Huit autres appliquent le principe de séparation des Eglises et de l'Etat (Hongrie, Lettonie, Portugal, République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Suède et France). Mais l'Hexagone est le seul Etat à avoir inscrit ce principe de laïcité dans sa Constitution.
De l'athéisme à la laïcité
Il a déclaré en 1967 que l'Albanie était le "premier État athée du monde". Depuis 1992, le pays reconnaît de nouveau la liberté des cultes. L'État et ses institutions sont séculiers. Dans sa Constitution actuelle, adoptée en octobre 1998, la République d'Albanie se déclare comme un État laïc.
Dans le reste de l'Europe. Seuls 3 pays sur 27 ont inscrit une forme de Laïcité dans leur Constitution : outre la France, la Belgique et le Portugal. Les autres pays, même s'ils peuvent reconnaître la liberté de conscience, accordent tous une place à la religion dans leurs institutions publiques.
Pays dans lequel l'Etat et la religion sont séparés, l'Etat est neutre sur le plan religieux et les citoyens bénéficient de la liberté de conscience.
Le Royaume-Uni n'est officiellement pas un pays laïc à l'image par exemple de la France, mais présente une synthèse audacieuse entre affirmation du caractère religieux de l'État britannique et liberté de conscience et de culte.
« De nombreux Etats dépourvus de racines chrétiennes appliquent la séparation entre les Eglises et l'Etat, et ce même si le mot “laïcité” n'est pas inscrit dans leur Constitution : le Nigeria, le Niger ou la Tunisie, par exemple. »
Depuis les réformes d'Atatürk, la Turquie est laïque, la Constitution prévoit qu'aucune réforme constitutionnelle ne peut porter atteinte à un certain nombre de principes, dont la laïcité.
La société française n'est pas laïque. Vrai ou Faux ? Cela dépend de la définition qu'on donne au mot société. Si l'on parle d'une entité purement juridique, alors oui : la laïcité, en droit, ne s'impose qu'à l'Etat et à ses représentants, c'est un principe de neutralité.
Les Etats-Unis : une démocratie laïque, mais une société très religieuse. Il y a un paradoxe dans la situation américaine : une religiosité à fleur de peau, des présidents ou des candidats aux présidentielles qui font étalage de leur conversion à l'évangélisme (Jimmy Carter, Bush-fils, Ted Cruz, Carsons, Perry).
Les interdits et les limites aux libertés individuelles dans le cadre laïc. Le principe de laïcité a pour conséquence la séparation de l'État et des organisations religieuses. Il n'y a donc pas de service public du culte. L'État ne reconnaît, ne subventionne, ni ne salarie, aucun culte.
Puritain anglais venu en Amérique en 1630 pour fuir la persécution royale, Roger Williams (environ 1603-1683) est considéré comme le père de la liberté religieuse aux Etats-Unis et l'un des premiers à avoir pensé la neutralité de l'Etat en matière religieuse.
Les religions en Allemagne
La religion et l'Etat sont séparés. Environ une personne sur deux en Allemagne est chrétienne. Environ 5 % des habitants sont musulmans et 4 % ont d'autres religions. 36 % de la population, soit plus d'un tiers, n'est pas croyante et la tendance est à la hausse.
La Belgique est un Etat neutre et non laïc comme l'est un pays comme la France. Cette neutralité de l'Etat belge lui interdit d'intervenir dans la nomination des ministres d'un culte quelconque mais lui permet, dans le même temps, de financer les cultes reconnus.
141-5-1. - Dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. Le règlement intérieur rappelle que la mise en oeuvre d'une procédure disciplinaire est précédée d'un dialogue avec l'élève. »
La laïcité repose sur trois principes : la liberté de conscience et celle de manifester ses convictions dans les limites du respect de l'ordre public, la séparation des institutions publiques et des organisations religieuses, et l'égalité de tous devant la loi quelles que soient leurs croyances ou leurs convictions.
Le premier problème de la laïcité, peut-être celui qui est à la source de beaucoup de malentendus, de mésinterprétations est son absence de définition juridiquement précise. Car, même si depuis 1946, la laïcité est constitutionnelle, puisque notre « République est laïque », son contenu ne relève d'aucune évidence.
Durant le Second Empire, c'est une période d'entente cordiale entre le gouvernement et le clergé catholique. De 1879 à 1905, la France franchit une deuxième étape de laïcisation, sous l'impulsion en particulier de Jules Ferry, ministre de l'instruction publique.
Le 9 décembre 1905, le député socialiste Aristide Briand (43 ans) fait voter la loi concernant la séparation des Églises et de l'État. C'est le début de la fin dans le conflit virulent qui oppose les gouvernements de la IIIe République à l'Église catholique.
L'Église orthodoxe était reconnue par les autorités ottomanes, mais aussi intégrée à part entière dans le système politique et administratif de l'Empire. En revanche, les chrétiens de rite latin dépendaient de l'autorité religieuse du souverain pontife, chef d'un pouvoir politique « ennemi ».
Une question de normes. Plus concrètement encore, la candidature turque à l'adhésion à l'UE bloque car la Turquie ne satisfait pas aux exigences européennes. Ces critères d'adhésion ou “critères de Copenhague” ont été définis en 1993 et renforcés en 1995.
L'adhésion à part entière à l'Union européenne reste une priorité stratégique. La Turquie entretient un partenariat stratégique avec son allié de l'OTAN, les États-Unis, et considère que le lien transatlantique est vital pour la sécurité et la prospérité de l'Europe.
En 1978, la liberté de croyance est inscrite dans la Constitution (art. 36), mais n'est appliquée qu'aux organisations religieuses officielles. Toutefois, cette période d'ouverture économique apporte un climat plus détendu sur la question des religions.
Avec 123 millions de fidèles, le Brésil reste la première nation catholique du monde, «mais c'est aussi le seul grand pays à connaître un bouleversement si accéléré de son paysage religieux», souligne José Eustaquio Alves, démographe à l'École nationale des sciences statistiques de Rio de Janeiro.
En Suisse, la liberté religieuse est un droit fondamental garanti par la Constitution fédérale. Le groupe confessionnel le plus largement représenté est l'Église catholique romaine, avec plus de 37% de la population, devant l'Église évangélique réformée (25%).