Selon la Poétique d'Aristote (IVe siècle avant J. -C.), qui a défini les règles de la tragédie, celle-ci doit inspirer la crainte et la pitié afin de provoquer la catharsis, c'est-à-dire la purgation des passions.
CRAINTE ET PITIE
La tragédie suscite, selon Aristote, «la pitié et la crainte», la crainte pour soi-même, la pitié pour autrui. (Crainte devant la fureur de Cléopâtre abandonnée par ses fils dans Rodogune de Corneille, pitié devant la souffrance de Phèdre). Paradoxalement, ces sentiments sont source de plaisir.
Les fonctions de la tragédie
La tragédie a pour but de plaire. En effet, elle provoque la peur pour soi-même et la compassionpour autrui, deux sentiments qui étrangement procurent du plaisir. Elle a aussi une fonction morale. En s'identifiant aux héros, on apprend que certaines passions sont source de souffrance.
La tragédie, pour avoir sur le public l'effet recherché qui est de lui inspirer pitié et peur, doit offrir aux spectateurs une histoire crédible, qui pourrait avoir lieu en réalité.
Pièce de théâtre caractérisée par la gravité de son langage et une action menant à une issue fatale un ou plusieurs de ses personnages.
Selon Aristote, la tragédie entraîne une purgation des passions ou purification des émotionnelle chez le spectateur : « En représentant la pitié et la terreur, [la tragédie] réalise une épuration de ce genre d'émotions ». Il ajoute que ce phénomène est possible « par l'entremise de la pitié et de la crainte ».
Une tragédie développe généralement une action1 mettant en scène des héros ou des personnages de rang social élevé, en vue d'émouvoir et d'instruire le spectateur, provoquer sa terreur et sa pitié par le spectacle des passions humaines en lutte entre elles ou contre le destin.
Cela en fait un genre à portée édifiante. Pour Aristote, la tragédie a une vocation didactique, c'est-à-dire qu'elle vise à enseigner une vérité morale ou métaphysique au public. C'est la catharsis, grâce à laquelle l'âme du spectateur serait purifiée de ses passions excessives.
Denouement tragédie
LE DENOUEMENT DE TRAGEDIE = quel qu'il soit, c'est un RETOUR à un ORDRE ; il dénoue une situation initiale qui s'est compliquée par des péripéties ; il résout les contradictions, apporte une solution et intervient quand les obstacles ont été supprimés.
l'utilisation du lexique de la fatalité, du désespoir, du malheur et de la mort ; une ponctuation expressive (surtout les interrogations) ; des figures des style d'opposition pour souligner les dilemmes ou l'impuissance (antithèse, voix passive...).
La structure générale de la tragédie antique
La tragédie est composée de 5 épisodes ; l'épisode 1 correspond à l'exposition, les épisodes 2, 3 et 4 traitent du déroulement de l'intrigue et le dernier épisode met en place le dénouement.
Oeuvre dramatique souvent portée au théâtre où les actions présentent un caractère passionnel et se terminent généralement mal. Évènement funeste, drame, catastrophe.
Une structure classique : l'exposition, le nœud accompagné de quiproquos, de péripéties, et le dénouement qui voit souvent la mort d'un personnage. Des thèmes récurrents : l'amour, la haine, la jalousie, le sens de l'honneur et la fatalité contre laquelle l'homme tragique ne peut rien.
Contrairement à la comédie, la tragédie met en scène des personnages nobles ou de rang élevé dans une histoire qui se termine mal, généralement par la mort d'un ou de plusieurs personnages.
Le pathétique, tel qu'il le définit, implique une passivité de la victime devant le malheur, propre à inspirer la compassion, alors que « le tragique est lié à l'idée de nécessité et de fatalité du destin funeste, mais librement provoqué et accepté par le héros ».
Le dilemme est un conflit intérieur : il faut choisir entre deux options mais chacune présente des inconvénients. Dans les pièces de Corneille, le héros tragique est souvent confronté à un dilemme imposé par le destin, au point que l'on parle aujourd'hui de « dilemme cornélien ».
Le tragique est le caractère de ce qui est funeste, fatal, alarmant ou attaché à la tragédie.
Elle est influencée par les mythes grecs. La tragédie classique est toujours en vers, les personnages sont toujours nobles. Le personnage lutte contre son destin, il fait face à la fatalité et est confronté à des choix contradictoires qui entrainent des conséquences funestes (= fatal - le personnage meurt).
La tragédie moderne est un fabuleux mariage entre le drame romantique, la comédie et bien sûr la tragédie. Ce mélange des genres existe depuis le XIXe siècle grâce notamment à Victor Hugo et Alfred de Musset. Les tragédies modernes traitent des drames contemporains et des faits historiques qui bouleversent le monde.
accident, calamité, catastrophe, coup du sort, coup dur, drame, malheur.
La tragédie expose des thèmes mythiques (tout comme l'épopée) où les héros d'anciennes légendes font face aux dieux: la volonté des dieux est ainsi nommée fatalité. Ces hommes exemplaires sont confrontés à des situations qui les dépassent et les remettent en question.
Mais en réalité, il altère la définition d'Aristote : la tragédie, dans la Poétique, est « la représentation d'une action noble » et non pas la représentation noble « de quelque action funeste ».
Le héros tragique nait en Grèce durant l'Antiquité. Il évolue en lien avec la tragédie. Ses principales caractéristiques sont sa noblesse, son courage et son honneur qui s'opposent souvent à l'amour et à un bonheur personnel.
À la différence de la tragédie, qui présente le destin funeste d'un héros dans un style élevé, le drame met en scène une action sérieuse, dont l'issue n'est pas forcément fatale, et peut recourir au mélange des genres.