C'est le titre qu'il donne à un de ses poèmes. On peut donc dire qu'il y a une part autobiographique dans le recueil. Il utilise ainsi ses amours tristes avec les femmes. Il peint l'image d'un homme désabusé qui ne croit plus que les femmes peuvent être une source de bonheur.
Alcools est un recueil pluriel, polyphonique, qui explore de nombreux aspects de la poésie, allant de l'élégie au vers libre, mélangeant le quotidien aux paysages rhénans dans une poésie qui se veut expérimentale, alliant un travail sur la forme et sur l'esthétique à un hermétisme et un art du choc.
On dit de ce recueil qu'il se situe entre tradition et modernité. Et pour cause : Apollinaire puise ses thèmes dans la poésie lyrique traditionnelle, utilise des sources bibliques et mythologiques…
Alcools est associé au cubisme et au surréalisme (c'est Apollinaire qui a inventé le terme de "surréalisme").
Apollinaire utilise l'image de l'alcool comme une métaphore de la recherche de la liberté et de l'expression de soi. Les poèmes du recueil explorent également d'autres thèmes tels que l'amour, la nostalgie, la guerre et la modernité.
Bac 2020 : Le pluriel du titre, Alcools, d'Apollinaire renvoie à la violence du monde interlope des bas-quartiers avec l'alcoolisme proprement dit, mais aussi la prostitution, la petite délinquance avec les blessures et le sang, mais également à la soif de la vie, à l'élan qui nous pousse à adhérer à la poésie.
Les thèmes abordés dans Alcools
Alcools (1913) s'articule principalement autour de cinq thèmes : l'amour, le voyage, la modernité, le mythe, et enfin, le souvenir et le temps.
Guillaume Apollinaire est un inventeur, précurseur d'un mouvement, le surréalisme. Il s'affranchit des codes classiques de la poésie en l'étirant, en la dessinant sous forme de calligrammes, en jouant entre tradition et modernité.
Avec Alcools, Apollinaire se libère du poids des conventions poétiques. C'est une émancipation radicale qui passe par de nouveaux thèmes, comme la ville, la vitesse, le monde industriel, et par une nouvelle forme : des vers libres et une absence de ponctuation.
Les sentiments s'expriment avec retenue. Résigné, le poète accepte sa condition et renouvelle le lyrisme amoureux en mettant en évidence la permanence de l'être dans le refrain (« je demeure »). Vers une modernité formelle : l'absence de ponctuation et les nombreux enjambements confèrent une grande modernité au poème.
Renouvellement des formes et de l'écriture poétique
Ce nouveau regard porté sur soi et sur le monde quotidien conduit à un renouvellement des formes. La forme versifiée est conservée mais elle est revisitée.
Guillaume Apollinaire lui a finalement préféré le titre Alcools, plus poignant, plus incisif. Le pluriel est utilisé parce que le sujet est récurrent dans le recueil, au sens littéral comme au sens figuré et métaphorique. La poésie est vue par l'auteur comme une fermentation des mots qui donne de l'énergie à la vie.
Le titre du recueil Alcools semblerait évoquer l'ivresse poétique, l'idée que le poète s'abreuve du monde qui l'entoure pour déclencher le processus créateur. Le pluriel souligne la variété que l'on retrouve dans le recueil. Laissons-nous porter et "Écout(ons) (ses) chants d'Universelle ivrognerie".
Consommée en apéritif ou en digestif, l'eau-de-vie voit ses origines remonter au Moyen Age. Le nom de ce type d'alcool fort est un dérivé de l'"élixir de longue vie", une potion d'immortalité que cherchaient à créer des alchimistes européens à partir du Xe siècle.
On appelle alcool un composé dans lequel un groupe caractéristique hydroxyle -OH est lié à un atome de carbone saturé. La chaîne principale est la chaîne la plus longue qui porte le groupe -OH.
L'alcool (alimentaire) est produit à partir de fruits et légumes ou de plantes qui en produisent naturellement par fermentation. Cette réaction biochimique est due aux levures (des champignons microscopiques) dégradant le sucre dans les fruits pour le transformer en éthanol.
L'Esprit nouveau est un courant poétique du début du XX e siècle, représenté notamment par Guillaume Apollinaire et Blaise Cendrars. Son projet est de renouveler la poésie, un peu comme la peinture cubiste entend renouveler l'art pictural.
Précurseur du surréalisme, il en forgea le nom dans son drame Les Mamelles de Tirésias (1917).
«Tout au long de sa vie, déconcertant souvent ses sujets de conquête, il utilise ses vers pour ses amours et ses amours pour ses vers, ne parvenant pas à faire la part des choses. Quoique…». Guillaume Apollinaire sait jouer avec les chimères, les mensonges et les faux noms (1).
1914 - 1918 - Apollinaire s'inspire des techniques nouvelles de l'imprimerie pour réaliser ses calligrammes. Il s'inspire aussi des auteurs qui l'ont précédé pour écrire romans et pièces de théâtre : certes, il insuffle un vent nouveau, mais ce dernier n'est que la suite de ce qu'ont créé ses prédécesseurs.
En septembre 1914, il rencontre Louise de Coligny-Châtillon à Nice dont il tombe amoureux. Il lui écrit ses sentiments dans sa première lettre à Lou le 28 septembre septembre 1914.
Le Pont Mirabeau est le plus beau poème de Guillaume Apollinaire. Cette oeuvre sans ponctuation, inspirée par Marie Laurencin qu'il commence à fréquenter en 1907, se trouve dans le recueil Alcools (1913). L'écoulement de la Seine à Paris y est une métaphore de l'amour qui disparaît avec le temps.
En avril, il publie Alcools, sélection concertée de sa production poétique de 1898 à 1913. En corrigeant les épreuves, il avait supprimé toute la ponctuation et changé le titre initial, Eau de vie, en Alcools, plus riche et plus insolite. Son Antitradition futuriste.
La modernité en poésie est un temps et une forme de poésie dont les représentants apparaissent en France dans la deuxième moitié du XIX e siècle avec Baudelaire, Arthur Rimbaud ou Gautier qui remettent en question le romantisme et ouvrent les voies vers le Parnasse et le symbolisme.