Le mensonge est l'outil diabolique de ceux qui possèdent l'art de parler : en énonçant ce qu'il sait être faux, le menteur met le monde à l'envers, et soustrait au langage sa puissance métaphysique primordiale d'assurer le lien sémantique entre paroles et objets.
On ne détecte pas le mensonge, mais plutôt l'anxiété qu'il génère. Chez certains individus, le simple fait de penser à mentir générera de l'anxiété, alors que chez d'autres, le mensonge causera peu d'anxiété et, par conséquent, sera moins apparent.
On nous apprend depuis tout petit que le mensonge est mauvais, qu'il faudra toujours préférer la vérité au mensonge, aussi blessante soit-elle. Il ne faut pas la modifier, ne pas prendre parti et ne pas la tirer à son avantage ou au désavantage d'autrui. Le mensonge c'est mal, la vérité c'est bien. Tout simplement.
Le mensonge déguise la vérité dans l'esprit même du menteur ; Il implique toujours une volonté de tromper car il apparaît une construction préméditée dans l'intention d'obtenir l'adhésion de l'interlocuteur à un point de vue que l'on sait faux ou que l'on croit faux.
Par le mensonge extérieur, l'homme se rend méprisable aux yeux d'autrui, mais, par le mensonge intérieur, ce qui est encore bien pis, il se rend méprisable à ses propres yeux et attente à la dignité de l'humanité en sa propre personne […]. Le mensonge est abandon et pour ainsi dire négation de la dignité humaine […].
Les formes du mensonge
l'officieux, qui serait dit pour ne pas faire de peine, pour protéger, pour ne pas choquer, le joyeux, qui serait utilisé pour faire rire, pour distraire, le pernicieux, qui serait proféré pour faire mal, pour tromper, pour escroquer…
D'après Kant, ne pas mentir relève d'un. Mentir à quelqu'un, même prétendument pour son bien, revient donc à saper ce fondement sans même savoir quelles seront les conséquences effectives de ce mensonge. Pour Kant, il ne faut donc jamais mentir.
Mentir pour rassurer
C'est une raison valable de glisser un petit bobard car elle permet de ne pas faire souffrir inutilement la personne, sachant comme la vie est déjà assez dure parfois. Celui-là, on l'aime bien, parce qu'il nous rassure sur notre image et sur l'amour que notre partenaire nous porte.
Le mensonge protège l'autre
Si, si. Quel serait sinon l'intérêt de lui dire « De toute façon, j'avais pas tellement envie », au lieu de « Ça fait quand même plusieurs fois que t'as des pannes, non ? », si ce n'est une façon de préserver l'autre.
La manipulation se distingue toutefois du mensonge par son caractère incitatif ; elle vise à produire un schéma comportemental ou affectif. Le mensonge, de son côté, n'appelle pas forcement une action, mais une croyance.
Pourtant, le mensonge peut être utilisé pour protéger ses intérêts, ou ceux de quelqu'un d'autre du danger, à l'aide du mensonge éthique, ou du mensonge par protection. Ainsi, le droit à la vérité, dans certains cas, se mérite.
Alors, quels que soient sa forme et son auteur(e), comment et pourquoi le mensonge devient-il un poison dans la relation amoureuse ? Il peut ébranler la stabilité d'un couple « et mettre à mal la confiance au point d'envisager la séparation ou la vengeance, explique Lisa Letessier, psychologue clinicienne (1).
« Quand quelqu'un est un mythomane, c'est ce qu'on appelle un menteur pathologique, donc c'est quelqu'un qui ment au-delà de l'entendement habituel. [...] Les mensonges sont répétitifs, c'est presque compulsif.
- Soyez calme, confiant, en contrôle, regardez-le reculer sur sa chaise, s'agiter, se gratter la tête, agiter les pieds ou les mains, autant de signes qui montrent son inconfort et sa faiblesse. A la fin de l'entretien, proposez-lui une explication qui lui permette d'accepter le mensonge sans perdre la face.
La vérité révélée peut dévoiler une position de vulnérabilité, une part de nous qui va nous dévaloriser aux yeux des autres, peut blesser son interlocuteur voire le trahir. Certains vont dénier le droit à d'autres de lui asséner des vérités par illégitimité : « Tu n'es personne pour me dire cela ! »
Il cherche peut-être simplement à vous simplifier la vie à tous les deux. Si au contraire il vous ment sur des sujets essentiels (addiction, dettes...), c'est peut-être car il ne veut pas se l'avouer à lui-même. Ses promesses de ne pas recommencer en font un menteur pathologique dont il faut se méfier.
"Il n'y a pas de menteur par nature, développe Michel Fize. Il n'y a que des mensonges. Tout le monde peut donc changer, même après des années de mensonges." Evidemment, le niveau de difficulté de la transformation dépend ensuite de la place que les mensonges occupent dans notre vie.
La blessure de trahison est une souffrance émotionnelle. Elle se traduit par un schéma de pensée dans lequel la personne blessée est toujours dans le contrôle, doute de la confiance des autres et se montre très exigeante envers elle-même et envers son entourage.
Le mensonge est une forme de manipulation qui vise à faire accroire à autrui ce qu'il n'aurait pas cru s'il avait su la vérité. En général, le mensonge s'oppose à la véracité (le fait de dire le vrai), à la sincérité ou à la franchise.
Retenez que pardonner c'est « passer à autre chose ».
Vous n'avez pas à faire comme si le mensonge n'avait jamais eu lieu. Les mensonges répétés (ou toute autre action offensante) sont quelque chose que vous pouvez et devez surveiller. Aussi, plus la même personne vous ment, moins vous devriez être indulgent(e).
Dire la vérité conduit au respect.
Le fait que vous soyez digne de confiance créera aussi certainement du respect envers vous-même ainsi qu'une satisfaction intérieure vous rendant heureux de vos choix.
Une fois la confiance trahie, il faut du temps pour la regagner : il faut savoir récréer des occasions pour réparer petit à petit les dégâts. Choisir de redonner notre confiance à quelqu'un, c'est lui donner l'occasion de changer. C'est aussi refuser de le cataloguer définitivement.