Le héros du roman, Julien Sorel, est le fils d'un modeste scieur de bois du petit village de Verrières, en Franche-Comté. Intelligent, Julien ne rêve que de conquérir une meilleure place dans la société, quitte à mentir et à se faire passer pour ce qu'il n'est pas.
Il veut s'élever de son milieu, dominer son destin et échapper au poids de sa famille.
Celui-ci cherche à faire carrière en se couvrant de gloire : bercé par les récits des exploits napoléoniens, Julien veut s'extraire de sa condition de fils de charpentier et rêve d'éclat militaire. Mais, avec la chute de Napoléon Bonaparte, a disparu l'espoir de réussir par les armes.
Julien Sorel : héros du roman. Fils d'un charpentier de Verrières, il est anobli à la fin du roman. Un temps précepteur chez Monsieur de Rênal où il est l'amant de Mme de Rênal, il vit ensuite dans un séminaire avant de devenir secrétaire chez le Marquis de la Mole.
C'était un petit jeune homme de dix-huit à dix-neuf ans, faible en apparence, avec des traits irréguliers, mais délicats, et un nez aquilin. De grands yeux noirs, qui, dans les moments tranquilles, annonçaient de la réflexion et du feu, étaient animés en cet instant de l'expression de la haine la plus féroce.
Au début il ne s'agit pour lui que d'un jeu où la manipulation est de mise. Il n'éprouve que de l'aversion, de la haine pour une caste qui n'est pas la sienne et contre laquelle il souhaite se venger car il ressent tout comme une injustice.
Julien Sorel est décrit comme un héros ayant pour modèle Napoléon Ier, rêvant de faire une carrière militaire, et contraint d'y renoncer.
Pour Stendhal, passionnément ému par Florence, ce prénom de Julien renvoyait sûrement (parmi d'autres échos) à Julien de Médicis, le frère de Laurent le Magnifique, assassiné dans la cathédrale de Florence en 1478 par les hommes de main des Pazzi alors que son frère le duc échappait par miracle à la même mort.
Cette chute se poursuit avec l'arrestation puis la mort du protagoniste. Julien Sorel gardera la tête haute jusqu'au bout et refusera d'être libéré par les deux femmes : « Le pire des malheurs en prison, c'est de ne pouvoir fermer sa porte ».
Aujourd'hui, « l'affaire Berthet », du nom de ce jeune homme condamné à mort en 1827 pour avoir tiré sur son ancienne amante dans l'église de Brangues, dans l'Isère, comme Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir.
Julien est un personnage ambitieux qui fuit la réalité.
En effet, il n'est rien de plus que le fils d'un paysan, mais il rêve de gloire, il désire se faire une place dans la société, « faire fortune » afin de quitter le monde dans lequel il vit au plus vite « un jour il serait présenté aux jolies femmes de Paris ».
Il résulte de ce qui précède que Julien n'est pas hypocrite par nature, mais par choix. C'est la seule « arme » dont il dispose pour s'élever socialement. L'armée qui aurait pu être une voie héroïque lui est fermée depuis la chute de Napoléon (livre 2, chapitre 29).
Quelle morale ? Le bonheur réside dans la simplicité, serait-ce là le message que tente de nous faire passer Stendhal dans son œuvre ? En effet, les dernières pages du roman laissent une grande place à Fouqué, un « esprit sage », qui s'avère être le seul véritable ami de Julien.
Il préfère manœuvrer lui-même en prenant modèle sur sa maîtresse. Son orgueil n'a pas de prix. Sans fortune et encore au seuil d'une ambition dévorante, il domine madame de Rênal. Cet amour, en effet, ne lui a jamais permis de perdre la tête.
Julien n'a d'autre échappatoire que de fuir la ville et entrer au séminaire de Besançon, le temps de se faire oublier, tout en emportant au fond de son coeur l'immense amour qu'il éprouve pour Mme de Rênal.
Son orgueil et son talent le placent au-dessus de sa condition première, mais son origine médiocre le rabaisse aux yeux de la haute société, et à ses propres yeux d'ailleurs. Julien, qui a rêvé d'équipées héroïques, est un homme passionné et sincère, au fond. Sa spontanéité et son naturel le révèlent à lui-même.
Julien vient « de pleurer » (ligne 6) et Mme de Rênal est chagrinée par l'arrivée de ce précepteur « distraite un instant de l'amer chagrin que lui donnait l'arrivée du précepteur » (ligne 16). Les personnages sont alors dans le même état d'esprit. De ce fait, leur rapprochement semble déjà s'esquisser.
Il est âgé de dix-huit ans au début du roman et en a vingt-trois quand il meurt. Monsieur de Rênal : premier maire de Verrières, mari de Mme de Rênal et premier employeur de Julien.
Mme de Rênal fut fidèle à sa promesse. Elle ne chercha en aucune manière à attenter à sa vie ; mais trois jours après Julien, elle mourut en embrassant ses enfants.
C'est l'un des personnages les plus célèbres de la littérature française du XIXe siècle. Julien Sorel, le héros tragique et impétueux du Rouge et le Noir de Stendhal, est l'une des références en matière de romantisme. Mais aussi d'opportunisme. Portrait d'un personnage plus complexe qu'il n'y paraît.
Le rouge, couleur de la légion d'honneur, est le symbole de la carrière militaire quand le noir est celui de la carrière religieuse.
Mathilde de La Mole est le second amour de Julien. Il se trouve face à cette jeune fille d'une beauté masculine qu'il ne goûte guère, mais dont le mépris pique sa fierté. C'est précisément parce qu'il ne peut l'avoir qu'il met toute son ardeur à la conquérir.
« Non, Julien Sorel n'est pas un monstre – en effet, si le mot « monstre » figure assez souvent dans les pages du roman, c'est que le héros lui-même l'utilise pour décrire des coquins comme Valenod.
Le Rouge et le Noir incarne en ce sens un idéal romanesque. La langue est simple sans être banale, le style est magnifique sans être pompeux, la narration est lente mais jamais ennuyeuse. On pourrait croire que le roman s'inscrit dans le classicisme mais au contraire il demeure novateur d'un bout à l'autre.
Le Rouge et le Noir est rattaché au mouvement du romantisme français, mais initie également le mouvement du réalisme, dont les écrivains veulent dresser un portrait réaliste, miroir de la société, et notamment des classes moyennes et populaires.