La mélancolie du poète Le spleen est ainsi une sorte de mélancolie qui ôte toute envie au poète, assommé par les idées noires et le dégoût de son environnement. De fait, cette mélancolie est le « mal du siècle », comme le dit Alfred de Musset lui-même : elle devient alors un sujet de prédilection pour les romantiques.
Pour Baudelaire, le poète en proie au Spleen aspire à l'Idéal. Pour atteindre cet Idéal, il s'inspire de l'alchimie : « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or. » Ainsi, la poésie baudelairienne transforme le monde matériel en une réalité supérieure.
Aux romantiques, il emprunte le lyrisme et la figure du poète incompris (voir « L'albatros » ). Proche de Théophile Gautier, il est influencé par la rigueur de l'écriture parnassienne. Sa tension entre le visible et l'invisible, le spleen et l'Idéal et sa théorie des correspondances préfigurent les poètes symbolistes.
La condition de l'artiste, constamment atteint du spleen et aspirant à l'idéal, est un autre thème central des Fleurs du mal. Baudelaire tire toute son inspiration de cette dualité, et dans le poème L'Hymne à la Beauté, il demande à cette dernière, personnifiée, si elle vient du ciel ou de l'enfer.
Le poète est accusé d'outrage à la morale publique et d'offense à la morale religieuse. Le spleen, le masochisme, la mort et les femmes sont des thèmes qui apparaissent régulièrement dans son œuvre et qui dérangent.
On considère Baudelaire comme un héritier du romantisme et un précurseur du symbolisme. De Musset, il hérite du « mal du siècle », de « l'ennui », du « vague des passions », ainsi que d'une attirance pour la maladie et les affres de la création poétique.
Charles Baudelaire est le poète de la modernité, il réinvente le romantisme et préfigure le symbolisme. Avec Les Fleurs du mal, publié en 1857 et immédiatement censuré pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs, le dandy entre dans l'histoire de la poésie.
Selon Baudelaire, le poète est celui qui pénètre dans le domaine mystérieux, des correspondances entre le matériel et le spirituel. Ses intuitions lui permettent de comprendre les secrets de la nature et d'arriver à une connaissance de l'au-delà divin.
L'idéal : Le poète aspire à l'idéal, au plus haut degré de perfection. Il cherche à extraire la beauté du mal par le travail poétique afin de dépasser la souffrance propre à l'âme humaine. La condition du poète : À travers ce dualisme entre spleen et idéal, c'est la condition du poète que l'auteur prend pour sujet.
L'artiste comme créateur de monde
Dans Le peintre de la vie moderne, Baudelaire évoque en effet l'artiste comme « homme du monde » (chapitre 3) : l'artiste – qu'il soit peintre ou poète – non seulement est dans le monde, mais il crée un monde.
tout enfin, depuis Page 4 BAUDELAIRE CONTEMPORAIN 13 le visible jusqu'à l'invisible, depuis le ciel jusqu'à l'enfer, celui-là, dis-je, n'est vraiment pas poète.»1 « Une foule de gens se figurent que le but de la poésie est un enseignement quelconque, qu'elle doit tantôt fortifier la conscience, tantôt perfectionner les ...
Pour Baudelaire, la poésie est un moyen d'expression du moi, de l'intériorité et de l'intime. C'est aussi le cas, par exemple, de Lamartine. En effet, la poésie permet au poète d'épancher des sentiments, des passions, des états d'âme, souvent teintés de désespoir et de mélancolie.
Dans le mouvement du symbolisme en poésie, c'est au poète de délivrer les secrets de la vie et ses symboles au travers de son écriture. – Baudelaire est un héritier du romantisme. Les thématiques qu'il aborde proviennent du romantisme. De même, la forme de ses poèmes en vers correspond au modèle romantique.
Le terme « idéal » apparaît dans le poème dans le vers « Une fleur qui ressemble à mon rouge idéal ». En plus d'être le poète du spleen, Baudelaire est aussi le poète de l'idéal, « c'est-à-dire de l'aspiration vers la perfection, vers le monde des Idées où toute contrainte est effacée ».
Le poème "Les Métamorphoses du vampire", par exemple, est souvent cité comme étant particulièrement choquant.
Baudelaire est un citadin, un "flâneur" dans la grande ville. Pour lui, il ne s'agit pas d'embellir la ville mais d'y déceler la beauté mystérieuse qui y éclot à chaque pas. La ville est le motif où se manifeste de la façon la plus claire la conception baudelairienne du Beau.
Avec les Fleurs du Mal, la poésie moderne est née. Nous découvrons un recueil de plus de 100 poèmes d'une grande modernité et d'une nouvelle esthétique qui fait surgir à chaque page le sublime et le Beau. L'oeuvre est éblouissante, inépuisable et extraordinaire.
Le 1er juin 1855 , 18 poèmes paraissent dans la Revue des deux Mondes sous le titre « Fleurs du Mal ». Ce titre avait été suggéré à Baudelaire par un de ses amis, l'écrivain et critique littéraire Hippolyte Babou.
« Les Fleurs du mal » est un mélange détonant : cadeau empoisonné. Les fleurs viennent du mal. Cela signifie qu'il va parler du mal alors que le mot fleur signifie qu'à partir du mal, il va rechercher, cultiver quelque chose de bon.
L'Alchimie
Baudelaire se considère comme un alchimiste qui transforme la laideur du réel en beauté : « J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or », écrit-il dans son poème « Orgueil ». Le poète se doit de transformer le réel par le verbe, en en extrayant la quintessence.
Les signes de filiation sont connus : Rimbaud, dans l'une de ses fameuses lettres, érige Baudelaire « roi des poètes », et il existe mille ponts entre leurs œuvres.
Ayant été mis sous conseil judiciaire par sa famille, il devient, pour vivre, journaliste et critique d'art. Il admire les oeuvres d'Eugène Delacroix et d'Edgar Poe dont il traduit des oeuvres. Il commence alors à écrire des poèmes qu'il publie dans des revues mais qui rencontrent peu d'écho auprès du public.
La vie tumultueuse de Charles Baudelaire aura contribué à créer un imaginaire puissant autour du poète maudit. Charles Baudelaire (1821-1867) vit en totale contradiction avec les codes sociaux et moraux de son époque. Il représente ce poète incompris et écorché vif par la société.
A cette destitution du présent, Baudelaire oppose sa « modernité » comme représentation du présent qui, littéralement, signifie « exaltation du présent ». Le beau moderne célèbre la présence du présent; le plaisir qu'il donne est lié, comme l'écrit Baudelaire, « à sa qualité essentielle de présent » (II, 684).