A l'origine, la négritude a été un mouvement littéraire visant à la quête et à la reconquête de la dignité de l'authenticité de l'homme noir jugulé par le colonialisme. C'est, du moins, ainsi que s'exprimait la négritude dans l'aire culturelle française.
Le mouvement de la négritude est ainsi un combat culturel pour l'émancipation, comme l'écrit Césaire dans l'Étudiant noir : « C'est pourquoi la jeunesse noire tourne le dos à la tribu des Vieux. La tribu des Vieux dit : Assimilation. Nous répondons : Résurrection.
Revaloriser le Noir, sa culture et sa civilisation, revendiquer son droit à l'existence et à la liberté, réécrire son histoire déformée et volée, défendre les valeurs partagées par tous les Noirs quelle que soit leur origine : tels ont été les jalons de la lutte anticoloniale de la Négritude.
Le contenu théorique de la négritude est par conséquent porté par deux élans qui représentent ce que la négritude est pour ceux qui l'ont conceptualisée : un cri esthétique contre la situation de l'homme noir et un mouvement politique universaliste.
Aimé Césaire, poète et homme politique martiniquais, défend le concept de négritude. La société antillaise doit assumer l'héritage des esclaves africains et exprimer avec fierté cette part de son identité qui se traduit notamment dans la langue créole.
Par ailleurs, le mouvement de la négritude eut un impact conséquent sur la lutte contre les colons européens, le combat pour la décolonisation de l'Afrique et des Antilles et la conservation des arts et cultures africaines, réprimés par ces mêmes colons.
La négritude est un combat légitime car tout homme à le droit à sa dignité quelque soit sa couleur de peau et sa culture. Ce n'est pas seulement le combat des noirs, mais de tout le monde. Il s'agit d'un combat pacifique, philosophique (non idéologique) et universel (un peu à la façon Gandhi).
La « négritude agressive » convertit la douleur morale en une révolte plus ou moins violente contre un système colonial qui peut pousser l'oppression au point de priver l'Africain de sa langue maternelle, le rendant étranger dans sa propre patrie.
Ensemble de valeurs culturelles et spirituelles propres aux personnes noires et revendiquées par elles ; prise de conscience de l'appartenance à cette culture spécifique.
Voilà quelles sont les valeurs fondamentales de la négritude: un rare don d'émotion, une ontologie existen. tielle et unitaire, aboutissant, par un surréalisme mystique, à un art engagé et fonctionnel, collectif et actuel, dont le style se caractérise par l'image analogique et le parallé- lisme asymétrique.
René Maran, précurseur de la négritude.
Aimé Césaire utilise pour la première fois le mot Négritude en 1939 dans son « Cahier d'un retour au pays natal ».
La conception towaïenne de la négritude senghorienne
Le mouvement de la négritude traduit l'expression des souffrances du Noir dans un univers où l'identité culturelle de celui-ci est niée. Les chantres de la négritude (Senghor, Césaire et Damas) cherchent à démolir le mythe nègre, le préjugé de couleur.
L'objectif principal de la négritude de Senghor est la défense de la culture africaine. Il définit les valeurs culturelles africaines comme 'âme Page 26 La Negritude 25 africaine'. Comme nous l'avons vu cette âme, écrit-‐il, est quelque chose d'unique à la culture africaine.
La culture négro-africaine, c'est autour de la lutte des peuples qu'elle se densifie et non autour des chants, des poèmes ou du folklore […]. L'adhésion à la culture négro-africaine, à l'unité culturelle de l'Afrique passe d'abord par un soutien inconditionnel à la lutte de libération des peuples.
La poésie de Léopold Sédar Senghor est imprégnée de négritude c'est-à-dire qu'il veut affirmer la pensée et la beauté de la race noire à travers ses poèmes. Il a écrit : « Ma négritude est truelle à la main, est lance au poing » (Œuvre poétique, p.
A l'origine, la négritude a été un mouvement littéraire visant à la quête et à la reconquête de la dignité de l'authenticité de l'homme noir jugulé par le colonialisme. C'est, du moins, ainsi que s'exprimait la négritude dans l'aire culturelle française.
Elle affirme une solidarité. D'une part dans le temps avec nos ancêtres noirs et ce continent d'où nous sommes issus (...) et puis une solidarité horizontale entre tous les gens qui en sont venus et qui ont en commun cet héritage » (A. Césaire, Le magazine Littéraire, n° 34,1969).
Les théories de Senghor sont souvent critiquées, aujourd'hui, par la jeunesse africaine; elles l'ont également été, par certains penseurs, africains essentiellement, dès les années quarante.
La Négritude, quand elle se dit « philosophie », ne semble retenir du geste philosophique que sa dimension de sublimation – occultant, sous les concepts les plus travaillés, les logiques matérielles et économiques de prédation et les formes de violence qui persistent à ordonner le monde après les Indépendances.
Parmis les détracteurs de la Négritude, Frantz FANON considère le concept trop réducteur. Dans son essai "Peau noire, masque blanc ", paru au début des années 50, il étudie les conséquences humaines du colonialisme et du racisme.
Les grands genres littéraires, poèmes, pièces de théâtres et essais, auxquels il voue son talent d'écrivain, sont profondément ancrés dans la négritude, un concept forgé dans l'identité noire et en réaction au projet colonial français d'assimilation culturelle.
Il sera ainsi globalement reproché à la négritude de véhiculer une vision « négriste » de la poésie, et d'enfermer les Noirs dans un schéma réducteur. Mais les principaux auteurs de la négritude en ont également fait un mouvement controversé de par leurs désaccords. En effet, ils n'en avaient pas tous la même vision.
« Un tigre ne proclame pas sa tigritude, il saute sur sa proie ». La phrase est prononcée en 1962 par Wole Soyinka en réponse ironique au mouvement affirmant la négritude comme concept émancipateur pour les personnes noires.
Au cours du 20e siècle, des poètes africains, haïtiens, malgaches et antillais ont écrit pour dénoncer l'injustice et la souffrance de leurs peuples colonisés. Grâce à leurs mots, ils ont combattu contre la colonisation. Ils ont aussi milité en faveur d'une identité noire en inventant le terme de « négritude ».