Le manque de stimulation intellectuelle est très dévalorisant et finit par être stressant. Ne rien faire affaiblit l'estime de soi et provoque le sentiment d'être inutile. On parle d'ailleurs de plus en plus du « bore-out ». Le burn-out mais pas lié à la suractivité, plutôt à l'ennui et à l'inactivité qu'il induit.
Mais ces moments de flottement ne sont pas forcément à fuir. L'ennui, c'est pour notre cerveau le moment de ralentir. Pour digérer, “métaboliser” d'après la psychothérapeute, les moments passés, apprivoiser ce qui est en train de se passer et se préparer mentalement à la suite.
L'ennui revêt de nombreuses facettes : il peut être lié à la consommation d'alcool, de drogues, au stress, à des problèmes de santé, au décrochage scolaire, à l'échec, etc.
L'ennui favorise la concentration et la productivité
Autre vertu de l'ennui : une meilleure concentration. S'enquiquiner permet de (ré)apprendre à se concentrer. Dans cette situation, les écrans ne nous distraient pas, le cerveau va donc s'habituer à se focaliser sur une seule et même chose à la fois.
Sortez, allez marcher, appelez un ami, ouvrez un livre mais quoi qu'il en soit : faites autre chose que ce qui est à l'origine de votre ennui. Ça paraît simple mais en fait parfois, ça l'est. Encore mieux, essayez de faire quelque chose que vous n'avez jamais ou rarement fait.
Proposez-lui de faire des activités seul (e) ensemble, sans insister. Écoutez-le, même si son discours est toujours le même. Offrez-lui de petites attentions. Valorisez ses efforts même si cela vous paraît minime et soulignez les améliorations de son état.
En effet, si l'ennui s'accompagne de tristesse, d'envie de pleurer, de dormir, de fuir les autres et qu'en plus il a tendance à occuper la majeure partie de vos journées, c'est peut-être le signe qu'un mal être plus important s'installe de façon insidieuse.
Comment occuper ses journées pendant le confinement ?
Faites du sport. Parce qu'il est essentiel de conserver un mode de vie sain, le gouvernement conseille de pratiquer 30 minutes d'exercice physique par jour. ...
Le plus souvent c'est lorsque nous sommes lassés de notre routine et que nous avons déjà exploré toutes les activités « traditionnelles ». Mais nous avons tendance à oublier que l'ennui pousse l'esprit humain vers de nouvelles expériences et pensées.
S'ennuyer n'est pas qu'un désagrément de la société moderne. Pour les personnes atteintes d'un trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité, l'ennui peut créer une détresse aigüe.
Le pouls ralentit, les muscles se détendent et l'anxiété diminue progressivement. L'ennui n'est alors plus une émotion négative mais un temps pour soi, pour faire le point sur son existence et ses aspirations.
S'ils permettent de se divertir facilement, des chercheurs canadiens démontrent qu'il y a un risque d'addiction, particulièrement lorsqu'on y joue pour lutter contre l'ennui. Leurs travaux, réalisés sur ce sujet, ont été publiés dans la revue spécialisée Computers in Human Behavior.
Promenez-vous. Laissez votre téléphone à la maison et allez vous balader. Prenez le temps d'aller voir ce que vous n'avez jamais eu l'occasion de voir. Admirez la vue, sentez les roses, profitez de l'instant présent.
Plus on s'ennuie, plus on risque de mourir jeune, selon les travaux de deux chercheurs anglais. L'ennui ne serait pas mortel en tant que tel, mais il serait la cause ou la conséquence de différents comportements et facteurs de risques qui diminuent l'espérance de vie : addictions, problèmes psychologiques, etc.
Il est important qu'un enfant vive de l'ennui de temps à autre. S'ennuyer l'aide à stimuler sa créativité et à résoudre de petits problèmes. Quand un tout-petit est seul et qu'il s'ennuie, c'est l'occasion pour lui d'être à l'écoute de son monde intérieur, de ses envies et de ses goûts.