Grandgousier confie l'éducation du jeune Gargantua à des docteurs sophistes : Thubal Holoferne puis Jodelin Bridé (Chapitres 10-13). Ce système éducatif est un héritage du Moyen âge : l'éducation scolastique traditionnelle.
II.
Cette critique du sophisme est initiée au chapitre xiv : l'enseignement du sophiste en lettres latines Thubal Holoferne puis celui de Jobelin Bridé ont pour unique conséquence de rendre Gargantua « fou, niais, tout rêveux et rassoté » (chap.
Or l'éducation sophistique permettait à chacun de se distinguer dans la cité et avait comme but l'habileté d'argumentation, la persuasion de la foule, la gloire, le pouvoir et l'accumulation de l'argent, choses qui sont même dans notre époque, des objets que poursuivent la plupart des gens.
La structure du roman
La naissance et l'adolescence de Gargantua (chapitres 1 à 13) L'éducation médiévale (chapitres 14-15 et 20-22) Le récit enchâssé : les cloches de Notre-Dame (chapitres 16 à 19) L'éducation humaniste (chapitres 23-24)
Dans ce dialogue avec son lecteur, Rabelais joue le rôle d'un Socrate qui, par le dialogue, cherchait à défaire les préjugés de son interlocuteur. A travers cette figure de Socrate, Rabelais fait donc revivre le patrimoine gréco-latin que les humanistes redécouvrent.
Dans Gargantua, Rabelais s'intéresse à la question du savoir par le biais du thème central de l'éducation qu'il développe dans onze chapitres. L'auteur se questionne sur le rapport de l'homme au savoir, mais cherche également à transmettre un savoir par l'intermédiaire de son œuvre.
Cependant Socrate , malgré la proposition de son ami Criton, refuse de s'évader puisqu'il n'est pas juste,pour lui, de vaincre l'injustice par l'injustice, tel petit roman à l'eau de rose, seul le bien peut vaincre le mal.
Quelle est la morale de Gargantua ? On l'a dit, Rabelais utilise le rire pour faire passer des messages à ceux qui lisent le roman. Celui que l'on peut retenir avant tout est bien de chercher à comprendre le monde qui nous entoure, respecter certains principes afin que celui-ci ne verse pas dans le chaos.
La liberté est un thème important dans Gargantua, au coeur des chapitres 52 à 58 sur l'Abbaye de Thélème. Dans cette abbaye utopique, où sont accueillis les hommes et les femmes bien nés et bien éduqués, les murailles sont inexistantes et les jeunes gens n'ont qu'une seule règle : « Fais ce que tu voudras. »
Le thème principal abordé par Rabelais dans Gargantua est la description (et la critique) du siècle de la Renaissance et de l'Humanisme. Ainsi, le récit des aventures de Gargantua est burlesque et comique, mais cache un sens bien plus profond et plus sérieux.
Les sophistes sont considérés comme les ennemis de Socrate puis de Platon, qui leur reprochent de ne pas chercher la vérité, le bien ou la justice, mais seulement leur propre gloire en défendant avec des arguments fallacieux n'importe quelle opinion (doxa en grec, qui signifie aussi : gloire).
Les principaux sophistes
Protagoras d'Abdère (485 ? - 411 ?) ; Gorgias de Leontium (487 ? - 380 ?) ; Prodicos de Ceos (465 ? - ?) ; Thrasymaque (deuxième moitié du ve siècle) ; Antiphon d'Athènes (deuxième moitié du ve siècle) ; Hippias d'Elis (deuxième moitié du ve siècle).
1Les sophistes sont des savants itinérants qui parcourent à partir du v e siècle av. J. -C. les cités grecques pour donner, en tant que professionnels, un enseignement intellectuel et politique à l'élite des jeunes gens, c'est-à-dire à ceux qui se destinent à prendre en main les affaires de la cité.
Le présupposé du Sophiste est sensualiste : toute connaissance est fondée sur les sensations. Or les sensations varient d'un individu à l'autre, et même d'un moment à l'autre (le point de vue, la luminosité, etc., changent). Chacun a donc nécessairement une connaissance différente d'une même chose.
Les sophistes développent des raisonnements dont le but est uniquement l'efficacité persuasive, et non la vérité, et qui à ce titre usent souvent de vices logiques, bien qu'ils paraissent à première vue cohérents : les fameux « sophismes ».
La méthode d'enseignement des sophistes consistait en la controverse, l'opposition des thèses sur un sujet donné. Protagoras affirmait, par exemple, que sur tout sujet il était possible d'élaborer deux argumentations de force égale.
Rabelais fait une satire féroce de l'éducation sophiste, qui, selon lui, ne permet à l'élève ni de trouver du plaisir à apprendre, ni de vivre en société. Il lui oppose un éloge appuyé de l'éducation humaniste, qui forme des jeunes gens cultivés et aptes à aller vers l'autre.
Gargantua nait de manière étrange. Après que Gargamelle eut mangé trop de tripes, on lui administre un astringent qui conduit Gargantua à naître par l'oreille gauche, permettant ainsi à Rabelais de décrire l'ensemble du trajet de Gargantua à travers le corps de sa mère. Il réclame alors aussitôt à boire.
L'éducation
Rabelais confronte dans son roman deux types d'enseignement. D'un côté, il présente la scolastique médiévale. Cet enseignement était remis en cause à l'époque de l'auteur, notamment grâce à l'arrivée du courant humaniste. Rabelais le décrit comme étant trop lourd et désuet, mais aussi ridicule.
C'est pourquoi Rabelais a placé l'énigme au début du Gargantua : pour confronter les mortels, et plus précisément les lecteurs, à leur façon d'être inauthentiques.
💪 "Gargantua" est un roman satirique et épique de François Rabelais, qui raconte les aventures de Gargantua, un géant au pouvoir surhumain. L'œuvre présente une satire sociale et politique de la société médiévale, critiquant l'Église, les institutions et les valeurs de l'époque.
Socrate considère qu'échapper au châtiment est une peine que l'on ne peut souhaiter qu'à ses ennemis car ne pas expier ses crimes est le pire des maux.
Il s'inscrit dans la tradition du sage, du sophos, plus que de l'expert. « Inspiré des Dieux », Socrate entretient avec ses interlocuteurs un rapport personnel d'initiation spirituelle et morale. À son contact, c'est une transformation existentielle qui s'opère, davantage qu'une compétence qui s'acquiert.
Pour Socrate, comme nous l'avons vu, le bien est la cause de toutes nos actions. Celui qui fait le mal se trompe, car il le considère, en son for intérieur, comme un bien. La faute est donc une erreur et l'erreur un manque de connaissance.
Il est le fils de Grandgousier dont il reçoit les mêmes attributs onomastiques puisque son nom lui est imposé relativement à ses premiers mots : « A boire ». « Gargantua » signifie « que grand tu as (gosier) ».