11Autrement dit, confronté à l'absurde, l'homme a en quelque sorte deux « solutions » ou, plutôt, deux voies s'ouvrent à lui : il va consentir à sa condition ou, au contraire, chercher à la nier, à s'en évader. Le philosophe – Camus pourrait également dire l'artiste – emprunte la première voie ; le croyant, la seconde.
Selon Camus, l'homme doit cependant faire face à l'absurde pour ne pas sombrer dans le nihilisme, le fait de ne croire en rien. La révolte est le deuxième thème central de sa pensée : « Pour être, l'homme doit se révolter » (L'Homme révolté, 1951).
L'homme peut dépasser l'absurdité de son destin par sa lucidité, et « la révolte tenace » contre sa condition ; il y a une grandeur à vivre et à faire vivre l'absurde.
Qu'est-ce que l'absurde selon Camus ? Lorsque Camus parle de l'absurde, il fait référence à l'absurdité de la condition humaine. Selon Camus, l'homme cherche toujours un sens au monde, un sens à son existence sur terre, un sens à ses actions. Or le monde dans lequel nous vivons n'a pas de sens.
"L'Étranger" raconte la méchanceté du quotidien, l'ambivalence du soleil, la tendre indifférence du monde et la folie des hommes, sacrifiant sur l'étal de leurs certitudes celui qui, parce qu'il ne sait pas mentir ni pleurer, ne leur ressemble pas.
Le comportement „faux“ de Meursault (et par conséquent son „crime“), c`est qu`il ne voulait pas feindre ses sentiments, qu`il ne voulait pas mentir. Ainsi, il refuse à „jouer le jeu“. > Le „jeu“, c`est donc notre vie sociale, et „jouer le jeu“, cela signifie de suivre les règles de la société.
La mort rôde, il ressent l'absurdité de la vie, un thème qui apparaît dans son premier ouvrage, l'Envers et l'Endroit. Il y parle de l'absurde simplicité du monde. Camus développe ce thème dans l'Etranger, son premier roman et premier succès.
La philosophie de l'absurde procède du sentiment d'une existence injustifiée. La conscience alors du défaut d'être se substitue à celle de la plénitude, toute finalité s'absente et le langage, privé de ses fins communicatives et signifiantes, se consume en lui-même et se défait.
La condition humaine est définie comme « les caractéristiques, événements majeurs et situations qui composent l'essentiel de l'existence humaine, tels que la naissance, la croissance, l'aptitude à ressentir des émotions ou à former des aspirations, le conflit, la mortalité ».
L'homme absurde habite un monde dans lequel il doit accepter que « tout l'être s'emploie à ne rien achever », mais c'est un monde dont il est le maître. Et Camus, qui fait de Sisyphe le héros absurde, écrit qu'« il faut imaginer Sisyphe heureux ».
Pour moi, Camus n'est pas à mettre dans l'existentialisme. L'existentialisme, c'est, schématiquement, l'idée que l'on n'existe que par ses actes. L'absurde, c'est le sentiment, l'intime conviction que la vie n'a pas de sens. L'existentialisme, lui, cherche bien un sens à la vie...
Le but du théâtre de l'absurde n'est ni de transmettre des informations, ni de présenter les problèmes ou destins de personnages : il ne repose pas sur l'imitation de la réalité (la mimésis d'Aristote). Son but est de présenter la situation fondamentale, particulière, d'un individu englué dans l'absurdité du monde.
Selon l'accusation, en effet, Meursault a bien tué l'Arabe de façon préméditée, justement parce qu'il a pu tuer symboliquement sa mère.
Camus a montré que la mort ne peut pas être une solution à l'absurdité du monde, ni à celle d'une existence. Elle ne le peut pas car elle n'est pas la réponse au non-sens. Donc, si la vie est absurde et que la mort n'en est pas la solution, la solution est de vivre pleinement l'absurdité de la vie.
Contrairement à la révolution, le rebelle n'a pas de plan, il agit tout simplement. La révolte est toujours motivée par le sentiment d'une injustice, faite non seulement à soi-même, mais à l'homme tout entier : je me révolte quand j'estime que l'homme en tant que tel, dont je suis un exemple, est attaqué.
C'est ce qui est contraire et échappe à toute logique ou qui ne respecte pas les règles de la logique. C'est la difficulté de l'Homme à comprendre le monde dans lequel il vit. L'absurde peut être lié à une réaction comique ou tragique.
La nature humaine est donnée en chaque individu humain. En chaque homme est donnée la nature humaine qui le fait paraître en tant qu'homme. On peut généraliser cette idée à l'ensemble de la nature : ce que nous appelons nature est à chaque fois donné en des êtres individuels et singuliers.
Un être humain est un être vivant membre de l'espèce humaine. Il se différencie des autres espèces par son mode de déplacement bipède, son langage articulé, ses mains préhensiles et son intelligence développée.
Du latin “humanitas”, le terme se traduit par nature humaine, culture générale de l'esprit. L'Humanitas est le caractère de ce qui est humain. Elle désigne aussi « les hommes » en général, le genre humain considéré dans son unité. La plupart des philosophes définissent comme humain tout être doué de raison.
l'absurde (L'Etranger, Le Mythe de Sisyphe, Le Malentendu, Caligula), la révolte, la solidarité et le meurtre (L'Homme révolté, La Peste, Les Justes). Suppose la lecture préalable de L'Etranger par les élèves.
déraisonnable, incohérent, illogique.
Les cycles de Camus : Sisyphe, Prométhée, Némésis.
Comme toute autre œuvre littéraire de ce cycle camusien, l'Etranger a pour but d'inciter une réflexion profonde sur l'absurde fondamental de la condition humaine qu'il faut analyser ; afin de pouvoir le dépasser et évoluer vers une révolte positive qui débouche sur un potentiel d'humanisme.
Sa mort représente donc la fin de son supplice et de son traumatisme intérieur que lui infligeait la vie. Meursault espère trouver la paix – ou du moins il l'anticipe – après sa mort.
L'impuissance de la raison humaine est ainsi reflétée dans le naufrage des mots. En somme, le tragique peut être produit par tout ce qui montre à l'homme qu'il ne peut pas contrôler sa vie: le temps, les déterminismes biologiques, voire les conventions sociales, qui se retournent contre l'individu.