L'acte I expose l'intrigue, ou plutôt les intrigues : on y apprend successivement qu'Argan, qui se croit malade, consacre des sommes considérables à sa santé, et qu'il a décidé de marier sa fille Angélique non au jeune homme qu'elle aime, Cléante, mais à Thomas Diafoirus, fils de médecin et futur médecin lui-même.
En assistant à la représentation du Malade imaginaire, Louis xiv aurait dit : « Les médecins font assez souvent pleurer pour qu'ils fassent quelque fois rire. » L'action se déroule sur quelques journées, à un moment clé de la vie de la maison puisqu'il s'agit pour Argan de marier sa fille aînée.
Argan est un hypocondriaque, c'est-à-dire une personne toujours préoccupée par sa santé qui craint perpétuellement d'être malade. Par le biais de ce personnage, Molière fait la satire de la médecine de l'époque. Argan pense que la maladie et la mort le menacent de façon permanente.
Problématique :le Malade imaginaire a tout d'une comédie légère : déguisements farcesques, plaisanteries scatologiques, intermèdes musicaux... Mais le rire possède surtout un pouvoir satirique non négligeable : Molière prétend ainsi « jouer le ridicule de la médecine » (Béralde, III,3).
Dénouement : Argan se relève, ravi des marques d'amour de sa fille. Il accepte le mariage d'Angélique avec Cléante à une condition : qu'il se fasse médecin. Béralde propose alors à son frère de devenir lui-même médecin. La résolution des conflits passe par le triomphe de la contrefaçon.
La pièce raconte l'histoire d'Argan, un hypocondriaque qui accumule les traitements. Même si tout le monde lui répète que son médecin se sert de lui en lui vendant des médicaments inutiles, il continue. Par ailleurs, Angélique, la fille aînée d'Argan, confie à la servante Toinette qu'elle aime le beau Cléante.
Prenons Le Malade imaginaire de Molière. On peut observer que cette pièce nous livre une réflexion sur l'homme, en nous montrant qu'on se satisfait plus de nos illusions que de la réalité.
La première source de comique est le caractère d'Argan . Il nous fait rire avec sa peur de la maladie et sa dépendance des médecines et des lavements , avec son marchandage pour économiser et ne pas être dupe de M. Fleurant , son apothicaire .
Le titre du Malade imaginaire fait référence au personnage principal de la comédie, à savoir Argan, un vieil homme bilieux, égoïste et capricieux. Il place également d'emblée la pièce sous le thème de la médecine, dont Molière va faire la satire.
Au XVIIe siècle, Molière a raison de détester les médecins : lavement et saignée sont les remèdes les plus pratiqués. Un malade déjà affaibli par sa maladie peine à survivre !
S'ensuit un 1er intermède sans lien avec l'intrigue, un deuxième acte qui met en présence Angélique avec le fiancé choisi par son père, un 2e intermède avec une mise en abyme, 3e acte purgeant les passions en trouvant son acmé avec le dernier intermède burlesque.
Tel le malade imaginaire, l'hypocondriaque se croit malade à cause de symptômes qu'il s'invente ou qu'il exagère.
Molière place d'emblée le spectateur dans l'univers de la fête, celui de la campagne, des amours entre bergers et bergères. Le Malade imaginaire a effectivement pour but de « délasser » Louis XIV à son retour de la guerre. Ce dernier, comme il se doit, est loué dans ce ballet champêtre initial.
Dans les scènes précédentes, Argan a suivi le stratagème de Toinette en feignant le mort, ce qui lui a permis de démasquer l'hypocrisie de Béline, puis de confirmer le sincère amour d'Angélique. Dans cette dernière scène, Toinette et Béralde invitent Argan à accepter le mariage d'Angélique et de Cléante.
L'exposition de la pièce s'appuie donc sur des procédés liés au comique de caractère. Le nom du personnage, qui rappelle l'huile d'argan, annonce le thème médical. La didascalie qui ouvre la scène a son importance. Elle nous apprend qu'Argan est assis.
Molière, critique de la société de son temps
Dans Le Bourgeois gentilhomme par exemple, il se moque d'un riche bourgeois qui tente d'imiter le comportement des nobles. Dans Le Tartuffe, il crée la polémique en dénonçant les faux dévots, ces personnes qui se disent très religieuses mais sont en fait très hypocrites.
Le Malade imaginaire (1673)
« Molière a écrit cette pièce satirique en 1673. Elle résonne pourtant encore très fort aujourd'hui et garde son caractère intemporel, estime-t-il.
Argan n'occupe en tout cas sa place de père que lorsqu'il n'est plus là pour se faire voir. Sa maladie vient de sa visibilité : en somme il est malade parce qu'il a peur de mourir.
Là où les raisonnements impeccables de Béralde et les lavements de Purgon ont échoué à guérir Argan, c'est la comédie débridée de la servante Toinette, déguisée en médecin et diagnostiquant obstinément un mal du poumon (ce dont souffrait Molière), qui parviendra à toucher le cœur du personnage.
Argan est veule et crédule, mais aussi sincère et têtu qu'un enfant, obsédé par la mort et incroyablement attaché à la vie : il nous parle de nous. Mais Argan reste un ridicule : victime de son égoïsme – celui d'un malade ou celui de tout homme ?- il met tout et tout le monde au service de sa passion.