Selon Francis Pousse, cette hausse s'explique par la plus forte demande en France. La production nationale serait en "sous-capacité". 80 % du carburant consommé en France serait du Gazole. Or, avec un baril de pétrole, sont produits "50% d'essence et 50% de gazole."
Depuis trois semaines, le prix du sans-plomb n'a cessé d'augmenter. De 1,74 euro, il a atteint 1,93 euro en moyenne, soit une augmentation de plus de 10%. La première raison, c'est la hausse récente du prix du pétrole brut. La seconde raison est saisonnière, et vient de l'autre côté de l'Atlantique.
La demande en énergie augmente
Concrètement, la valeur de l'euro chute face au dollar. Or, tous les achats de pétrole se font en dollars. Le pétrole coûte donc plus cher. En parlant de dollars, l'un des autres éléments expliquant cette hausse est l'arrivée de la driving season aux États-Unis.
On sait que les prix des carburants sont habituellement liés à la fluctuation des prix du pétrole, à la demande mondiale, aux marges des distributeurs et en particulier ici en France, aux taxes et au taux de change entre dollar et euro (le pétrole s'échangeant en dollar une valeur actuellement plus forte que l'euro).
Mise en place par le gouvernement depuis le 1er avril 2022, la remise carburant évolue ce 1er septembre. L'aide exceptionnelle pour accompagner les automobilistes face à la hausse des prix augmente dès aujourd'hui et va continuer pour quelques mois.
Le prix de l'essence n'est pas près de diminuer, selon des experts.
Une mesure qu'il avait lancée en avril 2022 avant de ne la réserver qu'aux stations-essence présentes sur les autoroutes durant l'été 2022. La baisse de prix a été confirmée et entre donc en vigueur jeudi 1er septembre 2022.
Il s'agit notamment de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente 40% du prix payé à la pompe. Il y a aussi la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), à 20%, prélevée sur le produit pétrolier et sur le montant de la TICPE.
La première raison, c'est la parité euro-dollar, c'est-à-dire la valeur de la monnaie européenne par rapport à la monnaie américaine. Combien vaut un euro en dollar, en sachant que le pétrole s'achète et se vend forcément en dollar.
L'essence coûte plus cher à cette époque
Et si le gazole est repassé sous les prix de l'essence, c'est aussi parce que l'essence a augmenté. Les cours du pétrole brut ont grimpé, notamment la semaine passée où le baril de Brent a pris un peu moins de 5 dollars, impactant davantage l'essence que le gazole.
Plusieurs éléments composent les prix des carburants affichés dans les stations-service : Le coût du pétrole brut (soumis à la loi de l'offre et la demande, le prix est donc variable) Les coûts de production, d'acheminement. Le coût de fonctionnement et marges réalisées par le distributeur.
Contactée par Le Monde, l'Union française des industries pétrolières (UFIP) confirme que cette « flambée récente du gazole [autour du 10 mars] est liée aux menaces d'embargo sur les hydrocarbures russes » brandies par les Européens et mises à exécution par les Etats-Unis.
La raison en est simple : le gasoil demeure le carburant le plus consommé en France, même s'il a connu un recul ces dernières années. Il pèse ainsi pour près de 77 % de la consommation de carburant. Or, pour schématiser, avec un baril on produit aujourd'hui pour moitié de l'essence et pour moitié du gasoil.
«Les pays exportateurs de pétrole ont tendance à limiter leur production pour exploiter leur pouvoir de marché. En limitant l'offre, bien que les quantités vendues soient moindres, les prix sont plus élevés et les profits aussi.
L'une des raisons de ce changement : le mode de fabrication du gazole. En effet, à partir d'un baril de pétrole (de 159 litres environ), il est possible d'obtenir 74litres d'essence. Pour la même quantité de matières premières, après raffinage, il n'est possible d'obtenir que 35litres de gazole.
Le conflit en Europe de l'Est intervient au moment où les prix étaient déjà en train de s'envoler en raison de l'insuffisance de l'offre et d'une forte reprise de la demande dans le monde provoquée par la levée des restrictions contre le coronavirus dans de nombreux pays.
Cette crise touche également d'autres matières premières, telles que le blé, le pétrole, ou encore le charbon et l'aluminium. L'accroissement des tarifs va impacter aussi bien les entreprises, la distribution et les consommateurs, qui vont le ressentir dans leur caddie au supermarché.
"Si le conflit perdure, le prix du pétrole va augmenter [...] et pourrait atteindre 115 ou 120 dollars. Mécaniquement, cela risque de se traduire dans plusieurs semaines sur le prix des carburants", explique Raphaël Boroumand.
En cause, une augmentation des coûts de production. Autres biens à connaître une forte augmentation, les pâtes et l'huile, dont le coût est en hausse de plus 15%.
Il faut faire le plein le matin, à la fraîche. Ne pas attendre d'être sur la réserve pour faire le plein, car le réservoir vide favorise l'évaporation. Au moment de se servir en carburant, ne pas appuyer à fond sur la gâchette qui a trois positions. Il faut choisir la position la plus lente.
Quand acheter une voiture essence ? Au final, une voiture essence sera intéressante si vous roulez peu (moins de 20 000 km /an) et si vous roulez essentiellement sur des petits trajets, avec beaucoup de ville notamment.
La différence principale réside dans le stockage des carburants dans les différentes stations. Aussi, les cuves qui permettent le stockage de carburant dans les supermarchés sont moins contrôlées que celles des stations-service. Ces dernières sont donc moins polluantes, mais coûtent plus cher.
Les taxes, 45 %. La matière première représente donc la moitié du coût. Or, les cours du brut restent élevés sur les marchés mondiaux, notamment en raison du conflit en Ukraine. Et la reprise mondiale tire la demande à la hausse, analyse Olivier Gantois, le président de l'Union française des industries pétrolières.
Contrairement aux États-Unis qui ont annoncé une interdiction des importations de pétrole russe, l'Europe ne l'a pas fait, probablement parce que la Russie fournit environ 25% du pétrole européen et environ 40% du gaz naturel européen pour le chauffage, l'électricité et l'industrie.
Le diesel est un sous-produit du pétrole. Il est raffiné aux mêmes endroits que l'essence. «Ce n'est pas juste utilisé dans les camions. Dans les avions, aussi, et même le mazout, pour l'huile de chauffage, c'est fait avec du diesel», explique Dan McTeague, président de l'organisme Canadians for Affordable Energy.