Les tomates pourraient coûter plus cher cette année car 95% de la production française sont cultivées sous des serres chauffées au gaz. Les fraises et les concombres pourraient également être touchés par cette inflation. La guerre en Ukraine a provoqué la flambée du prix des énergies et en particulier celui du gaz.
En raisons de multiples facteurs, comme la sécheresse et les restrictions d'eau, le prix des fruits et légumes a augmenté de 11% selon les derniers chiffres de Familles Rurales et risquent encore d'augmenter dans les prochaines semaines.
Avec la hausse du prix du gaz, le prix des tomates pourrait exploser. En France, 80% d'entre elles sont cultivées hors sol, et nécessitent un chauffage au gaz. Les professionnels du secteur alertent sur une crise sans précédent.
La saison de la tomate, en France, s'étale donc de mai à octobre, avec des disparités selon les régions. En Bretagne, par exemple, elle est souvent plus tardive que dans le sud de la France et il n'est pas rare de devoir attendre juillet pour déguster les première salades.
Hiver : Pourquoi risque-t-on une pénurie de laitue, de tomates et de salades ? C'est assez probable sachant que la production de ces deux légumes nécessite du chauffage. Les serres utilisées pour leur culture en sont très gourmandes en électricité, notamment dans les régions froides.
L'importation fait flamber les prix
L'explication, c'est que le coût de la main d'œuvre est resté là-bas quasiment le même et qu'il n'y a pas d'intermédiaire. C'est l'importation d'Espagne ou de Belgique qui fait flamber les prix.
Ce qui explique la hausse des prix des fruits par rapport à l'été dernier, ce sont les hausses de coûts de production. « Les consommateurs sont touchés par une hausse du coût du carburant, de l'électricité et de l'énergie en général, c'est pareil pour les producteurs », explique Stéphanie Prat.
Ce phénomène est dû aux conditions climatiques difficiles dans le sud de l'Espagne. Le climat y est habituellement doux, permettant de cultiver des légumes dits "d'été" comme des salades, des aubergines ou encore des courgettes toute l'année.
Si les melons sont en général plus chers en début de saison quand la production est plus faible, cette année, les tarifs battent des records. Il y a certes l'inflation avec des coûts de production qui ont enflé de 30% cette année avec l'augmentation des prix de l'énergie et des matières premières.
Etant donné les caractéristiques spécifiques de la plupart des fruits et légumes frais (produits fragiles, périssables, peu stockables) et leur sensibilité à la météo, leurs prix sont particulièrement impactés par la loi de l'offre (volumes de produits disponibles) et de la demande (consommation).
"Cela s'explique par la hausse du prix du blé, ainsi que par celui de l'emballage. Le prix de la pâte à papier qui sert à faire le carton a fortement augmenté", précise l'expert. Ensuite, vient la moutarde, +8% de hausse, en raison des tensions autour de l'huile de tournesol.
C'est une conjonction de plusieurs facteurs : l'énergie et le carburant coûtent plus cher, donc la production de nombreux produits alimentaires transformés aussi.
Après la pénurie de moutarde, d'autres produits pourraient prochainement manquer dans les rayons, explique BFM TV lundi 22 août 2022. Parmi eux, les huiles, les féculents, les farines, les pâtes et le riz.
La tendance se poursuit en 2022 : l'énergie est, pour plus d'un tiers, la principale composante du taux d'inflation. L'épuisement des énergies fossiles, ainsi que la transition écologique vont continuer à mettre les prix de l'énergie sous pression ; la politique monétaire des banques centrales.
La demande en énergie augmente
D'autant plus que l'euro est en pleine dépréciation face au dollar. Ce qui « renchérit sur le prix du baril », explique au Parisien Jean-Pierre Favennec, consultant et professeur à l'IFP School et à l'université Paris-Dauphine. Concrètement, la valeur de l'euro chute face au dollar.
La plupart des agriculteurs français nourrissent leurs bêtes avec des céréales achetées sur le marché européen. La production de viande et de lait risque donc de coûter plus cher aux agriculteurs et cela aura donc une répercutions dans les magasins, tout comme l'huile.
Selon le baromètre de NielsenIQ, il manquait 5,7 % de produits en grande surface en août 2022. Si les pénuries de moutarde et d'huiles sont en train de se résorber, d'autres produits, comme les pommes de terre, le miel ou le lait, pourraient à leur tour manquer et voir leurs prix augmenter.
Parmi les produits qui pourraient subir les plus fortes hausses, on retrouve donc les produits de boulangerie-pâtisserie, en raison de la flambée du cours du blé, ainsi que le porc et l'huile, à cause de la production de maïs et de tournesol qui pourrait être bloquée en Ukraine ces prochains mois.
Une perte de 30 à 35 % des cultures de légumes
Les fruits et les légumes ne sont pas les seuls produits à subir une hausse des prix. Le fromage (+6 %), les yaourts (4.5%) et le lait demi-écrémé (4.5 %) également.
Toutes les productions végétales sont exposées aux caprices du climat. Certains fruits et légumes le sont plus particulièrement. Le vent, le gel, la grêle et la pluie peuvent détruire ou retarder les récoltes. Les fruits et légumes se font alors rares, entraînant une flambée des prix.
La forte demande en kiwi, difficile à satisfaire surtout au printemps et en été, permet des prix très rémunérateurs pour les producteurs. La production française de kiwi est en légère baisse depuis quelques années, passant de 67 000 t en 2015 à 51 000 t en 2020, selon Eurostat.
Le melon d'Espagne, vert ou jaune ? On appelle « melon d'Espagne » (mais ce n'est pas une appellation officielle), des melons allongés, en forme de ballons de rugby et qui d'ailleurs, ne viennent pas forcément d'Espagne.