On nous apprend depuis tout petit que le mensonge est mauvais, qu'il faudra toujours préférer la vérité au mensonge, aussi blessante soit-elle. Il ne faut pas la modifier, ne pas prendre parti et ne pas la tirer à son avantage ou au désavantage d'autrui. Le mensonge c'est mal, la vérité c'est bien. Tout simplement.
Le mensonge est l'outil diabolique de ceux qui possèdent l'art de parler : en énonçant ce qu'il sait être faux, le menteur met le monde à l'envers, et soustrait au langage sa puissance métaphysique primordiale d'assurer le lien sémantique entre paroles et objets.
Pas vraiment, d'après l'expert de du site Health. Le mensonge serait plutôt une tactique sociale très efficace. Notre entourage ne s'attend pas à ce qu'on leur mente, et ce mécanisme permet aux menteurs de s'en tirer souvent à bon compte.
Il n'y a aucune bonne raison de mentir», répond l'auteur Michel Fize, à qui l'ont doit Les menteurs: pourquoi ont-ils peur de la vérité? «Les relations humaines doivent être basées sur la confiance, déclare-t-il. Si on ne peut pas croire à la parole de l'autre, il n'y a pas de vie sociale possible.
Le mensonge, écrit-il, est « la plus grande atteinte portée au devoir de l'homme envers lui-même considéré uniquement comme être moral » ; il est « l'oubli et pour ainsi dire l'anéantissement de sa dignité d'homme ».
Le critère du bon mensonge, à manipuler avec précaution, serait celui qui éviterait de nuire à autrui et qui implique le moins de personne possible, ajoute une élève. Mais il faut prendre en compte que les conséquences du mensonge nous échappent souvent alors que nous en sommes responsables.
Le mensonge booste le moral
Et même si on sait que ce n'est pas tout à fait vrai – impossible qu'il n'ait pas repéré notre gras de genou ou qu'on s'endort dès qu'un Bogdanov parle dilatation de l'espace -, dit par lui, tout prend une dimension réelle et ça booste au max notre confiance.
La vérité révélée peut dévoiler une position de vulnérabilité, une part de nous qui va nous dévaloriser aux yeux des autres, peut blesser son interlocuteur voire le trahir. Certains vont dénier le droit à d'autres de lui asséner des vérités par illégitimité : « Tu n'es personne pour me dire cela ! »
Mentir pour rassurer
C'est une raison valable de glisser un petit bobard car elle permet de ne pas faire souffrir inutilement la personne, sachant comme la vie est déjà assez dure parfois. Celui-là, on l'aime bien, parce qu'il nous rassure sur notre image et sur l'amour que notre partenaire nous porte.
Il s'agit de protéger la relation établie avec autrui. On ment par peur d'être privé de l'amour, au sens large, de l'autre. » Selon lui, le mensonge est d'abord « un acte défensif ».
Ne pas dire la vérité va permettre de garder un contrôle (illusoire) et d'éviter le conflit. Notre argument principal pour taire la vérité est souvent axé sur la peur de faire mal, la peur de blesser l'autre et la peur de détruire une relation.
Mentir, c'est cacher une vérité que l'on doit manifester.
La morale condamne le mensonge comme un mal qui consiste à trahir et à ne pas respecter autrui. Pourtant, si l'on sait que ce n'est pas bien de mentir, on peut se demander pourquoi le mensonge est condamné.
Mentir à ses parents est encore plus grave que mentir à qui que ce soit d'autre, car ses parents sont les gens qui seront toujours là pour nous quoi qu'il arrive : alors, si on leur ment, et qu'on perd ainsi leur confiance, comment notre relation pourra-t-elle avancer ?
Le mensonge et la dissimulation ont leurs vertus. En effet, il est préférable de taire certaines vérités susceptibles de blesser son interlocuteur ou son public. L'origine de ce proverbe remonte au XIIIème s.
Ensemble, discutez de votre ressenti, de ce qui vous a blessé(e), de ce qui vous a motivé(e) à dire telle ou telle chose, à faire telle ou telle action. Sans excuser ni minimiser le mensonge de l'autre, voyez s'il n'y a pas aussi une souffrance du côté de celui(celle) qui a menti.
"Il n'y a pas de menteur par nature, développe Michel Fize. Il n'y a que des mensonges. Tout le monde peut donc changer, même après des années de mensonges." Evidemment, le niveau de difficulté de la transformation dépend ensuite de la place que les mensonges occupent dans notre vie.
Autant dire que ceux qui ont été happés par le suspense de Mensonges dès le premier épisode avaient hâte de découvrir le final de la série. Et ils n'ont pas été déçus ! Alors que Thomas tente de tuer Jeanne, avant d'être arrêté par son fils Lucas, il est finalement recherché activement par la police.
Locution-phrase
On se sent d'autant plus offensé ou blessé que les remarques désobligeantes ou reproches qui nous sont faits sont justes et mérités.
Pourtant, refuser la vérité peut être un forme de courage [et donc d'affirmation de soi à un degré plus élevé]. On peut refuser une vérité extérieure à nous, car il nous est trop douloureux de l'accepter. On s'affirme alors en disant que l'on ne peut croire qu'une telle chose soit vraie.
D'après Kant, ne pas mentir relève d'un. Mentir à quelqu'un, même prétendument pour son bien, revient donc à saper ce fondement sans même savoir quelles seront les conséquences effectives de ce mensonge. Pour Kant, il ne faut donc jamais mentir.
Un mensonge une à deux fois par jour
On apprend en effet à mentir dès l'âge de trois ans, dès que l'on commence à comprendre qu'il est parfois plus efficace de biaiser que de dire la vérité.
En l'absence de définition juridique précise, le mensonge incriminé doit avoir un but précis, tel qu'une atteinte à une valeur sociale. La loi punit ce mensonge toutes les fois qu'il porte atteinte aux biens et droits d'autrui.