Si nous devions résumer Nietzsche quant à sa conception philosophique du bonheur, celle-ci n'est pas, selon lui, une fin en soi. Ce que nous entendons par "bonheur", il l'appelle, lui, "force vitale" ou "
Nietzsche pense que tous les idéaux, qu'ils soient religieux, philosophiques ou politiques, ont la même finalité, celle d'inventer un au-delà meilleur que l'ici-bas et d'imaginer des valeurs « transcendantes ». Nier le vrai réel au nom de fausses réalités au lieu de l'assumer et de le vivre tel qu'il est.
Il affirme que le monde juste est totalement absent de notre société et que, de ce fait, l'existence n'a aucun sens. Il conduit alors les faibles à renier la vie ; le nihilisme actif est plutôt considéré comme un nihilisme "des forts". Il consiste à abandonner certaines valeurs pour en adopter de nouvelles.
Avec la montée de l'épicurisme et du stoïcisme, cette recherche philosophique du bonheur personnel prend encore plus de poids. Ces deux grands courants philosophiques sont en désaccord, notamment sur le lien entre bonheur et plaisir.
“Le bonheur est un état durable de plénitude et de satisfaction, état agréable et équilibré de l'esprit et du corps, d'où la souffrance, le stress, l'inquiétude et le trouble sont absents.”
1. Bonne chance, circonstance favorable : Nous avons eu le bonheur d'arriver à temps. 2. État de complète satisfaction : Rien ne peut troubler leur bonheur.
Le bonheur s'approche d'un état durable de satisfaction et de plénitude, où le stress n'est qu'un lointain souvenir. Vivre dans le bonheur ne veut pas dire que tous nos soucis ont disparu. Simplement, nous les acceptons pour ce qu'ils sont et ne les laissons plus contrôler notre vie.
Donc pour Kant le bonheur est un idéal de l'imagination puisqu'il ne peut pas être déterminé précisément, rationnellement. Dans Fondements de la métaphysique des mœurs, Kant précise que si le bonheur était la finalité réelle de l'homme, alors la nature aurait bien mal agit.
Selon Socrate, la sagesse n'est pas un savoir théorique, mais un savoir-vivre qui doit permettre d'accéder au bonheur. Ce bonheur s'obtient en vivant de façon vertueuse, selon la justice, vertu morale suprême. Cette vertu, la justice, représente l'excellence dans le domaine moral.
Pour l'élève de Socrate, le bonheur est le but de la vie meilleure, comme il l'explique dans "Le Banquet" et "Le Timée".
Nietzsche est ce philosophe qui n'épouse pas cette définition presque unanime du bonheur, à savoir le bonheur comme un état durable de complète satisfaction, de bien suprême -, en d'autres termes « l'ataraxie »30 comme absence de troubles.
Nietzsche va plus loin, et s'oppose même au dualisme classique que l'on effectue entre âme et corps : l'être n'est que corps puisque l'être n'est que instinct.
Nietzsche condamne donc la position dogmatique de Platon en matière de moral et lui oppose un perspectiviste allant en faveur de la vie et de ses conflits. Toutefois il reconnaît une distinction au sein de l'œuvre de Platon entre ce qui relève de l'homme lui-même et ce qui relève de la pensée de Socrate.
La philosophie de Nietzsche n'est donc pas un nihilisme qui se ferait pessimisme. Elle est au contraire une véritable philosophie du bonheur, bonheur qui ne s'atteint que par un rejet du monde, c'est-à-dire par le nihilisme actif.
Celle-ci a tout d'abord une origine physiologique : le faible a intérêt à soutenir une morale valorisant la paix, l'humilité et le pardon, tandis que l'individu puissant physiquement prône naturellement la noblesse, le courage et la force. La morale classique a ensuite une origine psychologique.
Pour Nietzsche la liberté consiste à vouloir être seul responsable de soi-même; être maître de soi; sans maître, sans Dieu, sans disciples. Cet état n'est pas donné. Il faut se battre pour y atteindre. La liberté du maître s'obtient au terme d'une guerre gagnée.
Considéré plus souvent comme un idéal que comme une réalité, le bonheur est pour les Grecs l'état ressenti par le sage qui, ayant épanoui toutes ses facultés, contemple et pratique le Bien. On appelle eudémonisme, une philosophie qui, comme celle d'Aristote, vise le bonheur et hédonisme, celle qui valorise le plaisir.
Le bonheur est le sentiment de la pleine évolution de l'activité rationnelle 4). L'idée est grande et profonde. Aussi Aristote, lorsqu'il l'expose, se sent-il comme emporté par une sorte d'en- ]thousiasme.
Résumons la thèse platonicienne sur le bonheur comme cela : une vie passée à courir après ce dernier est épuisante. Pour vivre heureux, il faut absolument maîtriser la force de notre désir. Le bonheur n'est pas dans le plaisir à répétition, mais dans la quête des plaisirs durables.
«Le bonheur de l'homme naturel, écrit-il dans Emile est aussi simple que sa vie ; il consiste à ne pas souffrir : la santé, la liberté, le nécessaire le constituent ». Toute autre est la situation de l'homme social, de l'homme civilisé, de l'homme que Rousseau appelle aussi l'homme moral.
Kant ratifie ici le jugement spontané de la conscience morale populaire : le bonheur est comme une récompense de la vertu, il est moralement souhaitable que l'homme vertueux soit heureux.
Le vrai bonheur est une décision qu'une personne prend avec sa volonté, sa patience et son désir. Si une personne a l'intention d'être heureuse, elle se réjouira des choses les plus simples et les plus petites et les célébrera.
Le bonheur est dans l'action, dans les actes qui colorent (yatalûn) l'âme en bien ou en mal, sous l'œil de la conscience morale (wara'a). Ainsi, le Livre de la Guérison mérite une nouvelle traduction française réhabilitant son vrai message qui tient au bonheur et au sens de la vie.
“Le secret du bonheur ne consiste pas à rechercher toujours plus, mais à développer la capacité d'apprécier avec moins.” “Etre capable de trouver sa joie dans la joie de l'autre : voilà le secret du bonheur.”