Si de nombreux pays d'Europe centrale ou orientale dépendent entièrement de la Russie pour leur approvisionnement en gaz, comme la Slovaquie ou les Pays Baltes, la part du gaz russe est de 80 % en Pologne, 65 % en Autriche, 37 % en Allemagne et en Italie et 24 % en France.
Le gaz russe ne représente que 20% environ des importations de gaz en France. Le principal importateur de gaz en France est la Norvège. Pour alimenter les pays européens, la Russie emprunte différents gazoducs, dont la plupart traversent des pays voisins (Ukraine, Pologne, Biélorussie, etc.).
Avec la Bulgarie , la Pologne a été la première touchée par la suspension des livraisons en gaz dès le 27 avril. En 2020, 55 % des importations de gaz naturel en Pologne provenaient de Russie, selon Eurostat.
Gaz, pétrole : les importations de Russie ont dépassé les 100 milliards d'euros en Europe. Selon le CREA, un think tank qui calcule les recettes russes sur l'énergie, l'Europe est encore le plus gros client de Moscou. Les Pays-Bas et l'Allemagne sont les pays qui continuent à importer le plus d'hydrocarbures.
“La Chine et l'Inde ne sont pas les seuls pays à acheter du pétrole russe”, commente Le Temps. La semaine dernière, l'Asie était encore la principale destination des exportations de brut russe, avec 50 % (1,71 million de barils), mais l'Europe en achetait 45 % (1,55 million de barils).
Or, cet équilibre est régulièrement menacé par des conflits géopolitiques, notamment entre la Russie et l'Ukraine. Pour comprendre la situation, il faut savoir que l'exportation du gaz russe vers l'Europe se fait en partie via le territoire ukrainien (mais aussi par l'Allemagne, la Pologne ou encore la Turquie).
La Russie fournit à l'Ukraine environ 60 % du gaz que ce pays consomme, soit 30 à 35 milliards de mètres cubes par an sur un total de 55 milliards [2]
L'Espagne n'est pas parmi les pays les plus dépendants au gaz russe. Néanmoins le Premier ministre socialiste met en avant l'impératif écologique et la solidarité nécessaire au niveau européen.
Les principales réserves de gaz naturel
Le pays affichant la réserve la plus importante est la Russie, avec une moyenne de 37,4 milliers de milliards de m3.
Malgré ses 20 % d'importation, la France fait partie des trois pays d'Europe qui dépendent le moins du gaz naturel russe. Juste en-dessous se trouvent la Slovénie avec 12 % d'importation et le Royaume-Uni avec 7 %. A contrario, l'Allemagne importe 51 % de gaz à la Russie et la Finlande, 97 % !
Le gaz naturel est une ressource directement extraite du sous-sol. Elle provient donc de gisements souterrains ̶ des gisements qui ne se trouvent pas partout sur la planète ! Les États-Unis, la Russie, le Canada, l'Iran, le Qatar et la Norvège sont les plus grands producteurs de gaz naturel au monde.
Importations de gaz naturel par pays d'origine
La Norvège demeure le principal fournisseur de la France (36 % du total des entrées brutes), devant la Russie (17 %), l'Algérie (8 %), les Pays-Bas (8 %), le Nigeria (7 %) et le Qatar (2 %).
Soixante-quatre gisements pétroliers et gaziers sont aujourd'hui en exploitation. Leur superficie totale représente environ 4 000 km2, principalement dans le Bassin aquitain et dans le Bassin parisien. La plupart de ces gisements ont été mis en production depuis 1980.
L'Europe peut se passer de gaz russe, selon le commissaire européen Thierry Breton. Ci-dessus, le méthanier « Dream LNG » s'approvisionnant en gaz naturel liquéfié au port de Prigorodnoye, situé sur l'île montagneuse de Sakhaline, à l'est de l'Asie, en janvier 2022.
1. Les États-Unis. Les États-Unis sont les principaux producteurs de pétrole au monde avec 11,5 millions de barils produits par jour.
Le principal problème de l'Allemagne reste le gaz dont le pays dépend beaucoup dans son mix énergétique. Or, ce gaz provient pour l'essentiel de Russie.
Le Portugal est approvisionné en gaz naturel : depuis l'Algérie par le gazoduc Maghreb–Europe qui relie le gisement d'Hassi R'Mel à Cordoue en Espagne ; de là, le gazoduc d'Estrémadure alimente le Portugal.
Une Ukraine qui aspirait prioritairement à intégrer l'UE et l'OTAN souhaitait préserver la compétitivité de l'économie nationale et maintenir sous contrôle de l'État les gazoducs du pays. À l'inverse, les actifs de Naftogaz, en particulier ses gazoducs stratégiques sont convoités par Gazprom.
Un premier conflit a débuté en mars 2005 pour culminer le 1er janvier 2006, Gazprom refusant d'alimenter les gazoducs ukrainiens à la suite d'un désaccord sur le prix de transit par les gazoducs ukrainiens. Le conflit s'est résorbé le 4 janvier 2006 à la suite d'une entente préliminaire entre la Russie et l'Ukraine.
La Russie utilise l'argent du gaz pour financer son invasion, et l'Ukraine se sert des frais payés par la Russie sur le transport de ce même gaz afin de financer sa défense.
En tête des exportations françaises vers la Russie, on retrouvait, en 2019, les matériels de transport (24 %), les produits chimiques, parfums et cosmétiques (21 %), les machines industrielles et agricoles (11 %), les produits pharmaceutiques (8 %) ou encore les produits informatiques, électroniques et optiques (7 %).
L'Espagne, approvisionnée en gaz naturel liquéfié par l'Algérie, le regazéifie sur son territoire, dans son terminal de Barcelone, avant de l'utiliser pour sa consommation domestique et d'en envoyer une part au reste de l'Europe via un gazoduc qui traverse les Pyrénées au niveau du Pays basque.
L'Europe fournit à elle-seule plus de 50% des importations brutes, avec en premier lieu du gaz norvégien dont la part a augmenté significativement depuis une quinzaine d'années pour compenser la baisse des importations en provenance de Russie et d'Algérie. Pour en savoir plus, consultez le site Gas In Focus.
En décembre 2017 est adoptée une loi mettant progressivement fin à la recherche et à l'exploitation d'hydrocarbures sur le territoire national d'ici 2040. Ainsi, aucun nouveau permis de recherche d'hydrocarbures ne peut être désormais accordé en France par l'État.