Lorsqu'on se trouve devant une œuvre d'art dans un musée, on rentre parfois dans une profonde rêverie. Le monde réel autour de nous disparaît, et l'on se plonge dans le monde propre à l'œuvre qui peut être angoissant, apaisant ou étrange. Il semble donc que la contemplation esthétique nous éloigne de la réalité.
L'artiste nous propose sa propre perception du monde, en fonction de son histoire personnelle, ses expériences, sa culture, son époque et son état d'esprit. Il ne nous l'impose pas, mais nous invite à observer la réalité autrement. En modifiant notre rapport au réel, une création artistique modifie notre regard.
Le réel, en effet, est ce qui existe mais aussi ce qui pourrait être. Il est une notion qui se trouve au centre de toute explication (philosophie, science, art). L'art saisit ce réel de la manière la plus complexe. Dans sa saisie du réel, l'art intègre à la fois l'émotion, la raison et surtout les sens.
Pour Platon l'art est une activité mensongère puisqu'il consiste à produire des faux-semblants. L'art est une illusion et nous ramène au monde sensible, alors que la vérité selon la métaphysique platonicienne, existe dans le monde intelligible.
Les neurosciences nous enseignent que l'art stimule des émotions intimes et profondes mais aussi que leur pratique développe les capacités cérébrales des enfants. Au delà, il satisfait d'abord un besoin esthétique en procurant une satisfaction désintéressée, le contraire des besoins primaires.
Tout d'abord on peut partir du sens direct de la question, l'art a pour but de représenter la réalité. En effet certains domaines de l'art sont des imitations de la réalité. Par exemple l'autoportrait, qui est une représentation imagée d'une personne par elle-même, essaye de décrire au mieux le physique d'une personne.
L'art non seulement est incapable de changer le monde, mais avec Théophile Gautier, on peut dire qu'il ne le doit pas – au risque d'être jugé par des critères autres qu'esthétiques et utilisé à des fins idéologiques. Cependant, l'art n'est pas aussi coupé du monde qu'il le voudrait, car malgré tout, il a un public.
Un platonisme simpliste, d'origine essentiellement scolaire, transmet sans relâche l'idée que l'art et les artistes seraient condamnés sans appel par Platon parce que l'art ne serait qu'une activité mimétique dont le résultat ne ferait que nous éloigner des essences, seul objet digne de la contemplation du philosophe.
L'art pour Socrate comme pour tous les philosophes grecs c'est une technique. Une technique est un savoir-faire , une science est un savoir tout court. Qu'est-ce que la philosophie de l'art, et comment peut-elle être utilisée pour mieux comprendre la signification et la valeur de différentes formes d'art ?
Qu'il nous suffise de rappeler que l'art, en droit, divinise et glorifie la réalité en tant qu'apparence et en tant que volonté de puissance, et que pour cette raison, il peut être qualifié de grand stimulant de la vie. De cette manière, on comprend pourquoi Nietzsche accorde plus de valeur à l'art qu'à la vérité.
L'art nous éloigne de la réalité ou nous en rapproche selon le but qu'on lui fixe. Mais même enfermé dans le modèle de l'imitation, on a vu qu'on pouvait soutenir, avec Platon, qu'il nous éloigne de la vraie réalité.
L'art existe réellement, à la fois comme activité humaine et comme œuvres résultant de cette activité. 25L'essentiel de l'art tient à une manière de produire, faire que quelque chose soit dans le monde.
L'hyperréalisme est un mouvement artistique pictural du dernier quart du XX e siècle consistant en la reproduction à l'identique d'une image en peinture ou en sculpture, tellement réaliste que le spectateur vient à se demander si la nature de l'œuvre artistique est une peinture ou une photographie.
L'art peut contribuer à provoquer ce changement tel un catalyseur. Il permet tant aux individus qu'aux sociétés d'établir ou d'actualiser leurs rapports avec eux-mêmes, avec leur environnement, avec leurs semblables et aussi avec leur propre humanité, bref, d'ajuster leurs rapports avec cette réalité subjective.
L'art comme expression de l'idée
Bien souvent, les artistes se libèrent des contraintes de la société, pour pouvoir laisser libre-court à leurs émotions, leurs ressentis et leurs idées. L'art est donc perçu comme un moyen puissant d'exprimer des idées peu communes, ou de dénoncer certains maux de la société.
Les fonctions de l'art
L'art a de multiples fonctions. Il permet l'expression des individus. Il permet à chacun d'entrer en communion d'esprit avec d'autres individus, d'avoir l'impression de partager des moments, des sentiments et des émotions avec eux, d'être empathique vis-à-vis de ce qu'ils ressentent.
Se complaisant aux plus frelatées des apparences, l'art chez Platon est comme la sophistique : une virtuosité de l'illusion et une entreprise de perversion. C'est à l'art cependant que la cité platonicienne confie l'éducation des enfants, l'organisation des cérémonies, la composition des danses et des chants.
La critique platonicienne de l'art a par suite une signification non seulement esthétique, mais aussi morale. Parce qu'il encourage la confusion du bien et du plaisir, l'art a des conséquences moralement désastreuses : il engendre en l'homme un conflit entre l'affectivité et la rationalité.
Pour Aristote, imiter en art, c'est chercher à reproduire « avec la plus grande exactitude ce qui s'offre à notre perception dans la nature ». L'artiste doit donc chercher à reproduire ce qu'il voit naturellement. Pour Aristote, la caractéristique de l'art n'est pas l'invention ni la création mais la reproduction.
Hegel a donc en vue la production de l'œuvre dans un double sens : ce qui s'élabore (ou se crée) d'une part, et ce qui se manifeste et prend sens à travers cette création de l'autre. Autrement dit, l'œuvre est à la fois de l'esprit et pour l'esprit, car c'est l'esprit qui en est le destinataire.
L'art n'est donc pas un savoir conceptuel; son but est la représentation dans l'existence sensible de ce qu'il y a de plus élevé et de plus spirituel: la vérité, la liberté. Le plus haut qu'une époque atteigne, toutes les manifestations de sa vie l'expriment.
Hegel a donc montré quelle était la fin de l'art : La représentation sensible de l'absolu 6. Par « absolu », Hegel entend « Dieu », « l'Idée », « l'Esprit », « l'opposition conciliée des contraires », « la vérité » ; ce sont là autant de synonymes.
Le but de l'art n'est pas d'apporter une connaissance. Il nous divertit, nous délasse, entraîne nos passions, excite nos désirs. Certes, il nous fait aussi réfléchir mais, en elle-même, une œuvre ne livre pas, contrairement aux sciences, de thèse à propos de la nature de la réalité ou des événements.
L'art imite la nature, qui incarne l'idéal de beauté. Cependant, l'art ne peut pas simplement imiter la nature. L'art est aussi expression personnelle et création spirituelle autonome : l'artiste propose sa propre vision dans ses oeuvres.
L'art est une activité créatrice. C'est le moyen par lequel l'être humain se détache de la nature. Contrairement à la technique, son produit n'a pas comme finalité d'être utile, il est destiné à la contemplation plutôt qu'à l'action. L'art est lié à la question du beau et à son universalité.