Rabelais est un fervent partisan de l'« Évangélisme ». Ce mouvement humaniste veut épurer la religion catholique et s'oppose aux ambitions temporelles des papes. Il proclame la nécessité de prendre l'Écriture comme seul fondement du christianisme et d'abandonner les institutions créées par les hommes.
“Le temps est père de vérité.” “L'appétit vient en mangeant ; la soif s'en va en buvant.” “Chacun abonde en son sens. ” “Science sans conscience n'est que ruine de l'âme.”
Plutôt qu'à l'ataraxie, il invite à une joie vertueuse conduite par la raison et à la générosité qu'encourage la connaissance de soi. Cependant, la philosophie de Rabelais emprunte aussi bien aux stoïciens qu'aux épicuriens, aux sceptiques et aux cyniques.
Ainsi, dans Gargantua, Rabelais fait la satire de l'esprit de sérieux : savoir et sérieux ne sont, pour lui, pas compatibles. Il faut se moquer (et se méfier) du faux savoir et des faux savants. Il faut surtout porter un regard amusé sur le savoir car cela permet d'acquérir un réel esprit critique.
François Rabelais est un écrivain français du courant humaniste du 16e siècle, né à la Devinière dans la commune de Seuilly près de Chinon. Ses dates de naissance et de décès n'ont pas pu être retrouvées mais il est vraisemblablement né à la fin du 15e siècle et mort à la moitié du 16e siècle.
Rabelais est un érudit, lisant de nombreux textes en latin et en grec. Dans ses romans Pantagruel et Gargantua, il se moque de son éducation passée, s'en prend aux églises, critique les guerres injustes et les magistrats.
Le véritable but du roman de Rabelais est de transmettre au lecteur les préceptes de cette éducation. D'un côté, il est question d'éduquer Gargantua pour qu'il sache identifier qui sont ses ennemis. Dans cette perspective, le rire fait partie intégrante de son éducation et de la dimension satirique du roman.
Quelle est la morale de Gargantua ? On l'a dit, Rabelais utilise le rire pour faire passer des messages à ceux qui lisent le roman. Celui que l'on peut retenir avant tout est bien de chercher à comprendre le monde qui nous entoure, respecter certains principes afin que celui-ci ne verse pas dans le chaos.
La liberté est un thème important dans Gargantua, au coeur des chapitres 52 à 58 sur l'Abbaye de Thélème. Dans cette abbaye utopique, où sont accueillis les hommes et les femmes bien nés et bien éduqués, les murailles sont inexistantes et les jeunes gens n'ont qu'une seule règle : « Fais ce que tu voudras. »
1 - Adresses aux lecteurs
Enfin, Rabelais est un humaniste : pour lui, le vécu vaut mieux que tous les discours. Il va donc utiliser des images, et passer par l'expérience autant qu'il le pourra.
Rabelais est un humaniste car sa passion de l'Antiquité le fait étudier les langues anciennes et traduire les ouvrages antiques en la langue parlée par ses contemporains. Il rompt avec le Moyen Âge en critiquant la société de son temps.
En humaniste, Rabelais prône l'accès direct aux textes, sans la médiation trompeuse de commentaires ineptes, écrits par de faux savants ignorant les langues anciennes. Les humanistes reprochaient en effet aux commentateurs scolastiques d'utiliser un latin fautif et sans élégance.
L'éducation
Rabelais confronte dans son roman deux types d'enseignement. D'un côté, il présente la scolastique médiévale. Cet enseignement était remis en cause à l'époque de l'auteur, notamment grâce à l'arrivée du courant humaniste. Rabelais le décrit comme étant trop lourd et désuet, mais aussi ridicule.
Rabelais a été censuré pour hérésie
En 1543, Gargantua et Pantagruel sont condamnés par la faculté de théologie de la Sorbonne. En 1546, le Tiers Livre, qui fait suite à ses deux premiers romans, fait à son tour partie du catalogue des livres censurés.
Écrivain français (La Devinière, près de Chinon, vers 1494-Paris 1553). Témoignant d'un don prodigieux pour l'invention verbale dans ses romans parodiques Gargantua et Pantagruel, François Rabelais a donné à la langue française ses lettres de noblesse.
Ce proverbe signifie que la science doit être soumise à la moralité pour éviter les débordements. On peut prendre comme exemple la bombe nucléaire, découverte scientifique, qui a pourtant fait beaucoup de victimes. Formule de Rabelais.
Rabelais fait une satire féroce de l'éducation sophiste, qui, selon lui, ne permet à l'élève ni de trouver du plaisir à apprendre, ni de vivre en société. Il lui oppose un éloge appuyé de l'éducation humaniste, qui forme des jeunes gens cultivés et aptes à aller vers l'autre.
Quels sont les thèmes de l'humanisme ? L'humanisme se caractérise par l'intérêt nouveau pour toutes les formes de savoir et de connaissance. Une manière d'appréhender le monde qui vise à permettre à l'homme d'accéder au bonheur et de s'épanouir.
L'auteur dénonce la violence et la déraison d'une guerre de conquête incarnée par Picrochole : il est soumis à la violence de son caractère comme le souligne l'onomastique (« Picrochole=bile amère »). Il incarne ainsi l'homme politique agresseur, la politique de guerre de conquête telle que la menait Charles Quint.
Elle évoque également une légende populaire selon laquelle Jésus-Christ est sorti de l'oreille de sa mère en entendant les paroles de l'ange Gabriel. Son père, en découvrant son fils qui réclame à boire, s'écrie : « Que grand tu as », sous-entendant la taille du gosier.
Peu après sa naissance extraordinaire (11 mois de gestation pour finir par sortir de l'oreille de sa mère) il fait preuve d'une grande précocité et veut découvrir le monde qui l'entoure. Thubal Holoperne : Premier précepteur de Gargantua, il est un maître aux méthodes antiques, dépassées et absurdes.
Le nom de Gargantua porte en lui l'ensemble de ces caractéristiques : il a le même sens que celui de Grandgousier ; d'origine méridionale, il est attesté dès 1471 dans le Limousin. Le nom, ici, rappelle à la fois la dimension hors-norme du personnage, mais surtout le caractère démesuré, quasi infini, de sa goinfrerie.
Rabelais dénonce l'inaction des moines. L'ironie souligne l'inutilité des actions des moines : "une belle procession", "de beaux psaumes et de litanies", "de beaux repons", "À grand renfort". Décalage entre le vocabulaire mélioratif utilisé et la vive critique.
Gargantua visite la cité de Paris et fait l'objet de la curiosité des Parisiens. Pensant qu'ils attendent un cadeau de bienvenue, Gargantua leur urine dessus, en gage de bonne volonté, et noie la plupart des habitants. Puis, il emporte les cloches de Notre-Dame pour les accrocher au cou de sa jument.
Enfin, l'œuvre est avant tout la promotion d'une littérature en liberté, d'une écriture littéraire affranchie des contraintes. Rabelais perpétue une tradition folklorique qui associe le gigantisme au grotesque par effet de grossissement et exagération relativement à la nature humaine.