Hé bien, le problème, c'est qu'
La lecture de la préface est très éclairante ; Racine y montre que Phèdre est l'héroïne tragique par excellence : sa passion est interdite puisqu'elle aime son beau-fils, ce qui est considéré comme un inceste ; de plus, cette passion est « fatale » puisqu'elle est inscrite dans la destinée de l'héroïne.
La raison de cet amour est donnée par Pierre Grimal. Hippolyte honore Artémis tandis qu'il méprise Aphrodite. Cette dernière, pour se venger, suscite chez Phèdre cette passion coupable. Phèdre s'offre à Hippolyte qui la rejette.
Phèdre réagit violemment au rejet d'Hippolyte. Elle est prête à mourir, mais elle souhaitait décider elle-même et mourir sans honte, ce qui n'est désormais plus possible. Cet aveu marque donc un tournant dans la pièce, car il condamne les deux héros tragiques.
La passion amoureuse
Son amour pour Hippolyte n'est pas pur, c'est un amour charnel, elle le désire, elle le veut. Elle parle, à demi-mots, de son corps, de sa jeunesse. Phèdre est torturée par ses sentiments. Sa passion la consume.
Hippolyte prétend aller chercher son père mais à vrai dire il fuit devant l'amour qu'il éprouve pour Aricie. C'est un amour réciproque mais également interdit parce qu' Aricie est l'ennemie de son père à cause de ses ancêtres. L'annonce de la mort de Thésée est la première étape du dénouement de la tragédie.
La passion est considérée comme une maladie incurable. La mort est donc le dernier recours de Phèdre. Thésée est également puni de ses excès et condamné à la solitude en perdant sa femme et son fils. Le dénouement de la pièce montre au public les ravages de la passion.
Mais elle apprend par la bouche d'Oenone qu'Hippolyte aime Aricie. Jalouse, elle décide alors de ne rien dire. Malgré l'intervention d'Aricie, Thésée demande à Neptune de punir son fils. Le suicide d'Oenone, désespérée de se voir condamnée par Phèdre, le trouble.
Hippolyte : Fils de Thésée et d'Antiope (reine des Amazones). Il est amoureux d'Aricie. Aricie : Princesse de sang royal d'Athènes, descendante des Pallantides, un clan ennemi. Œnone : Nourrice et confidente de Phèdre.
La tragédie de Racine tient uniquement au pouvoir des mots et des images et quels mots ! Phèdre porte à la fois le poids de la culpabilité maternelle et des remords d'éprouver un amour incestueux. Elle souffre également de la jalousie envers une rivale plus jeune qu'elle , la belle Aricie dont Hippolyte est amoureux.
Hippolyte part en exil sur son char le long de la côte de Trézène. Il voit alors sortir de l'écume blanche des flots un monstre à forme de taureau et de serpent qui affole les chevaux. Incontrôlables, ceux-ci s'emballent et traînent Hippolyte sur les rochers où il trouve la mort.
Thésée, héros tragique
Phèdre a commis une véritable faute, en avouant son amour et en laissant sciemment sa servante accuser Hippolyte d'un crime qu'il n'avait pas commis. Thésée par contre n'est pas coupable. Il a été trompé, manipulé et trahi.
A l'exception, je pense, de Pausanias, il faut se re¬ présenter les auditeurs des sophistes dans le Protagoras comme des adolescents. Phèdre a donc, à la date de 432, environ dix-huit ans.
Thésée maudit et bannit son fils, qui en s'enfuyant connaît une fin tragique. Thésée reste seul, en proie aux remords et aux tourments.
Mais Thésée n'est pas mort et revient dans son royaume ; là, on lui fait croire que c'est son fils qui est amoureux de sa femme. Hippolyte est atterré ; il finit par être tué par un monstre marin, et Phèdre avoue la vérité à Thésée avant de se suicider.
Hippolyte devient un héros tragique, car sa mort était voulue par les dieux : "Un dieu qui d'aiguillons pressait leur flanc poudreux." Il est frappé par la fatalité.
Phèdre, demi-sœur du Minotaure, né d'une union contraire à la nature, est marquée par une fatalité familiale16: en concevant un amour adultère et incestueux, elle commet un sacrilège. Ce monstrueux nefas se trouve symbolisé par le monstre marin qui attaque et tue Hippolyte, l'objet de sa passion.
L'amour reste donc le thème principal de l'oeuvre. Un point important est que les personnages souffrent moins lorsque leur amour est loin d'eux. Phèdre cherche à étouffer sa passion pour Hippolyte en apaisant les divinités, en vain.
Conflit entre la belle-mère (Phèdre) et le père (Thésée) : Après le retour de Thésée, Phèdre est partagée entre avouer son amour coupable (et sa faute) à son mari, et mentir en accusant Hippolyte. Le choix qu'elle fait entraîne la mort d'Hippolyte.
C'est parce qu'elle apprend accidentellement de son mari, à ce moment précis, qu'Hippolyte aime Aricie, que Phèdre se laisse aller à une « jalouse rage » soudaine (IV, 6, v.
Acte V Hippolyte et Aricie décident de fuir ensemble. Thésée veut interroger Oenone sur la culpabilité d'Hippolyte, mais elle vient de se suicider et a disparu dans les flots. Aricie confirme à Thésée l'innocence d'Hippolyte et l'amour qu'ils se portent.
L'argument. Thésée a disparu depuis six mois. Hippolyte, son fils, annonce à son confident, Théramène, son intention de partir à sa recherche. Il veut aussi quitter Trézène afin de fuir son amour pour Aricie, sœur des Pallantides, un clan ennemi.
Dans le premier vers, Phèdre est encore humaine, elle souffre d'un amour impossible “une ardeur” qu'elle garde secrète “cachée”. Or tout l'enjeu de cette tirade est justement la révélation de cet amour. Dans le deuxième vers, Phèdre est devenue une “proie”, c'est à dire la victime d'une déesse prédatrice.
Phèdre est une tragédie classique de Racine jouée pour la première fois le 1er janvier 1677. Elle appartient au mouvement du classicisme.
La présence de Thésée donne ainsi à l'action son unité. Unité de lieu : toute l'histoire se déroule à Trézène.