La Russie coupe le gaz, l'Allemagne contre-attaque sur le pétrole. Berlin a placé sous tutelle les filiales allemandes du groupe pétrolier russe
En 2021, le gaz fossile couvrait 27 % de la consommation d'énergie allemande, 55 % de l'approvisionnement venait de Russie. Le 24 février 2022 a marqué la fin de l'ère du gaz russe.
D'autres pays européens très dépendants du gaz russe étaient la Finlande et la Lettonie, où la part du gaz russe dans l'approvisionnement total en gaz était supérieure à 90 % en 2021.
Le Kremlin a annoncé ce lundi 5 septembre 2022 que l'interruption des livraisons de gaz vers l'Europe via le gazoduc Nord Stream étaient une conséquence des sanctions imposées par l'Occident en réaction à la guerre menée en Ukraine.
Abandon progressif du gaz russe
La part du gaz russe par gazoduc dans les importations de l'UE a chuté, passant de plus de 40 % en 2021 à environ 8 % en 2023. Pour le gaz par gazoduc et le GNL combinés, la Russie représentait moins de 15 % du total des importations de gaz de l'UE.
Chine et États-Unis grands gagnants
Il est importé du champ gazier de Yamal, au nord de la Russie. Un champ exploité par le Français TotalEnergies et son partenaire russe Novatek, détaillent nos confrères.
Ce qui pourrait changer beaucoup la donne est l'apparition du GNL (Gaz Naturel Liquéfié) qui pourrait offrir une certaine souplesse à l'UE et qui permettrait le développement de nouveaux acteurs sur le marché européen : le Qatar et surtout les Etats-Unis.
Classement 2023 des pays producteurs de gaz naturel. Selon les données de 2022 publiées par Statista, voici les pays qui produisent le plus de gaz au monde et leur niveau de production sur l'année : Etats-Unis : 1 027 milliards de m3. Russie : 699 milliards de m3.
Certes, la tendance bénéficie principalement aux Etats-Unis, source numéro un de GNL en France : près de la moitié sur 315 TWh en 2023. Mais, au deuxième rang, se trouve encore la Russie : environ 15 % des importations françaises de gaz liquéfié, selon les données de la société américaine S&P Global, soit 47 TWh.
Le gaz russe ne circule plus, depuis la fin août, dans le gazoduc Nordstream qui dessert l'Allemagne et plusieurs pays européens… Officiellement pour une raison technique : la nécessité de réparer une turbine, les sanctions imposées par l'Europe empêcheraient de se fournir certaines pièces indispensables.
Les autres pays d'Europe de l'Ouest se trouvent bien au-dessus : dans l'ordre, l'Allemagne (1.089), l'Italie (1.189), le Royaume-Uni (1.193), la Belgique (1.444) et les Pays-Bas (2.113), plus gros consommateur européen si l'on se rapporte au nombre d'habitants.
Ils assurent désormais un quart des importations en gaz de la France, et grillent ainsi la place à la Norvège, ou même à la Russie, à qui la France a tout de même acheté 15 % de ses ressources en gaz en 2022. Suivent l'Algérie, le Qatar, les Pays-Bas et le Nigeria.
L'Europe achète toujours à la Russie
Les Européens continuent toutefois d'importer de l'énergie russe, même si les quantités sont moindres. En 2022, l'Union européenne était encore le premier importateur mondial d'énergies fossiles de Russie.
Les quantités d'environ 2 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an seront acheminées vers Brunsbüttel, près de la mer du Nord, l'un des cinq terminaux gaziers flottants construits à la hâte depuis quelques mois par Berlin.
La Norvège est le plus grand fournisseur de gaz de l'Allemagne en 2022, représentant 33% de ses importations totales de gaz, a annoncé vendredi 6 janvier l'Agence fédérale des réseaux (BNetzA) d'Allemagne. Un gazoduc à Werne, en Allemagne.
Les raisons évoquées pour l'amendement de la Loi sont la pénurie actuelle de gaz suite à la coupure du gaz russe, un développement insuffisant des éoliennes et du réseau électrique dans le sud de l´Allemagne, la sécheresse, l´étiage (problème d'approvisionnent des centrales à charbon) et surtout la disponibilité ...
À la suite de l'éclatement de l'URSS en 1991, Gazprom a perdu un tiers de ses gazoducs et un quart de ses stations de pompage, devenus propriétés des républiques indépendantes. En septembre 2005, Gazprom a annoncé la construction, pour 2010, d'un gazoduc de 1 200 kilomètres sous la mer Baltique.
Si les pays de l'Union européenne ont drastiquement réduit le recours aux gazoducs venus de Russie, les volumes de gaz naturel liquéfié (GNL) arrivés par bateau entre janvier et juillet ont bondi de 40 % par rapport à la même période en 2021.
Celui-ci transite ensuite par d'immenses bateaux brise-glace vers le terminal GNL de Montoir-de-Bretagne (Loire-Atlantique). Plus précisément, ce sont ainsi 1,68 milliard de mètres cubes (mmc) de GNL russe qui sont arrivés sur les côtes françaises en 2022 et 0,89 mmc entre janvier et juillet 2023, selon l'IEEFA.
Trois pays – la Russie, l'Iran, le Qatar – détiennent près de la moitié des réserves conventionnelles de gaz naturel identifiées dans le monde.
Pour le pétrole, Israël se débrouille avec le Turkménistan, l'Azerbaïdjan et la Géorgie qui acheminent l'or noir jusqu'au terminal turc de Ceyhan. Et voici que tout cela est en train de changer très vite. On a, en effet découvert dans le Sud-Est de la Méditerranée des gisements de gaz off shore.
Actuellement, le gaz russe est fourni à Pékin par cette infrastructure située dans l'Extrême-Orient russe. Moscou espère signer avant la fin de l'année la construction d'un autre gigantesque gazoduc entre les deux pays, « Force de Sibérie 2 ». Ce dernier devrait, lui, passer par les steppes de Mongolie.
En octobre 2005, Roman Abramovitch vend ses parts dans Sibneft, et le nouveau propriétaire de l'entreprise Gazprom qui sponsorise déjà le Zénith Saint-Pétersbourg annule l'accord (le Zénith remportera la coupe de l'UEFA 2008).
La façon la plus simple de liquéfier un gaz est l'effet Joule-Thomson, qui consiste simplement à comprimer le gaz, le refroidir avec un échangeur de chaleur, puis le détendre à travers une valve, la chute de température lors de la détente suffisant à le liquéfier partiellement (le reste étant recyclé).
La Russie est le principal fournisseur de combustibles fossiles de l'UE. Plus de la moitié des combustibles fossiles solides importés en 2020 (principalement du charbon) provenaient de Russie, de même que 43 % du gaz naturel importé.