Incapable de donner un sens à sa vie – ni signification ni direction –, il éprouve l'absurde de son existence, sans pour autant le penser consciemment, lucidement. C'est en ce sens qu'il est un étranger radical, parce que son étrangeté trouve en lui-même sa source, sans jamais être nommée ni, par suite, dépassée.
Meursault donne une image de passivité : la narrateur exprime son étonnement devant ce qui lui arrive.
Meursault prend ici conscience de sa propre vie en la confrontant avec sa propre mort. Il réalise que, si lui s'est toujours senti étranger au monde, c'est que le monde est tout aussi étranger. Ainsi, Meursault est pareil au monde. Une fois l'absurde acceptée, le bonheur est désormais possible.
"L'Étranger" raconte la méchanceté du quotidien, l'ambivalence du soleil, la tendre indifférence du monde et la folie des hommes, sacrifiant sur l'étal de leurs certitudes celui qui, parce qu'il ne sait pas mentir ni pleurer, ne leur ressemble pas.
Transition : Si Meursault fait ainsi le bilan de sa vie, c'est qu'il comprend qu'elle touche à sa fin. Meursault ne regrette rien et accepte pleinement ce qui l'attend, assumant sans faillir ses actes et le destin qui est le sien.
C'est dans la mort que Meursault trouve la libération si attendue «je me sentais prêt à tout revivre ». On peut «jouer à recommencer». Si Meursault refusait de pleurer sur sa mère, c'est pour ne pas nier le bonheur de ses derniers instants.
A – Le rôle du soleil
En effet, c'est « à cause de cette brûlure » (celle du soleil) que Meursault fait « un mouvement en avant », ce qui en retour provoquera le geste de l'Arabe qui sort un couteau. Agressé par le reflet du soleil sur la lame, Meursault lève alors le revolver et tire.
La question philosophique de fin
Peut-être pouvons-nous répondre qu'il faut développer l'empathie des hommes et rendre les lois les plus justes possibles, dans un combat quotidien vers l'altruisme et la vie en société.
Le titre “L'étranger” renvoie à trois interprétations : le personnage principal Meursault est un étranger, puisque par son indifférence il est différent des autres hommes, tout lui est égal. Meursault est étrange pour le lecteur, très déroutant, puisqu'il est parfois difficile de suivre sa logique.
Durant son procès, Meursault devient progressivement étranger au monde social, voire étranger à lui-même – si on le juge en fonction des critères de sa vraie nature – il demeure incompris de ses juges, lui reprochant, indirectement, de ne pas même rechercher à cacher son indifférence au monde.
Pendant l'époque, la religion et l'église était très importantes en Algérie au 20ème siècle, mais Meursault est athée. Il ne conforme pas aux normes de la société, notamment, il ne pleurait ni à l'enterrement de sa mère ni à la plage où il a tue l'Arab.
Meursault peut être considéré comme un héros de récit d'initiation. Il y a en effet une évolution entre le début et la fin, même si le personnage ne montre pas ses sentiments. Au début du récit, Meursault est dans l'indifférence de tout ce qui lui arrive.
Incapable de donner un sens à sa vie – ni signification ni direction –, il éprouve l'absurde de son existence, sans pour autant le penser consciemment, lucidement. C'est en ce sens qu'il est un étranger radical, parce que son étrangeté trouve en lui-même sa source, sans jamais être nommée ni, par suite, dépassée.
Pour Meursault, le monde n'a pas de sens, il n'est que sensations. Et il refuse de revenir sur cette manière de voir le monde. Finalement il accepte la mort pour rester fidèle à lui-même, il veut à tout prix mourir sot.
La vision de Meursault : cela m'est égal ou n'a aucune importance. En ce sens c'est un être passif, il n'agit pas selon un désir propre mais selon les circonstances qui s'offrent à lui. C'est un être de sensations et non de sentiments. Il est bien avec Marie comme il pourrait l'être avec une autre femme.
Pourtant, la question du bonheur dans un monde absurde s'y trouve bel et bien traitée au chapitre 5 et dernier du livre. A la toute dernière page, Meursault dit même explicitement : « J'ai senti que j'avais été heureux et que je l'étais encore. »
Le roman d'une épidémie à Oran devient clairement une allégorie de la résistance au nazisme, “la peste brune”. Camus y énumère les réactions d'une collectivité face à un fléau : l'héroïsme du quotidien, la réinvention de l'amour, les profiteurs du marché noir , le désespoir, la lutte.
Le jour du crime, Meursault veut fuir le soleil, veut fuir les femmes, et retrouver l'ombre de la source qu'il avait entrevue sur la plage. Mais l'Arabe est là, devant la source. Il le tue. On peut lire son acte avec l'hypothèse du refoulement, faire de son acte un retour du refoulé et lui donner un sens œdipien.
La société joue par ailleurs un rôle important parce qu'elle impose une morale à l'individu. La mère de la princesse de Clèves n'est pas seulement une confidente ou une alliée pour sa fille : elle fait aussi office de directeur de conscience.
C'est dans la mort que Meursault trouve la libération si attendue « je me sentais prêt à tout revivre ». On peut « jouer à recommencer ». Si Meursault refusait de pleurer sur sa mère, c'est pour ne pas nier le bonheur de ses derniers instants. Le bonheur passe par l'acceptation et par le renoncement.
Ensemble de règles de conduite, considérées comme bonnes de façon absolue ou découlant d'une certaine conception de la vie : Obéir à une morale rigide.
De manière symbolique, l'expression "quatre coups brefs sur la porte du malheur" fait référence aux quatre coups de feu tirés sur le mort de manière absurde. C'est le début de la nouvelle vie de Meursault déjà suggérée par ces termes : "tout a commencé".
La réponse est simple : il refuse de mentir. » En 1957, il a encore expliqué : « Meursault refuse de mentir. Mentir ce n'est pas seulement dire ce qui n'est pas. C'est aussi, c'est surtout dire plus que ce qui est, et, en ce qui concerne le cœur humain, dire plus qu'on ne sent.
Le caractère de Meursault. On se plaît à insister sur la description du dimanche, pour mettre en relief la monotonie de la vie quotidienne, le mythe de Sisyphe que traduit la première partie du récit. «J'ai pensé que c'était dimanche et cela m'a ennuyé: je n'aime pas le dimanche» (p.
Si le soleil du jour de l'enterrement de sa mère apporte un grand malaise à Meursault, le soleil sur la plage rend le héros presque hystérique, ce qui le conduit à tuer l'arabe avec lequel il n'a aucun conflit personnel. En fait, Meursault lui-même explique devant le juge qu'il tue l'Arabe à cause du soleil.