La Russie coupe le gaz, l'Allemagne contre-attaque sur le pétrole. Berlin a placé sous tutelle les filiales allemandes du groupe pétrolier russe Rosneft. Le but de cette décision stratégique, selon l'“Augsburger Allgemeine” : permettre au pays de se détacher du pétrole russe.
Si la Russie souhaite «couper le gaz» à l'Union européenne, elle «n'attendra pas l'automne ou l'hiver», a estimé jeudi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, jugeant néanmoins peu probable une interruption «brutale» de l'approvisionnement.
Coupure du gaz russe : "Cet hiver, Poutine va jouer à ouvrir et refermer les robinets", estime un expert en énergies. À partir de jeudi 1er septembre, le groupe français Engie ne sera plus livré en gaz, a fait savoir le géant de l'énergie russe Gazprom.
Après la Pologne et la Bulgarie, Gazprom n'alimente plus la Lettonie en gaz naturel. Une nouvelle confirmation que l'arrêt des livraisons de gaz russe en Europe n'est plus qu'une question de temps, même si Moscou joue à rendre l'approvisionnement en gaz incertain.
La Norvège demeure le principal fournisseur de la France (36 % du total des entrées brutes), devant la Russie (17 %), l'Algérie (8 %), les Pays-Bas (8 %), le Nigeria (7 %) et le Qatar (2 %).
Fin avril, la Pologne et la Bulgarie sont devenues les premiers pays de l'UE à être coupés du gaz russe. Gazprom, le géant russe de l'énergie contrôlé par l'État, a informé les deux pays que les flux de gaz seraient interrompus en raison de leur refus persistant de payer leurs factures en roubles.
L'Europe peut se passer de gaz russe, selon le commissaire européen Thierry Breton. Ci-dessus, le méthanier « Dream LNG » s'approvisionnant en gaz naturel liquéfié au port de Prigorodnoye, situé sur l'île montagneuse de Sakhaline, à l'est de l'Asie, en janvier 2022.
L'importation de gaz naturel
La France importe son gaz naturel via deux types de transport : Un réseau de gazoducs (ce sont des canalisations dédiées au transport du gaz sous pression sur de longues distances) en provenance d'Europe du Nord et de Russie. Un transport par bateau depuis les autres régions du monde.
Au moment où les livraisons de gaz en provenance de la Russie ont cessé, le gaz russe ne représentait plus que 9% du gaz consommé en France (contre 17% en février 2022). Ce n'est pas notre source principale d'approvisionnement, contrairement à certains autres pays européens.
En 2021, environ 45% des importations de gaz naturel de l'UE provenaient de Russie. Face à la situation actuelle, la Commission européenne propose un plan, baptisé REPowerEU, visant à affranchir l'Union de sa dépendance au gaz russe d'ici à 2027. En 2021, l'UE consommait 400 milliards de mètres cubes de gaz.
Quelles sont les raisons principales de ces hausses ? Commençons par la hausse des prix du gaz. Lorsque l'on regarde les prix du gaz sur les marchés de gros, on observe qu'il y a une vraie hausse depuis août 2021. Un an plus tôt, en 2020, les prix du gaz avaient baissé, parce que la demande était faible.
La France dépend partiellement de la Russie, mais elle est aussi le premier employeur étranger dans ce pays. Les sanctions infligées à la Russie, après l'invasion de l'Ukraine, pourraient également peser sur les échanges commerciaux.
En effet, en 2014, la France a importé 27,3 TWh d'électricité. D'ailleurs, avec 13,2 TWh, l'Allemagne est le principal fournisseur en énergie électrique devant la Suisse (9,1 TWh), l'Espagne (2,9 TWh), le Royaume-Uni (0,8 TWh), la Belgique (0,8 TWh) et l'Italie (0,5 TWh).
La France, dépendante à 20 % du gaz russe
La quantité de gaz russe importée par la France pour répondre aux besoins de consommation du pays est loin d'être négligeable : en 2019, sa part dans les importations de gaz en France était de 20 %1.
[NDLR : l'Ukraine ne se fournit plus directement en gaz russe depuis 2014]. Ces pipelines ne sont pas endommagés, ils sont donc plus ou moins intacts et le transit se poursuit à travers l'Ukraine. En revanche, nous disposons des pipelines de distribution, dont la situation varie d'une région à l'autre.
“La Chine et l'Inde ne sont pas les seuls pays à acheter du pétrole russe”, commente Le Temps. La semaine dernière, l'Asie était encore la principale destination des exportations de brut russe, avec 50 % (1,71 million de barils), mais l'Europe en achetait 45 % (1,55 million de barils).
Une activité continue même si elle est peu visible
Au cours de cette période, la France a produit environ 100 millions de tonnes de pétrole et 300 milliards de m3 de gaz (245 Gm3 pour le seul gisement de Lacq, 56 Gm3 pour Meillon). Environ 4 000 puits d'exploration et de production ont été forés.
Les principales réserves de gaz naturel
Le pays affichant la réserve la plus importante est la Russie, avec une moyenne de 37,4 milliers de milliards de m3.
Or, cet équilibre est régulièrement menacé par des conflits géopolitiques, notamment entre la Russie et l'Ukraine. Pour comprendre la situation, il faut savoir que l'exportation du gaz russe vers l'Europe se fait en partie via le territoire ukrainien (mais aussi par l'Allemagne, la Pologne ou encore la Turquie).
La Russie a un rôle important dans le secteur européen de l'énergie, étant le plus grand exportateur de pétrole et de gaz naturel vers l'UE.
À Termokarstovoye est exploité un condensat de gaz utilisé pour fabriquer du kérosène, lui-même, envoyé pour ravitailler les bombardiers russes en Ukraine, révèle une enquête du journal Le Monde. Total a démenti avant d'annoncer 24 heures plus tard céder cette activité.
Le gaz africain, une alternative aux importations russes pour les Européens ? Le plan de la Commission européenne REPowerEU, adopté le 19 mai, dessine d'évidentes opportunités pour un continent qui assurait jusqu'ici à l'Europe un peu plus de 10 % de sa consommation gazière. Lecture 5 min.
Des importations des marchandises françaises en Ukraine en 9 mois de 2021 se composaient principalement de produits chimiques divers (15,0%), moyens de transports terrestres autres que les chemins de fer (11,9%), produits pharmaceutiques (10,7%), réacteurs nucléaires, chaudières et machines (8,6%), huiles essentielles ...
Le pays importe également des fruits, des tomates, de viande bovine, de l'huile de palme. La Russie est un exportateur net de céréales et d'oléagineux. Le pays figure parmi les premiers exportateurs mondiaux de blé, d'huile de tournesol, et d'orge.