Parce que le Beau est toujours étonnant, il serait absurde de supposer que ce qui est étonnant est toujours beau (II, 616). » Baudelaire s'élève contre le public moderne qui demande à être épaté par des bizarreries artificielles et des « stratagèmes indignes ».
Le beau est toujours bizarre dans le sens où il est là pour mettre à l'épreuve notre admiration de la beauté divine. Serions-nous donc capables de préférer la beauté éternelle à celle de ce monde créé justement pour nous mettre au défi de savoir où la réelle beauté se trouve.
Le beau est extrait du mal, du laid. Il est ainsi mystérieux et énigmatique. Dans son recueil Les Fleurs du Mal ne dit-il pas dans un poème intitulé « La Beauté » : « Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris ». leur douleur et souffrance.
Charles Baudelaire fait une présentation de la beauté, avec une allégorie de celle-ci, mais aussi en révélant un monde intelligible. De plus, on y trouve une réflexion autotélique sur la poésie grâce au mouvement du Parnasse et de la perfection, et une présentation de la situation du poète.
Baudelaire se considère comme un alchimiste qui transforme la laideur du réel en beauté : « J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or », écrit-il dans son poème « Orgueil ». Le poète se doit de transformer le réel par le verbe, en en extrayant la quintessence.
La beauté est décrite comme une alliance du bien et du mal. Sa nature contradictoire la rend insaisissable. Ces alliances de mots contraires définissent la beauté de façon paradoxale : elle est issue du bien et du mal. L'antithèse la plus frappante (on peut même parler d'oxymore) apparaît au vers 22 : « Ô Beauté !
Si l'être est envahi par l'angoisse, c'est parce qu'il aspire au bonheur mais que rien ici-bas ne peut le contenter. Le poète est donc partagé entre un sentiment de spleen, d'ennui, de mélancolie, et son aspiration à l'idéal.
Dans ce poème la beauté est décrite comme vivante et s'exprime librement de manière allégorique. Elle apparaît comme fascinante et parfaite aux yeux des hommes présentés comme « mortels ». Pour Baudelaire la beauté fascine les poètes, il y fait référence à 2 reprises dans ce sonnet.
– La parole de La Beauté, entité absente et inexistante en tant que personnage, peut s'apparenter à une prosopopée. – Le vers suivant précise le rôle de ce sein: « Est fait pour inspirer au poète un amour ». Métaphoriquement, le poète tète son inspiration au sein de la Beauté, sa muse, qui prodigue l'amour du beau.
la souffrance d'ici-bas considérée selon le dogme chrétien du péché originel, qui implique l'expiation ; le dégoût du mal — et souvent de soi-même ; l'obsession de la mort ; l'aspiration à un monde idéal, accessible par de mystérieuses correspondances.
Le beau est communément défini comme la caractéristique d'une chose qui au travers d'une expérience sensorielle (perception) ou intellectuelle procure une sensation de plaisir ou un sentiment de satisfaction ; en ce sens, la beauté provient par exemple de manifestations telles que la forme, l'aspect visuel, le ...
La beauté fascine également par son aspect monstrueux. Ainsi Baudelaire fait un rapprochement de la beauté et du monstrueux, comme un oxymore : "Ô Beauté ! monstre énorme, effrayant". Ces rapprochements inhabituels montrent la modernité poétique de Baudelaire.
Baudelaire, l'alchimiste. Baudelaire considère que c'est au poète d'apporter à la vie grandeur et beauté. Symboliquement, l'alchimie consiste à rendre au monde matériel sa perfection perdu en y faisant resplendir la beauté et la spiritualité.
Les foudres de la justice
Le 20 août 1857, le procureur impérial Ernest Pinard condamne le livre «pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs», Baudelaire et son éditeur doivent payer de lourdes amendes.
« La beauté est dans les yeux de celui qui regarde. » ? Cette citation généralement attribuée à Oscar Wilde le plus souvent sans sa source a été exprimée par différents auteurs, et avec des formulations plus ou moins proches. En anglais « Beauty lies in the eye of the beholder » est un proverbe.
L'argument qui tue sur Les Fleurs du mal : "Le recueil fait preuve de modernité en exaltant la beauté liée au mal." Le titre même du recueil, par le rapprochement qu'il fait des termes « fleurs » et « mal », à connotation opposée, suggère l'idée que l'on peut faire du beau à partir de quelque chose de mal.
Parfum exotique commence comme une évocation sensuelle de la femme aimée. Mais à travers ce sonnet, Charles Baudelaire donne aussi une définition de la poésie : pour lui, la poésie est synesthésique, et le poète un alchimiste qui transforme la prose en chant.
Les poèmes contenant « des passages ou expressions obscènes et immorales » étaient : Les Bijoux, Le Léthé, A celle qui est trop gaie, Femmes damnées, Lesbos et Les Métamorphoses du vampire . Ces six poèmes devaient être retranchés du recueil.
Ton regard, infernal et divin, Verse confusément le bienfait et le crime, Et l'on peut pour cela te comparer au vin. Qui font le héros lâche et l'enfant courageux.
Le poète y révèle que la douleur règne sur son imagination et qu'elle le transforme en celui qui change “l'or en fer ” et le paradis en enfer” ; il se compare au “plus triste des alchimistes ” . L'alchimie à laquelle fait référence Baudelaire fonctionne donc ici à l'inverse de la magie .
Baudelaire, le poète de la boue
Dans le projet d'épilogue, deux vers avant le vers « Tu m'as donné ta boue et j'en fait de l'or », Baudelaire se compare à « un parfait chimiste » lequel effectue donc cette opération de transformation de la boue en or.
À travers ses poèmes, Baudelaire montre qu'il est possible d'extraire la beauté du mal, de faire naître des fleurs, au sens métaphorique, à partir de la laideur du monde et des vices de l'homme. Selon Baudelaire, la beauté poétique a pour vocation d'étonner, voire de choquer.
La femme représente le Mal qui détruit le poète
La femme est une source de souffrance pour le poète. Destructrice, elle représente le Mal. Dans « La Destruction », qui ouvre la section « Fleurs du Mal », le Démon qui tourmente le poète prend ainsi la « forme de la plus séduisante des femmes » (v. 6).
Comment, amour incorruptible, T'exprimer avec vérité ? Grain de musc qui gis, invisible, Au fond de mon éternité !
Le poète donne une valeur allégorique au monde qui l'entoure. D'une façon plus générale, à travers l'évocation poétique d'un objet, se dessine une allégorie : le monde quotidien devient alors réflexion sur la condition humaine. Ainsi « L'Horloge » que décrit Baudelaire dans un de ses poèmes, n'est plus un simple objet.