Comme nous l'avons vu, la mémoire collective joue un rôle important dans la construction de l'identité d'un groupe dans la mesure où l'histoire racontée la définit et la valorise. Il est donc difficile d'intégrer dans cette mémoire les événements violents dont le groupe s'est rendu coupable.
« Nos données démontrent que la mémoire collective, qui existe en dehors et au-delà des individus, organise et façonne la mémoire individuelle. Elle constitue un modèle mental commun permettant de connecter les souvenirs des individus à travers le temps et l'espace », souligne Pierre Gagnepain.
Les questions vives et sensibles de l'enseignement : histoire et mémoire, colonisation, esclavage, Shoah et déportation, immigration, génocide arménien, espaces extra-européens, guerres, débats et lois mémoriels....
La mémoire collective peut se construire sous forme d'un Mémorial, d'un musée où le passé d'un peuple est retracé. A Caen par exemple, siège le Mémorial, grand musée sur le Débarquement de la seconde guerre mondial.
Ce n'est pas de tout qu'il faut se souvenir, mais de ce qui est nécessaire pour l'épanouissement de nos facultés cognitives et pour la vie. En d'autres termes, il ne faut pas empêcher les fonctions de la mémoire de s'équilibrer par elles-mêmes, sans quoi nous risquons de porter atteinte à nos fonctions vitales.
Le passé, trop souvent érigé en modèle, nous empêche de vivre pleinement le présent. L'oubli n'est pas une défaillance de la mémoire mais une force de la volonté qui veut savourer la vie. Oublier rend heureux.
La connaissance du passé permet de libérer présent et avenir en ayant une compréhension du présent (conséquences du passé), une vue des mécanismes de l'histoire et des éléments sur la nature humaine qui permettent d'éclairer l'action.
Le devoir de mémoire consiste à préserver et à transmettre aux plus jeunes la mémoire et les valeurs républicaines des hommes et femmes qui ont défendu le territoire national et ses idéaux. La paix et l'histoire doivent être au cœur de l'apprentissage civique des générations futures.
Le 8 mai 1945, l'Allemagne nazie capitulait, ouvrant la voie pour la fin de la Seconde Guerre mondiale. Avec la libération des camps, l'Europe découvre, pétrifiée, les horreurs de la guerre. Plus que n'importe quel autre génocide, la Shoah a marqué les mémoires.
Tout d'abord, la justice (inter)nationale va pouvoir contribuer à restaurer le respect des droits humains en mettant en œuvre le droit des victimes, notamment en leur donnant la parole. Le travail de mémoire va quant à lui permettre d'établir, le plus impartialement possible, la vérité des événements.
Pourquoi est-il essentiel d'entretenir le devoir de mémoire ? C'est une obligation morale. Il faut agir pour que des événements tragiques, sanglants ou douloureux ne se reproduisent pas. Les garder présents à l'esprit de tous contribue à les éviter.
Il permet de se placer au sein de sa famille et de mieux la comprendre. Nous vous invitons à ce propos à lire notre article : Le souvenir, socle de l'identité. Les souvenirs familiaux, qu'ils soient matériels ou non, permettent de faire perdurer la mémoire au fil des générations.
1. Activité biologique et psychique qui permet d'emmagasiner, de conserver et de restituer des informations. 2. Cette fonction, considérée comme un lieu abstrait où viennent s'inscrire les notions, les faits : Ce détail s'est gravé dans ma mémoire.
Vous vous souvenez de la plaque d'immatriculation, du prénom du chat de votre voisin lorsque vous étiez enfant, mais vous ne parvenez pas à vous rappeler du contenu de votre dernière assiette ? Ce phénomène n'a rien de pathologique, il est même parfaitement normal : c'est ce qu'on appelle la mémoire sélective.
En neurosciences, la mémoire est la capacité d'acquérir, de conserver et de restituer une information. Chez certains psychologues, la définition la plus satisfaisante de la mémoire est la possibilité d'adapter son comportement en fonction de l'expérience passée.
Mémoire officielle et mémoire vive
La mémoire vive correspond aux souvenirs d'un événement passé, vécu directement ou transmis depuis un témoin direct, tandis que la mémoire officielle correspond aux représentations institutionnalisées du passé.
Il est important de rappeler à la mémoire certains épisodes particulièrement noirs de l'histoire: pour rappeler les événements mm les plus noirs de l'histoire car comme cela on sait comment ça c'est produit et que faire pour éviter que cela se reproduise. en hommage aux victimes de ces moments noirs.
Se souvenir de cette guerre, c'est se rappeler les gens qui ont souffert ou qui sont morts pour nous. Et ça permet de mieux comprendre certaines décisions : la construction de l'Union européenne, par exemple, pour que les pays s'entendent. Parce qu'il faut tout faire pour protéger la paix !
La commémoration permet autant aux élèves qu'aux adultes d'avoir une meilleure connaissance sur les génocides et la guerre. Cela les aide à réfléchir aux idéologies et aux actions qui conduisent aux génocides ou à leur prévention.
Le devoir de mémoire est de témoigner et de garder vivace le souvenir d'événements vécus pour tirer les leçons du passé car comme le disait Elie Wiesel : « Le bourreau tue toujours deux fois, la seconde fois par l'oubli. »
Dire la mémoire en classe devrait aider, au contraire, à produire du sens, à privilégier l'intelligence sur le souvenir, à affirmer des vérités encore plus probantes : à mieux connaître et apprendre de l'histoire, par conséquent, pour armer au passage tous les nouveaux citoyens.
la loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l'esclavage en tant que crime contre l'humanité (dite loi Taubira) ; la loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés .
Si l'on ne peut vivre sans mémoire, l'oubli est une fonction tout aussi utile dans la vie. Il n'est pas qu'une déficience de la mémoire. Il est aussi une force, sans laquelle il nous est impossible de vivre dans le présent. Digérer le passé, voilà un impératif essentiel à l'équilibre psychique.
Mieux vaut dès lors l'oublier, puisque l'on ne peut plus le modifier. Plus encore, il faut l'oublier, c'est une nécessité vitale. « Nul bonheur, nulle sérénité, nulle espérance, nulle fierté, nulle jouissance de l'instant présent ne pourrait exister sans faculté d'oubli. » (Nietzsche, Généalogie de la morale).
L'Histoire permet de connaître le passé, de comprendre le présent et, si elle ne permet pas de prédire l'avenir, elle le nourrit de sa représentation.