Rousseau dissocie société et institution d'une souveraineté politique, en s'opposant à l'hypothèse hobbesienne selon laquelle nul lien social n'est réellement durable sans lien politique, c'est-à-dire sans distinction entre celui qui commande et ceux qui obéissent.
Dans l'état de nature Rousseau décrit tout homme comme indépendant, autosuffisant et donc libre. Alors que les sociétés se forment et évoluent au cours du temps, les hommes deviennent interdépendants et perdent cette liberté originale.
Dans Du contrat social, Rousseau soutient la thèse selon laquelle une organisation sociale « juste » repose sur un pacte garantissant l'égalité et la liberté entre tous les citoyens. Ce pacte est contracté entre tous les participants, c'est-à-dire l'ensemble exhaustif des citoyens.
Rousseau y défend la thèse selon laquelle l'homme est naturellement bon et dénonce l'injustice de la société. L'œuvre suscite, comme le Premier Discours, une vive polémique de la part notamment de Voltaire, Charles Bonnet, Castel et Fréron.
L'homme, à la différence de l'animal, va progresser : il possède, en effet, la perfectibilité, possibilité de se perfectionner, de s'ouvrir ainsi à un développement et à son histoire. Si l'animal se caractérise par son statisme et ignore toute histoire, l'homme apparaît comme un dynamisme intelligent et inventif.
Il soutenait que les inégalités naissent artificiellement des systèmes sociaux et qu'elles sont fondées sur la propriété privée et le travail organisé - des systèmes ayant permis la domination et l'exploitation de certaines personnes par d'autres.
Chez Rousseau, il est bon en tant qu'être physique vivant harmonieusement dans la nature et en paix avec ses semblables69. Ainsi, la bonté de l'homme est amorale70 car il n'a ni vices, ni vertus, c'est-à-dire aucune notion de ce qui est moralement bon ou mauvais.
La thèse défendue par Rousseau est la suivante : le désir, en stimulant l'imagination, est producteur d'illusions agréables ; la satisfaction du désir, au contraire, dissipe ces illusions et l'espèce de bonheur qui leur est liée.
L'éducation rousseauiste est une éducation éminemment pratique y compris au sens artisanal du terme. L'enfant doit apprendre, car, adulte, il devra être capable de vivre par lui-même.
Pour Rousseau, la liberté de l'homme est strictement une liberté d'indépendance. Ma volonté ne me lie à personne d'autre. Je fais ce que je veux à une condition près, c'est que je le puisse. Ce qui fait que cette liberté « formellement d'indépendance infinie » est réellement restreinte.
La problématique du Contrat social est qu'à la liberté existant à l'état de nature correspond désormais une autre liberté dans l'état civil. Il existe une liberté naturelle et une liberté que nous pourrions qualifier de conventionnelle. C'est cette dualité qui permet tout type de disparité dans l'état civil.
L'idéal est donc de "trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant."
« La liberté ne peut subsister sans elle » affirme le philosophe. Il dénonce la société d'ordres en la décrivant comme arbitraire. Jean-Jacques Rousseau souligne le fait que l'égalité ne doit pas nécessairement se traduire par une complète égalité des richesses et de la puissance mais doit aller dans le sens de la loi.
Dans Du contrat social, Rousseau établit qu'une bonne organisation sociale repose sur un pacte garantissant l'égalité et la liberté entre les citoyens. Ce pacte est contracté entre tous les participants, c'est-à-dire l'ensemble exhaustif des citoyens.
La question de l'éducation religieuse occupe une place très particulière dans l'Emile. Rousseau rejette tout autant le matérialisme athée que la religion dogmatique.
À ce sujet, et de retour à l'Émile, voici la recommandation surprenante qu'il fait au futur précepteur : « Souviens-toi sans cesse que l'ignorance n'a jamais fait de mal, que l'erreur seule est funeste, et qu'on ne s'égare point par ce qu'on ne sait pas, mais par ce qu'on croit savoir. »
En accord avec sa pensée politique et sociale, Rousseau apporte une grande contribution à la pédagogie avec sa pensée philosophique sur l'éducation. Ainsi, dans Emile, ou de l'Education, il propose une évolution naturelle de l'enfant et de l'homme. En effet, Rousseau pense que ces derniers sont nobles par nature.
Pour la première fois, Rousseau présente donc sa vision complète de l'homme et du monde, avec cette idée forte : c'est la société, fondée sur la propriété, qui est la cause de l'inégalité et de la corruption des hommes.
Pour Rousseau, il y a en effet trois éducations : celle qui vient de la nature (« le développement interne de nos facultés et de nos organes »), celle qui vient des hommes et celle qui vient des choses (« l'acquis de notre propre expérience sur les objets »).
Rousseau est critique par rapport à la pensée politique et philosophique libérale, notamment développée par John Locke ou Thomas Hobbes. Pour lui, les systèmes politiques basés sur l'interdépendance économique et sur l'intérêt conduisent à l'inégalité, à l'égoïsme et finalement à la société bourgeoise.
Voltaire le mondain à qui tout réussit, Rousseau le misanthrope isolé : tout les oppose. Jusqu'aux idées politiques qu'ils inspirent après leur mort. « Avec Voltaire, c'est un monde qui finit.
Pour Rousseau, l'état de nature n'est pas un état de guerre de tous contre tous, mais état d'abondance, d'indépendance et d'innocence. A l'état de nature, les hommes sont libres, égaux et bons. Rousseau se distingue par sa conception de l'homme naturel de Hobbes qui considère l'homme méchant et plein de vices.
Pour le philosophe anglais du 17e siècle Thomas Hobbes, l'homme est un loup pour l'homme et naît mauvais.
Pour l'auteur des Règles de la méthode sociologique, il a considéré la vie sociale comme le fruit d'un artifice qui contraint constamment l'individu. La vie sociale est une contrainte, à laquelle l'individu ne peut se résoudre que « forcé ». Les fins sociales seraient même « contraires » aux fins individuelles.
Jean-Jacques Rousseau, pastell de Maurice Quentin de La Tour, 1753. Né le 28 juin 1712 à Genève — Mort le 2 juillet 1778 à Ermenonville. Il est issu de la petite bourgeoisie de Genève, une dynastie d'horlogers.