S'il faut obéir par force, on n'a pas besoin d'obéir par devoir ; et si l'on n'est plus forcé d'obéir, on n'y est plus obligé. On voit donc que ce mot de droit n'ajoute rien à la force ; il ne signifie ici rien du tout. Obéissez aux puissances.
S'il faut obéir par force on n'a pas besoin d'obéir par devoir, et si l'on n'est plus forcé d'obéir on n'y est plus obligé.
Si la force ne fait pas le droit – le sensible ne définit pas le rationnel –, elle fait néanmoins que le droit est effectivement, par conséquent, est ce qu'il doit être, puisque son sens est d'être la raison pratique effectuée, objectivée ou extériorisée.
La thèse défendue par Rousseau est la suivante : le désir, en stimulant l'imagination, est producteur d'illusions agréables ; la satisfaction du désir, au contraire, dissipe ces illusions et l'espèce de bonheur qui leur est liée.
Une loi est juste à condition qu'elle soit l'expression de la volonté du peuple tout entier, c'est-à-dire de la volonté générale souveraine. Ainsi, l'obéissance à la loi n'est plus une contrainte, dans la mesure où « l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté ».
Ainsi, le fait de désobéir à une loi est légitime si et seulement si cette désobéissance se fait au nom d'un idéal de justice supérieure fondé en raison.
On obéit non seulement parce que c'est la loi, même si c'est constitutif, mais aussi par amour ou plutôt par attachement (au sens de Bowlby) et par consentement ou plutôt par refus de la violation.
Le droit du plus fort désigne une situation où une confrontation se résout par un rapport de force au profit d'une partie (individu ou groupe) et au détriment d'une autre. « La raison du plus fort est toujours la meilleure », morale de la fable Le Loup et l'Agneau de Jean de La Fontaine (1668).
3. Pourquoi le droit exclut-il la force ? Selon Rousseau, le droit du plus fort est doublement illusoire. D'une part, en effet, il repose sur la transformation injustifiée et trompeuse de la force en droit en vue de légitimer artificiellement le pouvoir établi.
Le grand principe de Rousseau, exposé dans son œuvre majeure "Du Contrat Social", est celui du Contrat Social lui-même. Selon Rousseau, les individus, en formant une société, consentent à renoncer à une partie de leur liberté naturelle en échange de la protection et de l'ordre assurés par la communauté.
La force obligatoire du contrat est la force attachée par la loi aux conventions légalement formées, en vertu de laquelle ce que les parties ont voulu dans la convention s'impose à elles, dans les conditions où elles l'ont voulu.
Tiré du latin vis, la force, opposée à la faiblesse, désigne de manière générale le pouvoir d'agir. Elle est le principe ou la condition de l'action, l'asthénie (absence de force) empêchant le sujet de fournir le moindre effort susceptible de modifier le réel.
C'est la force qui fait la loi et qui l'emporte irrésistiblement parce qu'elle est une qualité palpable qui ne se laisse pas manier, alors que la justice est plus malléable et peut se plier dans tous les sens parce qu'elle « est une qualité spirituelle dont on dispose comme on veut14 ».
La philosophie politique de Rousseau est bâtie autour de l'idée que l'Homme est naturellement bon et que la société le corrompt. Par « naturellement bon », Rousseau entend que l'être humain à l'état de nature a peu de désirs, de sorte qu'il est plus farouche que méchant.
Les opposés s'attirent
Cette différence de caractères entre Rousseau et Diderot explique en partie leur attirance mutuelle. Rousseau semble introverti, timide, mal à l'aise en société… Diderot donne l'impression de vivre en dehors de lui-même, il est entièrement dans l'échange.
Une obligation est un lien moral, religieux ou social, une nécessité ou un devoir par lequel on est tenu de faire ou de donner quelque chose. Une contrainte est une violence physique ou morale exercée contre une personne afin de l'obliger à agir contre sa volonté.
Proverbe. Lors d'un débat ou d'un conflit, le vainqueur est toujours celui qui, par nature, est le plus fort : quel que soit le bien-fondé des arguments de son adversaire, il aura raison de lui et arrivera à ses fins. Ce proverbe sous-entend une loi « naturelle » avec laquelle la justice n'a que peu à voir.
Pour Rousseau, le cœur de la spécificité humaine est la liberté. Cependant, c'est là une thèse d'ordre métaphysique, énoncée d'emblée comme une évidence, mais qui s'avère indémontrable. C'est une intuition, une saisie de soi comme étant irréductible à un mécanisme ou déterminisme quelconques.
La loi, tout en se créant à partir des préférences que chacun se donne, produit un intérêt commun. L'intérêt commun se réfléchit toujours, chez Rousseau, en termes d'égalité des droits, en terme de justice. C'est pour cette raison qu'il dit que la loi repose sur « l'accord admirable de l'intérêt et de la justice »25.
Mitchell Hooper. C'est lui l'homme le plus fort au monde. En tout cas pour l'année 2023. Le week-end dernier, ce jeune Canadien de 27 ans, a remporté la finale du World's Strongest Man qui se déroulait à Myrtle Beach dans l'État de Caroline du Sud aux États-Unis.
C'est dire qu'aux sources de la loi du talion telle que conçue par Hammourabi, il y a le souci de la justice sociale.
La loi fixe les règles les plus importantes. La Constitution de 1958 (article 34) fixe cependant des limites au domaine de la loi (les libertés, l'état des personnes, les crimes et des délits, la fixation des impôts, etc.).
Si une loi peut être injuste, alors il est justifié d'y désobéir. Il a été défini qu'il est injuste de désobéir aux lois selon son bon vouloir. Mais, il est nécessaire d'établir la légalité et la légitimité comme n'étant pas équivalent. Une loi voté démocratiquement n'est pas dans l'absolu légitime.
Certaines lois sont injustes parce qu'elles instituent des différences de traitement fondées non pas sur le mérite des citoyens, mais, par exemple, sur des distinctions de genre, de couleur de peau, etc. Autrement dit, elles supposent que certains auraient par nature plus de droits et de libertés que d'autres.
Lois justes et lois injustes. La désobéissance civile devient un devoir pour tous ceux qui sont soucieux de la dignité humaine, qui ne veulent pas collaborer avec l'injustice et qui cherchent, en enfreignant la loi, à enrayer la machine qui produit l'oppression.