Baudelaire, l'alchimiste. Baudelaire considère que c'est au poète d'apporter à la vie grandeur et beauté. Symboliquement, l'alchimie consiste à rendre au monde matériel sa perfection perdu en y faisant resplendir la beauté et la spiritualité.
Le poète y révèle que la douleur règne sur son imagination et qu'elle le transforme en celui qui change “l'or en fer ” et le paradis en enfer” ; il se compare au “plus triste des alchimistes ” . L'alchimie à laquelle fait référence Baudelaire fonctionne donc ici à l'inverse de la magie .
Elle exerce un attrait puissant sur le poète car elle est un être à part et mystérieux. L'alchimie poétique : Baudelaire invite le lecteur à voir au-delà des apparences. Il transforme peu à peu la mendiante en reine de roman.
Les anciens alchimistes, et plus récemment des poètes comme Baudelaire et Rimbaud, ont pratiqué la poésie alchimique. Jung, de son côté, a reçu une inspiration poétique pour certains de ses textes. Je vous propose la lecture de certaines de mes poésies alchimiques.
Dans le projet d'épilogue, la poésie présente cette vertu alchimique de transfigurer la « boue » en « or », la laideur en beauté, et peut-être même le mal en chose « sainte » : débarrassé de ses scories, le réel livre son essence pure, heureuse, précieuse.
Baudelaire, l'alchimiste. Baudelaire considère que c'est au poète d'apporter à la vie grandeur et beauté. Symboliquement, l'alchimie consiste à rendre au monde matériel sa perfection perdu en y faisant resplendir la beauté et la spiritualité.
Littéraire. Transformation de la réalité banale en une fiction poétique, miraculeuse : L'alchimie du verbe, de la douleur.
Le poète donne une valeur allégorique au monde qui l'entoure. D'une façon plus générale, à travers l'évocation poétique d'un objet, se dessine une allégorie : le monde quotidien devient alors réflexion sur la condition humaine. Ainsi « L'Horloge » que décrit Baudelaire dans un de ses poèmes, n'est plus un simple objet.
Baudelaire, le poète de la boue
Dans le projet d'épilogue, deux vers avant le vers « Tu m'as donné ta boue et j'en fait de l'or », Baudelaire se compare à « un parfait chimiste » lequel effectue donc cette opération de transformation de la boue en or.
Baudelaire se considère comme un alchimiste qui transforme la laideur du réel en beauté : « J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or », écrit-il dans son poème « Orgueil ». Le poète se doit de transformer le réel par le verbe, en en extrayant la quintessence.
Il cherche à extraire la beauté du mal par le travail poétique afin de dépasser la souffrance propre à l'âme humaine. La condition du poète : À travers ce dualisme entre spleen et idéal, c'est la condition du poète que l'auteur prend pour sujet.
Hermès Trismégiste
(C'est à ce patronage invoqué d'Hermès que l'alchimie a dû son nom d'art hermétique.) Le dieu égyptien Thoth, que les Grecs assimilèrent à leur Hermès, était scribe des dieux et divinité de la sagesse.
➙ hermétisme. au figuré Transformation, transmutation mystérieuse.
« Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or », écrit Baudelaire dans l'épilogue des Fleurs du mal.
Dans Les Fleurs du mal, le « je » est omniprésent ; mais cette présence est complexe, contradictoire, révélatrice d'une certaine conception de la poésie : le poète est conscient à la fois de son exceptionnel pouvoir d'évocation et des limites de son art.
N'ayant jamais été reconnu de son vivant, il en sera profondément meurtri. A cela s'ajoutent une enfance malheureuse, des déboires sentimentaux, la crainte des créanciers et la détérioration de sa santé. Tous ces éléments s'abattent sur lui, telle une malédiction. Baudelaire est un "poète maudit".
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents, Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants, Dans la ménagerie infâme de nos vices, Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde!
Idée que l'homme est revenu de toutes les tentations, il est écoeuré et s'adonne au blasphème, aux injures. Il s'adresse à Satan qui représente la déchéance. Dernier pari du poète, ultime tentation qui dénote l'espérance d'un salut. Le dernier espoir est la mort.
Le Vin du Solitaire est une poésie qui révèle les pensées d'un homme passablement ivre. Il s'adresse à la bouteille qu'il remercie de sa bienfaisance. Enfin Le Vin des Amants, est une invitation à l'ivresse des mots, à l'ivresse poétique pour échapper aux tourments de la vie.
Baudelaire se fait remarquer par son caractère rebelle. Il commence à fréquenter le Quartier latin. En 1839, il est renvoyé de Louis le Grand mais obtient néanmoins son baccalauréat. Il choisit délibérément une vie de bohème.
Le terme « idéal » apparaît dans le poème dans le ver « Une fleur qui ressemble à mon rouge idéal ». En plus d'être le poète du spleen, Baudelaire est aussi le poète de l'idéal, « c'est-à-dire de l'aspiration vers la perfection, vers le monde des Idées où toute contrainte est effacée ».
Elle développe l'idée du spleen, malaise existentiel qui accable le poète. Au dégoût, à la laideur et au désespoir s'oppose l'Idéal, c'est à dire la beauté, le sens, l'évasion. Le poète est écartelé entre spleen et idéal, entre Dieu et Satan. Paru en 1857, ce recueil connait un destin difficile.
− Celui qui pratique l'alchimie : 1. Les alchimistes passaient leur vie à chercher ce qu'ils appelaient la Pierre philosophale ou le Grand œuvre, c'est-à-dire un moyen d'opérer la transmutation des métaux.
Par ce poème, le poète transforme la boue en or, il fait rejaillir la beauté derrière une charogne et un amour qui s'éteint. Pour autant, son amertume envers sa maîtresse n'est pas encore pleinement digérée.
Le spleen baudelairien désigne une profonde mélancolie née du mal de vivre, que Charles Baudelaire exprime dans plusieurs poèmes de son recueil Les Fleurs du mal. Quoiqu'il l'associe, discrètement, pour qui veut le lire, non pas à un véritable mal mais plutôt à une rage de vivre.