Il y a pour Platon un art producteur souverainement intelligent qui informe le monde, une activité divine qui finalise la réalité en vue du meilleur. C'est cet art-là que doit imiter l'artiste humain : un art qui, par la beauté de ses œuvres, laisse entrevoir la bonté de celui qui le pratique.
Pour Aristote, imiter en art, c'est chercher à reproduire « avec la plus grande exactitude ce qui s'offre à notre perception dans la nature ». L'artiste doit donc chercher à reproduire ce qu'il voit naturellement. Pour Aristote, la caractéristique de l'art n'est pas l'invention ni la création mais la reproduction.
Pour Kant, une œuvre d'art est une œuvre qui répond aux critères du beau. Le beau doit être distingué de l'agréable. Quand on dit « c'est beau », on suppose que tout le monde va éprouver le même sentiment de beauté devant l'œuvre, on présume que ce jugement est universel.
Platon interprète l'art du point de vue du spectateur et de l'Éros sensuel. Pour Platon l'artiste est « un imitateur de ce dont les autres sont des ouvriers » (197e). Imitant la réalité sensible, les œuvres d'art ne sont qu'une imitation (mimésis) d'imitation, la copie trompeuse d'une copie.
Hegel et Schopenhauer sont des philosophes et traitent de l'art à partir du site de la philosophie. On considérera à présent une configuration caractérisée par l'affirmation de l'identité fondamentale de l'art et de la philosophie.
« L'art est contemplation des choses, indépendante du principe de raison ». « Dans l'œuvre, c'est la vérité qui est à l'œuvre, et non pas seulement quelque chose de vrai. »
J'entamerai notre réflexion commune par une citation de Nietzsche tirée des notes prises en vue de son œuvre inachevée La Volonté de puissance : « L'art nous est donné pour nous empêcher de mourir de la vérité. »
En fait, pour Hegel, l'œuvre d'art est aussi une manifestation du divin, qui s'opère par la médiation de l'homme créateur. C'est même une forme de manifestation du divin privilégiée : Dieu apparaît dans la beauté des œuvres d'art, mieux qu'il n'apparaît dans la beauté de la nature.
« Le but de l'art, son besoin originel, c'est de produire aux regards une représentation, une conception née de l'esprit, de la manifester comme son œuvre propre ; de même que, dans le langage, l'homme communique ses pensées et les fait comprendre à ses semblables.
Pour Platon, l'art reste l'illusion d'une illusion. Platon critique l'art en tant que copie – il vaut moins que son original – et en tant que discours enchanteur – il nous ment. L'art nous éloigne donc du Vrai et du Bien. Dans Les Lois, il recommande même de « chasser les poètes de la cité ».
Socrate, philosophe grec du Vème siècle avant J-C, défendait l'idée que chacun porte en soi le savoir et la connaissance, sans en avoir conscience. Selon lui, il suffirait de pratiquer l'art du questionnement, la maïeutique, pour le découvrir.
Or, l'art est, pour Kant, de l'ordre de la liberté. « On ne devrait appeler art, écrivait-il au § 43, que la production par liberté. » Le talent de l'artiste n'est donc pas une puissance extérieure mais au contraire un don qui n'impose aucune contrainte sinon celle de le faire fructifier.
L'art regroupe les œuvres humaines destinées à toucher les sens et les émotions du public. Il peut s'agir aussi bien de peinture que de sculpture, vidéo, photo, dessin, littérature, musique, danse…
L'art et l'illusion chez Platon.
Théophile Gautier est le fondateur de la doctrine de l'art pour l'art. Dans la préface de Mademoiselle de Maupin (1835), il oppose le beau, valeur esthétique de l'artiste, à l'utile, valeur bourgeoise par excellence : « Il n'y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ».
L'oeuvre d'art ne décrit pas une réalité donnée, elle n'est pas faite pour notre plaisir, mais l'art est en son essence une intériorité qui cherche à s'exprimer, à se manifester ; c'est un contenu qui cherche une forme, un sens qui veut se rendre matériel.
Aristote a défini la beauté : Ce qui réunit la grandeur et l'ordre. Cette définition est la plus large et la plus exacte que l'on ait jamais donnée. Elle embrasse aisément toutes les autres. On répète à satiété que Platon a défini le beau : La splendeur du vrai.
La valeur de l'art ne réside donc pas seulement dans sa capacité à représenter un événement qui le dépasse. Dans ce sens-là, l'art se détache en partie de son caractère utile et revendique le droit d'exister pour la beauté même.
« L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l'artiste à ne pas s'isoler ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. »
L'art en philosophie
“, Critique de la Faculté de Juger). Autrement dit, la fonction de l'art était d'idéaliser le réel. Les philosophes modernes, notamment grâce à l'esthétique de Hegel, ont dissocié l'art du beau en lui attribuant une fonction de miroir du monde. L'art ne doit être beau, mais authentique.
Il affirme que le monde juste est totalement absent de notre société et que, de ce fait, l'existence n'a aucun sens. Il conduit alors les faibles à renier la vie ; le nihilisme actif est plutôt considéré comme un nihilisme "des forts". Il consiste à abandonner certaines valeurs pour en adopter de nouvelles.
Kant estime que « le beau est ce qui plaît universellement sans concept ». C'est pour lui une impression produite par le libre jeu de l'imagination et de l'entendement.
1. Ensemble des procédés, des connaissances et des règles intéressant l'exercice d'une activité ou d'une action quelconque : Faire quelque chose selon les règles de l'art. 2. Toute activité, toute conduite considérée comme un ensemble de règles, de méthodes à observer : Bien vivre, aimer, penser est un art.
L'art peut analyser le fonctionnement de la société, en montrant ce qu'elle a de meilleur comme ce qu'elle a de pire. L'art est également utilisé pour dévoiler les émotions et les sentiments profonds (l'amour, l'ennui…), et montrer ainsi la capacité de créativité qui nous est donnée à tous.