Secundo, la plupart des pays qui achètent du blé à l'Ukraine sont loin d'être atteignables par terre : Egypte, Maghreb, Somalie, Liban, ce qui justifie d'autant plus la voie maritime. « L'objectif est désormais de passer non plus par la mer, mais par la terre », dépeint Clément le Fournis, cofondateur d'Agriéconomie.
La Russie désigne l'UE, l'Ukraine rétorque. "Presque toutes les céréales exportées via le corridor maritime ont été expédiées vers les pays de l'Union européenne", a déclaré Vladimir Poutine ce mercredi.
Si la majorité des pays sont tournés vers la Russie, qui fournit le continent à hauteur de 32 % (contre 12 % pour l'Ukraine), la Tunisie, la Libye et la Mauritanie dépendent eux en grande partie du blé ukrainien (30 à 50 % de leurs importations).
Le premier acheteur de blé russe reste l'Égypte avec 13 à 14 millions de tonnes de blé par an, mais beaucoup de céréales vont aussi en Turquie (entre 6 et 8 millions de tonnes chaque année) ou en Algérie (pour 2021-2022, 10 % du blé acheté par l'Algérie est d'origine russe).
"Presque toutes les céréales exportées d'Ukraine sont envoyées non pas aux pays en développement et aux pays les plus pauvres, mais aux pays de l'Union européenne", a fustigé M. Poutine le 7 septembre lors d'un forum économique à Vladivostok (Extrême-Orient russe).
En effet, c'est surtout auprès du Canada, des États-Unis, de la France, mais aussi de l'Australie que la Chine achète cette céréale.
En 1863 les céréales ont été inventées afin de trouver un petit-déjeuner qui ne se désagrège pas aussi facilement dans le lait que les biscuits. Cette idée est venue du médecin James Caleb Jackson, qui travaillait dans un établissement psychiatrique à Danville, dans l'État de New York.
La Russie était le plus gros exportateur de blé au monde en 2021/2022. Elle en exportait 33 millions de tonnes. L'Union Européenne, avec 30 millions de tonnes, était le second exportateur mondial, juste devant l'Australie. En quatrième position se trouvaient les États-Unis.
La Chine représente 17,9 % des exportations de blé provenant du Canada, 13,2 % de celui exporté depuis les États-Unis et 12,2 % des exportations françaises. La Chine reste ainsi plutôt épargnée par l'actuel conflit en Europe.
Le blé, fleuron du marché mondial des céréales
Avec quelque 130 millions de tonnes par an, la Chine est de loin le premier producteur de blé au monde, suivie de l'Inde (90 millions de tonnes), des États-Unis et de la Fédération de Russie, avec plus de 60 millions de tonnes chacun.
La Russie représente 19,5 % des importations mondiales de blé. Viennent ensuite le Canada (13,9 %), les États-Unis (13,7 %), la France (9,26 %) et l'Ukraine (8,97 %). Les autres exportateurs qui se dégagent dans une moindre mesure sont l'Australie, l'Allemagne, l'Argentine, la Lituanie et la Pologne.
Dès le début du xviii e siècle, l'Ukraine acquière le surnom de grenier à blé de l'Europe en raison de la production de blé qui se développe sur les terres fertiles de sa partie méridionale et des exportations qui en découlent vers la Méditerranée occidentale.
Les principaux États d'Europe producteurs de blé sont la Russie, la France, l'Ukraine, l'Allemagne et la Turquie. Les pays du continent européen ayant les plus faibles productions de blé sont le Monténégro, Malte, Chypre, le Luxembourg et le Portugal.
Ukraine et Russie
Au 3 avril 2022, 404 162 tonnes sont entrées dans l'UE depuis la Fédération, ce qui correspond à 20,9 % des importations de blé européennes. L'Ukraine arrive en deuxième position avec 328 581 tonnes, soit 17 % du total.
Des blé français à 320 $/t FOB
Les données des douanes françaises concernant les exports de céréales indiquent que la France a exporté 4,15 millions de tonnes (Mt) de blé tendre entre le 1er juillet 2021 et le 9 janvier 2022. C'est plus que l'an dernier sur la même période : 3,99 Mt.
Le marché intérieur consomme, chaque année, environ la moitié de la production et le reste des grains récoltés est destiné à l'exportation, ce qui permet à la France de se classer au rang de 5ème exportateur mondial de blé, derrière la Russie, les Etats-Unis, le Canada et l'Ukraine.
Il y a d'abord celui des aléas climatiques tels que les inondations, les sécheresses ou le gel, qui, depuis plusieurs années, touchent les récoltes, entraînant une baisse importante de la production céréalière.
Sur la période de 2021 à 2022, l'Union européenne enregistrait une production supérieure à 138 millions de tonnes, la plaçant en tête des régions productrice de blé dans le monde. Cependant la Chine produisait presque autant de blé que l'Union européenne sur cette saison.
FranceAgriMer réévalue à la hausse les exportations françaises de blé tendre vers le Maghreb et le Moyen-Orient, en remplacement des blés venus de la mer Noire.
La question mérite d'être posée. La production céréalière de l'Algérie de la saison 2021-2022, en raison du manque de pluie, a baissé de 38 %, provoquant une hausse des importations.
Sur le continent, l'Egypte, l'Ethiopie et l'Algérie sont les trois premiers pays producteurs de blé en 2020, avec respectivement 9 millions de tonnes, 5,4 millions de tonnes et 3,1 millions de tonnes, d'après Atlasocio citant la FAO.
Production nationale bien trop faible
La production de blé dans le pays est bien trop faible pour nourrir la population. Autrefois le grenier à blé de l'Antiquité, l'Egypte produit en 9 millions de tonnes par an pour une consommation évaluée à 21 millions de tonnes.
L'histoire du blé commence il y a 500.000 ans, avec la cueillette de graminées sauvages. Puis, vient le temps de la domestication, il y a 10.000 ans environ. L'homme cultive les premières céréales qu'il a repérées, issues de croisements spontanés entre graminées sauvages.
En raison d'une grève déclenchée au début du mois d'octobre impliquant 1400 travailleurs de quater usines de Kellogg's aux États-Unis, les supermarchés d'ici peinent à offrir une variété de produits commercialisés par Kellogg's.