(1609) Littré explique : « Molière, qui écrit Tartuffe , a emprunté ce mot à l'italien tartufo (« truffe, hypocrite ») [qui] se trouve dans le Malmantile de Lippi avec le sens d'homme à esprit méchant ; le Malmantile circulait manuscrit en France avant le Tartuffe [de Molière] » ; voir truffa (« escroquerie »).
Quant au nom propre de Tartuffe, (nom commun qui existait à l'époque, au féminin, dans le sens de « trompeur rusé »), c'est Molière qui lui a donné son sens actuel à travers son personnage d'hypocrite.
En 1690, le Furetière enregistre le mot, qu'il définit ainsi : « Tartuffe. Faux dévot et hypocrite. Molière a enrichi la langue de ce mot, par une excellente comédie à qui il a donné ce nom, dont le héros s'appelle ainsi. Elle est imitée d'une fort jolie nouvelle espagnole qui s'appelle Montufar. »
Le Tartuffe de Molière dénonce l'hypocrisie religieuse, les faux dévots, c'est à dire ceux qui détournent la religion pour servir leurs intérêts personnels. Néanmoins, il est difficile de ne pas voir dans cette pièce une critique de la religion également.
Orgon est un bourgeois fortuné et charitable qui recueille Tartuffe, un soi-disant homme d'Église qu'il admire. Mais ce séducteur invétéré (Tartuffe a pour habitude de séduire, c'est une manière d'être) n'est qu'un imposteur qui n'en veut qu'à la fortune de son hôte, lequel se laisse piteusement tromper et abuser.
Madame Pernelle arrive et malgré les accusations de son fils refuse de croire à la fourberie de Tartuffe. Un huissier, M. Loyal, arrive et ordonne à Orgon et à sa famille de quitter les lieux avant demain sous peine d'expulsion. Madame Pernelle finit par reconnaître son erreur et son aveuglement.
En 1664, sous l'impulsion d'une frange des dévots, Louis XIV interdit la représentation de la nouvelle œuvre de Molière, Tartuffe. Dans cette pièce de théâtre, l'hypocrisie a un manteau ecclésiastique. Le dramaturge y met en scène un faux dévot manipulateur : de quoi choquer l'Église.
Tartuffe, faux dévot chrétien, se réclamait de la même morale que ceux qu'il prenait de haut. Aujourd'hui, ceux qui pratiquent le signalement moral ne se font pas les champions d'une morale populaire ou universellement admise, mais très souvent cherchent à imposer de nouvelles normes.
Chez Molière, l'hypocrisie est indissociable d'une certaine subversion de la confiance. Tartuffe, de toute évidence, n'a pas choisi Orgon par hasard. Il a compris qu'il obtiendrait facilement sa confiance, et même qu'avec lui il pourrait se permettre d'être plutôt approximatif dans son rôle.
En se servant de papiers compromettants qu'Orgon lui a remis, il va le dénoncer au roi. Imprudence fatale : le roi a conservé son affection envers celui qui l'avait jadis bien servi. Il lui pardonne et c'est Tartuffe qui est arrêté.
Madame Pernelle et Orgon : ils sont naïfs, prenant fait et cause pour le Tartuffe, leur parole n'évolue pas. Dorine, Cléante, Elmire : ils s'entendent tous les trois pour démasquer le tartuffe, malgré trois caractères différents. Tartuffe est à part : c'est avant tout une figure fuyante, qui brille par son absence.
Le rythme très rapide de la scène 1 de l'acte I de Tartuffe met en valeur l'emportement de Madame Pernelle sur qui repose le comique de la scène.
Tartuffe ou Molière l'imposteur
Deux fois interdite, Le Tartuffe est à juste titre considérée comme une œuvre majeure de Molière. Cette fois-ci il dénonce le fanatisme religieux en introduisant un faux dévot, Tartuffe, dans la maison et le cœur d'un riche bourgeois, Orgon.
Faux dévot,
personne qui affecte hypocritement une dévotion outrée.
Tartuffe est devenu un type littéraire. Il est devenu surtout un nom commun : un « tartuffe » désigne un hypocrite. Il est présenté par Dorine comme un homme sage et courageux qui a servi loyalement son prince (I, 2). Il est fort riche et mène un train de vie aisée.
Après avoir violemment rejeté Damis qui dénonçait la duplicité de Tartuffe, c'est au tour d'Elmire de faire ouvrir les yeux de son mari. Elle a imaginé un stratagème : Orgon sera caché sous la table et entendra Tartuffe lui déclarer sa flamme.
La pièce respecte la règle des trois unités : l'action (que l'on peut résumer à la tentative de Tartuffe, faux dévot et imposteur,pour s'emparer des biens d'Orgon, son bienfaiteur) se déroule dans un lieu unique : le salon d'Orgon où défilent les personnages.
[...] Le comique Le Tartuffe utilise des procédés comiques variés. On note le comique de mots entre autres à la scène 4 de l'acte lorsqu'Orgon répète sans cesse Le pauvre homme ! à propos de Tartuffe, qui se porte très bien.
La demoiselle de compagnie de Mariane. Elle n'aime pas Tartuffe car, convaincue de sa malhonnêteté, elle le considère comme un hypocrite. C'est un personnage très bavard à qui Orgon demande sans cesse qu'elle se taise.
Tartuffe a été écrite par Jean Baptiste Poquelin dit Molière et présentée pour la première fois le 12 mai 1664 dans le cadre des "plaisirs de l'île enchantée" à Versailles. Molière y dénonce l'hypocrisie religieuse et les menaces qu'elle inflige à la société.
La pièce n'est plus jouée jusqu'en 1997 et la mise en scène inachevée de Dominique Pitoiset, reprise à leur compte par les comédiens (Jean Dautremay-Orgon, Philippe Torreton-Tartuffe, Cécile Brune-Elmire).
FLIPOTE, servante de Madame Pernelle. La scène est à Paris, dans la maison d'Orgon.
Loyal, exprime une déférence obligée à l'égard d'Orgon, ou "Madame" qui, dans la bouche des deux amoureux de la pièce, Tartuffe et Valère, désigne Elmire et Marianne (laquelle d'ailleurs n'est pas mariée: c'est l'usage précieux du "ma dame").
Mouvement littéraire : Classicisme Genre : Théâtre, comédie Structure et forme : cinq actes, dialogue en alexandrins Registres : comique et satirique Contexte : Entre 1664 et 1669, période pendant laquelle se déroule « la bataille de Tartuffe », Jean-Baptiste….
Deux camps s'opposent : celui de Tartuffe, soutenu par Orgon et sa mère, Mme Pernelle, et le reste de la famille, Elmire, l'épouse, son beau-frère Cléante, ses enfants, Damis et Mariane, sans oublier la servante Dorine.