Les jésuites et les jansénistes s'opposent au projet. Ils sont particulièrement choqués par la participation de l'abbé de Prades qu'ils dénoncent comme étant hérétique. Les premiers volumes sont interdits. Mais Malesherbes et Madame de Pompadour défendent le projet qui reprend.
D'Argenson, dès 1752, énumère ainsi les ennemis de l'Encyclopédie : « Les Courtisans, les Jésuites, les Jansénistes et tous les autres corps cagots persécutent également les philosophes. »
Un arrêté du conseil de Louis XV interdit l'impression et la diffusion des deux premiers volumes de "L'Encyclopédie " ou "Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Elle est jugée subversive par les Jésuites qui la qualifie "d'athée et matérialiste". Par Yann Potin, historien.
L'Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers a nécessité plus de 20 ans de travail. Ce projet collectif dirigé par le philosophe Denis Diderot et le mathématicien Jean Le Rond d'Alembert a été le fruit d'un combat du premier au dernier volume, de 1751 à 1772.
Débutant à un moment où l'Encyclopédie affronte l'hostilité grandissante des autorités, la participation de Voltaire est annoncée avec un faste à la hauteur de sa célébrité et de son importance pour l'entreprise.
Le pape Clément XIII condamne l'ouvrage et le met à l'Index en mars 1759 : il demande aux catholiques de brûler les exemplaires en leur possession. À la même date, le Conseil du roi interdit la vente de l'Encyclopédie et exige le remboursement de tous les souscripteurs.
De nombreux scientifiques et hommes de lettres du XVIIIe siècle, tels Montesquieu, Voltaire ou Rousseau, ont apporté leur contribution à cet ouvrage, qui connaîtra un immense succès en France et en Europe, contribuant à la propagation de l'esprit des lumières.
Voltaire (1694-1778) le mondain à qui tout sourit, Rousseau (1712-1778) le misanthrope torturé : tout oppose ces deux illustres penseurs, de leur mode de vie à leurs idées !
Il y critique le fanatisme religieux et les superstitions et prône la tolérance entre les religions.
Voltaire dénonçait l'injustice sociale, l'intolérance religieuse et le pouvoir arbitraire. Ses idées appartenaient à l'esprit des Lumières, un mouvement philosophique, scientifique et littéraire du 18e siècle qui voulait défendre la Raison et la Liberté de l'Homme contre l'obscurantisme et les persécutions.
Le 7 février 1752 le Conseil du roi adopte un arrêté interdisant les deux premiers volumes de l'Encyclopédie car ils contiennent « plusieurs maximes tendant à détruire l'autorité royale, à établir l'esprit d'indépendance et de révolte, et, sous des termes obscurs et équivoques, à élever les fondements de l'erreur, de ...
1762-1765 : achèvement du texte
En 1764, Diderot découvre la censure exercée par Le Breton lui-même sur les textes de l'Encyclopédie. En 1765, Diderot achève le travail de rédaction et de supervision, avec une certaine amertume.
L'éloge de l'Encyclopédie apparaît également dans des articles plus surprenants, qui permettent de montrer que l'Encyclopédie se veut une œuvre porteuse de l'espoir des Lumières. C'est le cas des articles « Invention » et « Zzuéné » de Jaucourt.
La bataille de la publication. auprès du public. Elle se heurta néanmoins à de considérables obstacles : l'opposition violente des adversaires des Lumières et la censure royale mais aussi les disputes, les trahisons et les abandons parmi les encyclopédistes eux-mêmes.
Son format in-folio et la durée de sa publication étalée sur plus de vingt ans, sa lecture de consultation, souvent strictement technique, rendaient peu efficace le système de renvois qui tourne court : il arrive qu'un renvoi annoncé n'existe pas.
En France, au cours des années 1750-1764, trois fronts s'étaient principalement opposés aux mouvements philosophiques et aux encyclopédistes : les apologistes (les jansénistes et les jésuites), des « gens de lettres » (avec l'approbation et la complicité du pouvoir civil pour opposer des contre-feux aux écrits ...
Les déclinistes et les apôtres de la décroissance, parce qu'ils ne croient plus ni au progrès ni à la science ? Les idéologues nationalistes et multiculturalistes , parce qu'ils entendent assigner les individus à des groupes d'appartenance, au lieu des émanciper et soustraire leurs croyances à la critique ?
Critique anti-libérale
David Harvey prétend que les fruits du siècle des Lumières ont été thésaurisés et déployés dans le but d'accumuler du Capital, généralement de manière opaque (« Lumières Occultes », de l'anglais « Occult Enlightenment »).
Dans Candide, Voltaire tente de pointer le ridicule dans lequel tombe tout discours qui, comme la philosophie optimiste de Leibniz, refuse d'admettre que nous ne vivons pas dans le meilleur des mondes possibles.
Rousseau participe à la querelle des bouffons, où il défend la musique italienne contre la musique française. En 1755, il publie le Discours sur l'Inégalité, où il défend l'idée de la bonté naturelle de l'homme qui est corrompu par une société injuste et inégalitaire.
Rousseau est, certes, un philosophe des Lumières, en raison du caractère révolutionnaire de ses idées, mais il est aussi à contre-courant de la confiance de son époque dans le progrès. Ce paradoxe qui anime l'ensemble de ses écrits s'applique à la morale, à la politique, à l'éducation et à la religion.
Les philosophes des Lumières contestent l'ordre établi. Ils critiquent l'Église à travers leurs publications telles que le Traité sur la tolérance à l'occasion de la mort de Jean Calas de Voltaire en 1763. Le fanatisme religieux est critiqué au nom de la tolérance religieuse.