahoute est évoqué de façon comique dans le paragraphe 1. Son nom bizarre (voir ligne 134) qui ne veut rien dire, sa maladie, son diabète, ses origines, ses activités illégales, ses allers-retours à Marmottan en cure de désintoxication qui prouve son addiction.
Momo croit avoir dix ans, et il est le seul, avec le petit Moïse, à ne pas connaître ses parents. Il considère Mme Rosa comme sa mère. Celle-ci, de plus en plus fatiguée, ne sort presque plus, à cause des six étages sans ascenseur; on lui donne de moins en moins d'enfants à garder.
Enfant de prostituée, Mohammed (qu'on appelle « Momo ») chez Madame Rosa, une sorte de nourrice d'enfants de prostituée. Il vit avec Moïse (un juif), Banania (un noir) et Michel. Les prostituées déposent leurs enfants chez Madame Rosa en échange d'une rente.
Momo a rencontré madame Nadine pour la première fois dans un cirque, mais il ne lui a pas beaucoup parlé.
a) Romain Gary attribue ici un rôle historique à sa mère : celui d'avoir précédé Charles de Gaulle de deux jours par son propre appel à la résistance et au refus de la défaite.
Un roman psychologique
Promesse de la mère aux fils (un avenir brillant et radieux, des exploits, des succès, l'amour inconditionnel…) à laquelle répond tacitement la promesse du fils à la mère, celle de ne pas la décevoir et de répondre à ses espoirs aussi fous soient-ils.
Le titre du roman découle directement de la première phrase de cette extrait : « Avec l'amour maternel, la vie vous fait, à l'aube, une promesse qu'elle ne tient jamais. » La promesse de l'aube, c'est donc la promesse de l'amour d'une mère qui donne tout à son fils.
En 1951, l'écrivain Julien Gracq refuse le prix Goncourt, pour son roman Le Rivage des Syrtes. Il entend ainsi dénoncer les compromissions commerciales du monde littéraire. "Il y a des écrivains pour qui la manne publicitaire n'excuse pas tout.