Il soutenait que les inégalités naissent artificiellement des systèmes sociaux et qu'elles sont fondées sur la propriété privée et le travail organisé - des systèmes ayant permis la domination et l'exploitation de certaines personnes par d'autres.
Jean-Jacques Rousseau fut non seulement un penseur des Lumières mais aussi un précurseur du romantisme.
Il affirme : « La femme et l'homme sont faits l'un pour l'autre, mais leur mutuelle dépendance n'est pas égale : les hommes dépendent des femmes par leurs désirs; les femmes dépendent des hommes et par leurs désirs et par leurs besoins ; nous subsisterions plutôt sans elles qu'elles sans nous.
D'après Rousseau si c'est la raison qui fait l'homme, c'est le sentiment qui le conduit. L'homme a besoin de l'instinct avant d'avoir besoin de l'intelligence : ce qui est vrai du sauvage aussi bien que de l'enfant. Il y a donc non pas supériorité, mais antériorité de la sensibilité par rapport à la raison.
Pour Rousseau, il y a en effet trois éducations : celle qui vient de la nature (« le développement interne de nos facultés et de nos organes »), celle qui vient des hommes et celle qui vient des choses (« l'acquis de notre propre expérience sur les objets »).
L'homme s'est aliéné la nature et l'a remplacée par un milieu artificiel qui l'a fragilisé et corrompu par de nombreux besoins artificiels, qui sont autant de vices moraux. Étonnante disproportion: tant d'efforts pour se rendre malheureux!
Dans Du contrat social, Rousseau établit qu'une bonne organisation sociale repose sur un pacte garantissant l'égalité et la liberté entre les citoyens. Ce pacte est contracté entre tous les participants, c'est-à-dire l'ensemble exhaustif des citoyens.
Ce faisant, dit Rousseau, on construit un homme artificiel, on promeut le paraître sans l'être, l'amour-propre sans l'amour du prochain, on creuse définitivement l'abîme entre la nature et la culture. Ou, pour le dire en termes actuels, on refoule la conscience par la compétence.
Les théories du contrat social sont des théories de philosophie politique qui pensent l'origine de l'État dans une convention originaire entre les humains, par laquelle ceux-ci renoncent à une partie de leurs libertés, ou droits naturels, en échange de lois garantissant la perpétuation du corps social.
Le pacte social que propose Rousseau établit que chacun doit renoncer à tous ses droits particuliers ou du plus fort pour obtenir l'égalité des droits que procure la société.
Le conflit va aller crescendo à coup de lettres incendiaires jusqu'au reproche fait par Voltaire à Rousseau d'avoir abandonné les cinq enfants qu'il aurait eus avec Thérèse Levasseur. Meurtri et de plus en plus isolé, Jean-Jacques va s'expliquer en écrivant les Confessions.
Rousseau est, certes, un philosophe des Lumières, en raison du caractère révolutionnaire de ses idées, mais il est aussi à contre-courant de la confiance de son époque dans le progrès. Ce paradoxe qui anime l'ensemble de ses écrits s'applique à la morale, à la politique, à l'éducation et à la religion.
Rousseau critique la société d'ordre car selon lui aucun Homme n'est supérieur à un autre par nature: chacun est fait de la même façon et rien ne justifie que certains soient privilégiés par rapport à d'autres .
Voltaire, le plus mondain des philosophes, courtisan à l'aise en société, vivante incarnation de son siècle, et Rousseau le misanthrope qui cultive la solitude jusqu'à la folie de la persécution, se faisant gloire d'être pauvre et roturier : tout oppose les deux hommes.
Son esprit était lent, et son âme ardente à force de penser, il se passionnait; il n'avait pas de mouvements subits, du moins en apparence; mais tous ses sentiments s'accroissaient par la réflexion.
C'est donc à cette période néfaste qu'il décide d'écrire l'histoire de sa vie, vers 1765. Ses Confessions sont donc pensées dans le but de se justifier et de répondre aux nombreuses accusations dont il est victime et auxquelles il ne sait répondre qu'après coup.
Pour la pensée libérale, l'État a pour fonction principale de protéger les atteintes aux Droits Naturels des individus : liberté, propriété et sûreté.
Né à Genève dans une famille calviniste, Jean-Jacques Rousseau, qui est orphelin de mère, est abandonné par son père à l'âge de 10 ans et élevé par son oncle. Son éducation se fait au gré de ses fugues, de ses errances à pied, et de ses rencontres, en particulier Mme de Warens.
« Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun, s'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui-même, et reste aussi libre qu'auparavant. » Tel est le problème fondamental dont le Contrat social donne la solution.
“Qui rougit est déjà coupable, la vraie innocence n'a honte de rien.” “Les lois sont toujours utiles à ceux qui possèdent et nuisibles à ceux qui n'ont rien.” “J'aime mieux être homme à paradoxes qu'homme à préjugés.” “La jeunesse est le temps d'étudier la sagesse, la vieillesse est le temps de la pratiquer.”
L'éducation négative n'est pas oisive, tant s'en faut; elle ne donne pas les vertus, mais elle prévient les vices; elle n'apprend pas la vérité, mais elle préserve de l'erreur; elle dispose l'enfant à tout ce qui peut le mener au vrai quand il est en état de l'entendre, et au bien quand il est en état de l'aimer.» ...
Il faut pouvoir concevoir l'enfance autrement que comme un manque ou un défaut, autrement que ce dont il faut à tout prix sortir, et au plus tôt si possible. Il faut donc, et ce fut là le premier précepte de Rousseau en matière d'éducation, laisser l'enfant être enfant, laisser à l'enfant le temps de vivre son enfance.
Pour le philosophe, le progrè techniques a fait de l'homme un être dépendant des machines et des outils. Il a abêti les corps robustes de l'état de nature. Dans ce dernier, les hommes étaient capables d'affronter un animal sauvage car le combat était équilibré entre la force de l'animal et l'adresse de l'homme.
Au livre IX, on a une « bonne raison » de cet abandon : ne pouvant pas se charger lui-même de l'éducation de ses enfants, Rousseau ne voulait pas confier cette éducation à Thérèse et surtout à la mère de celle-ci : « Je frémis de les livrer à cette famille mal élevée pour en être élevés encore plus mal.