Purgon, médecin purgeur d'Argan. Personnage hypocrite.
Monsieur Purgon, médecin d'Argan. Thomas Diafoirus, fils de Diafoirus et choisi par Argan pour se marier avec Angélique. Monsieur Bonnefoy, notaire. Monsieur Fleurant, apothicaire.
Les personnages de médecins (Monsieur Purgon et les deux Diafoirus), comme celui de l'apothicaire, sont ridiculisés par les faux médecins (Toinette déguisée ou même Argan à qui, à la fin de la pièce, on remet l'habit de docteur). Dans l'ensemble, la médecine semble pouvoir certes soulager mais non guérir.
Argan déclare qu'il s'agit de Thomas Diafoirus, neveu du médecin Purgon, fils du médecin Diafoirus, médecin lui-même. Si Angélique refuse ce mari, elle ira au couvent - c'est une solution qui, au dire de Toinette, plairait bien à Béline, seconde femme d'Argan, belle-mère d'Angélique.
Argan est un hypocondriaque, c'est-à-dire une personne toujours préoccupée par sa santé qui craint perpétuellement d'être malade. Par le biais de ce personnage, Molière fait la satire de la médecine de l'époque. Argan pense que la maladie et la mort le menacent de façon permanente.
Monsieur Purgon poursuit en accusant Argan d'avoir commis « Un attentat énorme contre la médecine. » Le comique de la scène repose sur l'exagération caricaturale des reproches. Le médecin est aussi radical qu'Argan : ce sont deux personnages excessifs qui s'opposent.
Scène 3. Argan fait venir sa fille Angélique, mais il est obligé de s'absenter un instant. On devine que ce sont là les effets de son laxatif.
ARGAN. – Ma raison est que, me voyant infirme et malade comme je le suis, je veux me faire un gendre et des alliés médecins, afin de m'appuyer de bons secours contre ma maladie, d'avoir dans ma famille les sources des remèdes qui me sont nécessaires, et d'être à même 1 des consultations et des ordonnances.
(De « Et n'avez-vous rien vu aujourd'hui ? » à « apprendra à mentir. ») Argan demande à Louison de lui faire le rapport de ce qu'elle a vu dans la maison : « Et n'avez-vous rien vu aujourd'hui ? » L'adverbe temporel « aujourd'hui » suggère qu'une telle demande est quotidienne.
[Scène 12] Béline arrive, et Toinette lui annonce que son mari Argan est mort. Béline est en fait heureuse de la mort d'Argan ("Me voilà délivrée d'un grand fardeau"), et révèle tout le mal qu'elle pensait de son mari.
Dans un premier temps, la relation des deux personnages se construit selon un rapport d'autorité : Argan est le maître de Toinette. Toutefois, Toinette joue avec les sentiments d'Argan et se moque de lui.
La ruse permet aux personnages de résister à plus forts qu'eux. Lucinde tente de résister à son père et Martine de résister à son mari. Si cette pièce est comique et fait rire le spectateur, elle a également pour objectif de dénoncer et condamner les défauts de la société.
Béralde, le frère d'Argan, complice de Toinette.
Béline : C'est la femme d'Argan et la belle-mère d'Angélique. Elle a épousé Argan pour toucher l'héritage. Elle aime le notaire. Elle est intelligente, arrogante, elle fait sa belle avec son miroir, elle est méprisable.
Toinette, qui incarne par ses sarcasmes la voix de la raison tout au long de la pièce, est la seule à y voir clair : « Il marche, dort, mange, et boit tout comme les autres ; mais cela n'empêche pas qu'il ne soit fort malade. » Argan n'est pas malade, mais il souffre pourtant de sa maladie imaginaire, à la fois maladie ...
Béline, la seconde épouse d'Argan veut mettre la main sur l' héritage de son mari. Tout est bien qui finit bien. Argan reste un malade imaginaire mais pour adoucir sa folie il est consacré médecin pouvant ainsi se soigner lui-même. Il accepte que Cléante épouse sa fille à la condition qu'il devienne médecin.
La tournure emphatique (« c'est pour moi« ) met en relief l'égocentrisme du père va jusqu'à faire de sa fille l'objet par lequel il obtient ce qu'il souhaite. Le mariage s'apparente à une vente. Argan justifie son égoïsme par la soumission qu'« une fille de bon naturel doit » à son père.
Louison aurait réellement existé !
Dans Le Malade imaginaire, la pièce de Molière, il y a bien un personnage qui s'appelle Louison : il s'agit de la petite-fille du personnage principal, Argan, qui est le fameux « malade imaginaire ».
Béline régit le cœur d'Argan, mais aussi son corps et ses déplacements, puisque c'est elle qui le conduit : « M'amour, conduisez-moi ». Cette posture symbolise la prise le contrôle de Béline sur son mari qu'elle manipule.
Béralde dénonce « le roman de la médecine « , fictionnel, qui repose sur l'imagination comme en atteste le champ lexical de l'illusion ; « pures idées » , « belles imaginations » , « croire » , « souhaiter qu'elles fussent véritables » , « beaux songes » .
Carogne, à tous les diables ! Est-il possible qu'on laisse comme cela un pauvre malade tout seul ? Drelin drelin, drelin. Voilà qui est pitoyable !
Problématique :le Malade imaginaire a tout d'une comédie légère : déguisements farcesques, plaisanteries scatologiques, intermèdes musicaux... Mais le rire possède surtout un pouvoir satirique non négligeable : Molière prétend ainsi « jouer le ridicule de la médecine » (Béralde, III,3).
L'hypocondrie frappe les hommes autant que les femmes. Elle consiste à se croire malade, à partir d'une invention ou d'une exagération de symptômes bénins. Malade imaginaire, l'hypocondriaque peut nourrir une telle crainte de sa condition... qu'il se rend vraiment malade !
La dernière pièce de Molière nous offre la quintessence de son art dans une intrigue qui, de la dénonciation de l'hypocrisie de Béline à la satire de la manie d'Argan, en passant par le mariage forcé d'Angélique, le travestissement de Toinette ou la critique des médecins, résume à elle seule toutes ses pièces.