Mais les multinationales françaises ne sont pas en reste : sur les 58 entreprises françaises répertoriées par les chercheurs états-uniens, près de la moitié (27) ont décidé de rester en Russie (Lactalis, Bonduelle, Saint-Gobain, Vinci, Lacoste, Société générale, EDF, Engie, Veolia, Boiron, Jean-Louis David, Jacques ...
Quant au groupe Michelin, il a annoncé le 15 mars mettre fin à la production de son usine de Davydovo, près de Moscou, et à ses exportations vers la Russie. Avec des enjeux très éloignés de ceux de Renault : la Russie représente 2 % des ventes totales de Michelin et 1 % de sa production mondiale.
Leroy Merlin a également maintenu son activité en Russie suscitant parfois la colère de certains clients en France.
Si les marques françaises sont ainsi visées, c'est parce que l'Hexagone est le premier employeur étranger en Russie, avec plus de 1 200 entreprises sur place, et 22 milliards de dollars d'investissements réalisés en dix ans.
Le conflit en Ukraine démultiplie la dynamique inflationniste déjà enclenchée en 2021. L'économie française commençait à se relever de la crise de la Covid-19, ce qui créait une tension sur les prix. Depuis le début du conflit, les prix de l'énergie, des engrais et des céréales ont déjà augmenté de 20% à 30%.
Partir de Russie serait alors une décision purement stratégique, fondée sur les risques qu'il y a à y rester : risque de réputation, risques physiques, risques financiers… Deuxième argument qui plaide en faveur d'un choix échappant à la RSE : celui du droit.
Certains mettent notamment en avant la nécessité de leur activité, alors que le gouvernement n'a pas formulé aux entreprises d'obligation de quitter la Russie. Le groupe Leroy Merlin a décidé de maintenir son activité en Russie, où il réalise 18% de son chiffre d'affaires.
McDonald's, Coca-Cola, Starbucks et quelques autres multinationales américaines ont annoncé, mardi 8 mars, suspendre leurs opérations en Russie en réaction à l'invasion de l'Ukraine menée par Moscou.
Après avoir étudié à l'IUT de Valenciennes, Damien Deleplanque entre en 1979 dans cette chaîne de trente magasins que les Mulliez viennent de racheter à leurs fondateurs - Adolphe Leroy et Rose Merlin - inventeurs de la première surface de vente de bricolage en libre-service.
Decathlon annonce la «suspension» de ses activités en Russie en raison de problèmes d'approvisionnement. Le groupe français constate que «les conditions d'approvisionnement ne sont plus réunies» pour que l'enseigne continue ses activités en Russie.
Carrefour avait tenté l´aventure russe en 2008. Cette annonce fait suite à de nombreuses informations parues dans la presse affirmant que le groupe allait quitter plusieurs pays émergents. Finalement, Carrefour ne quitte que la Russie.
« L'image d'une entreprise complice de la guerre »
Depuis la publication initiale de la liste des universitaires, McDonald's, Starbucks et Coca-Cola ont décidé de suspendre temporairement leurs activités en Russie. La chaîne de fast-food y comptait 850 magasins et 62 000 employés.
Auchan, Décathlon et Leroy-Merlin sont bien décidés à rester en Russie, malgré les appels au boycott. Pour quelles conséquences en France ? Depuis l'invasion de l'Ukraine, de nombreuses entreprises internationales ont quitté la Russie.
Leroy Merlin, Renault et Auchan.
Pétrole, gaz, mais aussi blé… La France dépend partiellement de la Russie, mais elle est aussi le premier employeur étranger dans ce pays.
«La guerre a un énorme impact humain et se traduit aussi par des perturbations graves de la chaîne de production et de commerce, raisons pour lesquelles les sociétés du groupe ont décidé de suspendre temporairement les activités d'Ikea en Russie», indique le groupe dans un communiqué adressé à l'AFP.
Ikea fait partie des plus de 1.000 entreprises occidentales qui ont réduit leurs activités en Russie depuis que Moscou a lancé son offensive en Ukraine en février dernier. Le groupe suédois a fermé ses magasins en Russie en mars.
L'enseigne du groupe Mulliez avait annoncé fin mars suspendre ses activités et fermer ses 60 points de ventes situés en Russie, faute d'approvisionnements pour sa chaîne logistique.
Le ministre des Affaires étrangères ukrainien a appelé dimanche à boycotter les magasins Auchan, après que le groupe français a annoncé vouloir maintenir ses activités en Russie, arguant notamment de la nécessité de soutenir le pouvoir d'achat des Russes.
« Il est certain qu'Auchan ne gagne rien en Russie actuellement car les conditions de fonctionnement sont ingérables : l'énergie coûte des sommes folles, les matières premières manquent, on n'importe et on n'exporte plus… La gestion de crise n'est jamais rentable, observe un grand communiquant de la place parisienne.
La France demande à ses ressortissants de quitter la Russie et la Biélorussie. En raison des restrictions croissantes de déplacement aérien entre la Russie et l'Europe, le Ministère des affaires étrangères a recommandé à tous ses ressortissants, ce dimanche 27 février, de quitter la Russie "sans délai".
Opposés à la guerre, menacés par le pouvoir de Vladimir Poutine, ou inquiets des répercussions économiques des sanctions occidentales, de nombreux Russes préfèrent quitter leur pays. Souvent parce qu'ils sont directement menacés par le régime.
Cette coordination a été un vrai succès politique du chef de l'État, et ce dernier tient à capitaliser dessus. La priorité est donc d'appliquer les sanctions économiques, pas de quitter précipitamment la Russie, et en tout cas pas sans concertation avec le gouvernement.