Alors pourquoi les prix peinent-ils à baisser ? D'abord parce que dans l'Hexagone, les automobilistes roulent davantage au bioéthanol. Or, le SP95-E10, très plébiscité par les usagers de la route, a fait l'objet d'une hausse sensible de prix.
Hausse de la consommation de pétrole au niveau mondial
Alors que l'offre baisse, la demande de carburant, elle, est en hausse. Avec les vacances d'été et les déplacements en voiture mais aussi ceux en avion, la consommation d'essence a largement augmenté.
À quels prix s'attendre en 2024 ? Avec près de 1,76 euro le litre pour le gazole et 1,79 euro le litre pour le Sans Plomb 95 E10 en ce mois de janvier, les prix des carburants ne devraient pas baisser davantage durant les prochaines semaines.
Depuis plusieurs semaines, les prix du carburant ont connu une baisse, laissant envisager un retour à des tarifs encore plus faibles à la pompe en 2024.
Les marges des distributeurs en cause
Pour l'association de consommateurs CLCV, l'explication est claire : les marges brutes dites « transport distribution » ont explosé, c'est-à-dire différence entre le prix hors taxes du carburant et le prix à la sortie de la raffinerie (appelé « cotation Rotterdam »).
Si le véhicule fonctionne normalement avec de l'essence à 95, l'ajout d'essence à 98 octanes n'apportera aucune différence de performance. En revanche, l'utilisation du 95 dans un moteur 98 réduira les performances du moteur et pourra contribuer à son encrassement à long terme.
Les prix toujours élevés de l'essence et du gazole s'expliquent notamment par le fait que les fluctuations des prix du pétrole mettent plus de temps à se répercuter dans les stations-essence, et évidemment, les prix à la pompe augmentent plus vite qu'ils ne baissent.
Alors que l'année qui vient de s'écouler a vu le coût du carburant avoisiner les 2 euros le litre, les prévisions pour 2024 ne semblent guère positives. Selon les données fournies par le ministère de l'Écologie, 2023 s'est achevée avec le SP95-E10 proposé en moyenne à 1,78 € le litre et le gazole à 1,75 €.
La pression de la consommation a tendance à faire monter les prix. Ajoutée à ce phénomène, la baisse de production des pays de l'OPEP+ vient mettre une pièce de plus dans la tendance haussière des prix du pétrole.
L'augmentation du prix du carburant dans les stations coïncide avec une hausse du tarif du baril de Brent. En effet, les cours du pétrole voient actuellement un baril de Brent de mer du nord à un prix de 84,2 dollars. La semaine dernière, ce même baril valait 80,7 dollars.
Autrement dit, à partir de 2035, les constructeurs et les distributeurs automobiles ne pourront plus vendre de voitures neuves à moteur thermique. Cela signe donc la fin des motorisations essence et même des hybrides tant plébiscités.
C'est la loi des taux de change, et elle influence directement le prix que l'on paye à la pompe. L'Etat français a bien mis en place le 16 novembre une remise carburant, dont le montant s'élevait à 10 centimes d'euros par litre, mais celle-ci a pris fin le 31 décembre.
Supercarburant sans plomb : 1,80 €/L soit +0,05 € par rapport à février 2024 (1,75 €) ; Gazole routier : 1,77 €/L soit +0,10 € par rapport à février 2024 (1,67 €) ; Le prix de la bouteille de gaz (de 12,5 kg) est fixé à 26,12 €, soit +0,35 € par rapport à février 2024 (25,77 €).
Le prix du litre se stabilise
Cette hausse du carburant est toutefois modérée. Depuis mi-octobre, le litre se stabilise en dessous de 1,80 euro en moyenne. Il ne sera donc pas encore possible de toucher l'indemnité carburant de 100 euros qui sera reconduite pour 2024.
Désormais, le litre du super et gasoil coûte respectivement 840 et 828 FCFA, soit une augmentation respectivement de 110 et 108 FCFA.
Le carburant est une substance combustible qui assure le fonctionnement des moteurs thermiques. En France, comme dans de nombreux pays dans le monde, on trouve principalement trois types de carburant dans les stations d'essence, à savoir l'essence, le gazole et le superéthanol.
L'impact des grèves dans les raffineries
"La France importait près de 30% de son gazole de Russie en 2021", rappelle Olivier Gantois. Paris doit donc s'approvisionner en quantité auprès d'autres fournisseurs, moyennant un prix plus élevé.
Le surcoût français est aussi dû au fait que les Français consomment plus de SP95-E10 qui contient 8 à 9% de biocarburant dont le prix est monté en flèche ces derniers mois (jusqu'à dépasser la barre historique des 1 euro). "En France, on met entre 8 et 9% de biocarburant à la fois dans les essences et dans le gazole.
L'écart se creuse
À la pompe, le diesel coûte moins cher que l'essence, principalement en raison des droits d'accises (taxes): plus faibles sur le diesel et plus élevés sur l'essence.
Des prix déjà en hausse
Des prévisions qui se confirment déjà en ce début de mois de juin 2023. En effet, selon le ministère de l'écologie, le prix de l'essence SP95 a augmenté de 2,2 centimes en une semaine, contre 1,2 centime pour le diesel.
"La cause essentielle reste le prix du baril, qui est passé de 75 à 86 dollars en un mois, une forte hausse qui se retrouve mécaniquement à la pompe", explique Francis Pousse, président de la branche stations-service et énergies nouvelles du syndicat professionnel Mobilians.
Entre 2010 et 2018, le prix moyen du gazole est passé de 1,06 € à 1,51 € pour finir l'année 2022 aux alentours de 1,90 € après un pic à 2,09 € en juin 2022.
Comme souvent, cette progression des prix à la pompe s'explique principalement par la hausse du cours du pétrole, avec un baril de brent de la Mer du Nord qui s'échangeait à un petit peu plus que 84 dollars le 3 août contre 73,4 dollars il y a un mois.
Les prix élevés de l'or noir, la poursuite de la hausse des taux et de la solidité du dollar commencent à peser sur la demande mondiale pétrolière. Les cours du pétrole poursuivaient leur baisse ce jeudi, après avoir lourdement chuté la veille, de près de 6% pour le Brent et de 5% pour le WTI.
Production, forte demande, raffinage… Plusieurs facteurs contribuent à tirer les prix à la pompe vers le haut. La demande de pétrole pourrait atteindre un record mondial en 2023, selon l'Agence internationale de l'énergie.