C'est précisément au nom de la modernité que Baudelaire abandonne le vers traditionnel, dont les contraintes lui paraissent désormais artificielles et limitent son inspiration.
Baudelaire a souvent recours à l'alexandrin. L'octosyllabe dans de nombreux poèmes comme dans « Abel et Caïn » ou « L'Héautontimorouménos ». Il a recours encore aux vers impairs (heptasyllabe dans « À une mendiante rousse » ; pentasyllabe et heptasyllabe dans « L'Invitation au voyage »).
Baudelaire est moderne sur le fond
Baudelaire est moderne car il a fait entrer dans sa poésie des thèmes nouveaux : Baudelaire a notamment fait entrer la ville dans la poésie. Dans Les Fleurs du Mal, une section s'intitule d'ailleurs « Tableaux parisiens ». Baudelaire a une véritable fascination pour la ville.
Baudelaire avait en tout cas l'ambition d'être le premier poète moderne. Il a inventé un répertoire de clichés, de « poncifs », comme il les appelle, dans lequel des générations de poètes puiseront : fuite du temps, femme vampire, ville attirante et « infâme », poète incompris…
Publiés en 1857, il a pour but de faire ressentir aux lecteurs le mal que l'auteur ressent. Selon lui c'est fleur dites « maladives » naissent de ses souffrances et, il juge l'ennui comme le premier responsable du mal.
La maladie. Elle est omniprésente dans le livre, à commencer par son titre. En effet, « mal » peut signifier « maladie », puisque Baudelaire dédie à Gautier « ces fleurs maladives ». On trouve le poème « la muse malade », qui indique bien que Baudelaire reconnait au morbide quelque beauté.
Baudelaire refuse l'art traditionnel où le beau se trouve défini par son éloignement de la réalité. Selon lui, son époque a sa propre beauté : si le réel n'est pas toujours fiable et peut suggérer le surnaturel, alors le laid peut, à son tour, supporter l'harmonie et devenir un critère esthétique.
La Modernité est un essai de Baudelaire publié dans Le Peintre de la vie moderne en 1863. Il y définit le concept de modernité comme la quête de la beauté des tendances éphémères, pour l'intégrer, à des fins artistiques, à ce qui est éternel.
Traditionnellement, la poésie revêt la forme d'un texte versifié obéissant à des règles particulières en termes de métrique, de scansion, de rimes, s'inscrivant ou non dans une forme fixe. Cependant, la poésie moderne s'est affranchie du vers traditionnel, qu'il s'agisse de l'assouplir ou de s'en passer totalement.
Charles Baudelaire (Poète). "Baudelaire cherche ce quelque chose qu'on nous permettra d'appeler la modernité ; car il ne se présente pas de meilleur mot pour exprimer l'idée en question. Il s'agit, pour lui, de dégager de la mode ce qu'elle peut contenir de poétique dans l'historique, de tirer l'éternel du transitoire.
Le poète donne une valeur allégorique au monde qui l'entoure. D'une façon plus générale, à travers l'évocation poétique d'un objet, se dessine une allégorie : le monde quotidien devient alors réflexion sur la condition humaine. Ainsi « L'Horloge » que décrit Baudelaire dans un de ses poèmes, n'est plus un simple objet.
Enfin, Baudelaire situe la femme entre le ciel et l'enfer, c'est à dire entre le bien et le mal. Ainsi, dans « Hymne à la beauté », le poète s'adresse directement à la Beauté représentée sous les traits d'une femme.
L'esthétique baudelairienne
Le titre du recueil révèle déjà quel est le but du poète. En effet, Baudelaire écrit de la poésie pour faire jaillir de la beauté au cœur même du mal. Les fleurs représentent ainsi la beauté, et le mal, évidemment, ce qu'il y a de plus sombre en l'Homme.
Baudelaire indique clairement le mouvement de retour à soi de la création poétique. La sublimation de la douleur par la réversibilité permet donc au souffre- douleur, en lutte avec la pleine conscience de son être, de s'écarter de lui-même pour mieux regagner la souffrance qui le définit.
Baudelaire, le poète de la boue
Dans le projet d'épilogue, deux vers avant le vers « Tu m'as donné ta boue et j'en fait de l'or », Baudelaire se compare à « un parfait chimiste » lequel effectue donc cette opération de transformation de la boue en or.
Le spleen s'oppose ainsi à l'idéal et « l'ennemi » peut aussi être intérieur : « Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie, / Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur / Du sang que nous perdons croît et se fortifie ! ».
La poésie traditionnelle, en vers, est souvent organisée en strophes. Une strophe est un regroupement de vers. Parmi ces poésies, il y en a qui sont des formes fixes, c'est-à-dire qui sont des formes utilisées ou qui ont été utilisées par plusieurs poètes dans l'histoire de la poésie.
La rime est l'une des caractéristiques de la poésie classique. Le retour des sonorités crée un effet à la fois visuel et sonore et influe sur le rythme du poème. Le choix du schéma de rimes est significatif. On distingue ainsi les rimes plates (aabb), les rimes croisées (abab) et les rimes embrassées (abba).
La poésie est l'art d'exprimer les émotions et les sentiments, les rêves, les pensées... tout ce qui inspire l'homme en général et le poète en particulier. le poète peut être aussi un être marginal et révolté, qui refuse l'ordre social.
LES FLEURS DU MAL (C. Baudelaire)Fiche de lecture
Il rompt le pacte poétique qui relie poésie et nature. Ce refus de la nature est refus du romantisme et de la création. Tout au contraire, c'est dans le négatif, le mal, le transitoire, le délaissé de la société moderne qu'il va tenter de rejoindre l'infini.
On considère Baudelaire comme un héritier du romantisme et un précurseur du symbolisme.
Guillaume Apollinaire : le père de la poésie moderne.
L'idéal, chez Baudelaire, peut se résumer par la volonté de voir Dieu, ou à tout le moins la beauté par laquelle celui-ci se manifeste : cette ascension morale procure une joie et une ardeur qui s'oppose à la réalité spleenétique de sa vie habituelle.
Une relation asymétrique, où la Beauté règne sur le cœur des poètes, et semble se délecter de ce pouvoir. La Beauté est donc cruelle, ce qui est très romantique. Le poète fait rimer la grandeur de la beauté (« attitude », « monument ») avec la faiblesse des poètes qui lui vouent un culte (« études », « amants »).
Parmi les poèmes les plus connus : - l'« Albatros », qui dévoile l'analogie entre « le[s] vaste[s] oiseau[x] des mers » persécuté par les marins sur le pont du navire et le poète, « Prince des nuées » que « ses ailes de géant [l] empêchent de marcher ».