Dans l'épicurisme, l'existence de dieux est une prénotion, c'est-à-dire une connaissance spontanée et indubitable. Dans la Lettre à Ménécée, Épicure part d'un constat : les hommes ont peur des dieux ; or, selon lui, cette crainte provient du fait que les hommes se font de fausses opinions au sujet des dieux.
Pour Épicure, le sage ne craint ni la mort ni la vie :
Le sage, pour sa part, ne rejette pas la vie et il ne craint pas non plus de ne pas vivre, car vivre ne l'accable pas et il ne juge pas non plus que ne pas vivre soit un mal.
Les vertus, en effet, ne font qu'un avec la vie heureuse et celle-ci est inséparable d'elles ». « Il n'est pas possible de vivre avec plaisir sans vivre avec prudence, et il n'est pas possible de vivre de façon bonne et juste sans vivre avec plaisir » Maxime principale V.
L'épicurien vit donc à la fois d'ascétisme (une vie sans superflu) et de jouissance des bons plaisirs dont l'amitié et la philosophie sont parmi les plus précieux. Selon Épicure, la vertu de la prudence est indispensable pour atteindre le bonheur.
Épicure et sa pratique philosophique défendent l'idée que le but principal de l'existence est le plaisir, passant avant toute chose par l'absence de douleur. Ainsi il considère que la sensation est à l'origine de toute connaissance.
Le désir, comme tout réalité chez Épicure, est traité du point de vue atomique, et pris dans la science de la nature. À partir de cela, il apparaît que cette science nous définit le désir par son extension, entre la douleur et le plaisir, permise par la limite du corps humain.
Le texte s'ouvre sur l'idée que l'homme ne doit pas craindre la mort. Il étaye cette idée de plusieurs raisonnements logiques, notamment celui de la sensation : puisque tout plaisir ou souffrance est contenu dans la sensation, et que la mort est privation de celle-ci, il ne faut en aucun cas craindre la mort.
(Thèse d'Epicure) Il ne faut pas suivre tous ses désirs, Il ne faut désirer que ce qui est nécessaire au bonheur, c'est-à-dire tout ce sans quoi nous ne serons jamais vraiment heureux mais avec quoi nous ne serons jamais malheureux.
Doctrine d'Épicure et de ses disciples, en particulier Lucrèce. L'épicurisme repose sur une physique matérialiste selon laquelle n'existent que le vide et les atomes. Ceux-ci composent les corps et les mondes qui s'agrègent et se désagrègent de manière imprévisible.
Il se contente de satisfaire ses désirs naturels et nécessaires et ainsi attend le bonheur. C'est pourquoi pour Epicure on peut dire que le bonheur dépend de nous, car nous pouvons apprendre à distinguer entre les bons désirs que nous allons pouvoir satisfaire et les mauvais désirs qui eux nous font souffrir.
Le versant sombre de cette quête est que si le bonheur est un état qu'on peine à définir et dont le contenu n'est pas plus certain, rechercher le bonheur peut s'apparenter à la poursuite d'une chimère. Nous perdrions alors notre temps à la poursuite de quelque chose qui ne cesserait de se dérober.
La notion de bonheur est intimement liée au désir. Être heureux, ce serait réaliser tous ses désirs, ou du moins réaliser tous ses désirs « importants ». L'être humain heureux accomplit les objectifs qu'il s'est fixé, ceux qui ont une valeur pour lui-même.
Épicure considère donc que le bonheur commence avec la philosophie, parce que ce qui satisfait n'est autre que la philosophie. Autrement dit, la recherche de la sagesse est déjà la sagesse, la recherche de la connaissance et de la vertu dont elle est porteuse sont déjà des satisfactions pour l'âme.
Pour qu'il y ait bien ou mal, il faut du moins que moi, je sois, pour éprouver des sensations plaisantes ou déplaisantes. Puisque, dans la mort, je ne suis pas, il n'y a pour moi ni bien ni mal.
La canonique d'Épicure s'oppose à celle de Platon car elle pose les sensations comme la base de la connaissance. Il s'agit de données concrètes des sens qui nous mettent en contact avec la nature, et non d'illusions relatives et subjectives comme le prétend Platon.
Pour dégager la thèse d'un texte argumentatif, il est possible de se poser la question suivante : Quelle est l'opinion de l'auteur ou de l'autrice sur le sujet? La réponse obtenue à cette question est la thèse, qu'elle soit mentionnée explicitement ou implicitement.
Les dieux, bienheureux et incorruptibles, ne causent aucun ennui aux hommes, tout comme les hommes ne leur causent pas d'ennuis. Ce sont des êtres immortels, comme hors du temps. Les dieux ne sont ainsi pas à craindre, puisqu'ils n'ont aucune action sur le monde et sur les hommes[6].
Les rôles de la lettre
L'auteur (ou émetteur, expéditeur) d'une lettre a un message à délivrer, qu'il adapte en fonction de son destinataire. Une lettre privée peut avoir plusieurs buts : raconter, décrire, expliquer, exprimer des sentiments ou des idées.
Epicure commence par commenter sa formule « le plaisir est le principe et la fin de la vie bienheureuse ». Le plaisir est toujours bon, il représente « le bien premier et connaturel [sungenikon] », donc reconnu spontanément comme tel par l'ensemble des vivants. De là la possibilité de l'ériger en critère.
En effet, selon sa doctrine, un plaisir est le bien et une douleur le mal. Or si on choisit une douleur on considère donc ce qui est mal comme un bien et inversement si on refuse un plaisir on le considère comme un mal. Or, cela paraît contradictoire. Mais Épicure précise qu'il s'agit de faire « comme si ».
Point de départ: le cerveau
Quand le désir naît dans nos hémisphères, il se produit une communication entre les neurones. Ces derniers libèrent alors ce que le biologiste français Bernard Sablonnière appelle des «clés chimiques». La première est la dopamine, principal activateur du désir.
Le désir est un mouvement qui porte les hommes à vouloir posséder quelque chose, ou atteindre un but, qui devront leur procurer une satisfaction. C'est donc un état caractérisé par un sentiment de manque et de privation.