Lire Rabelais, c'est rire, bien entendu – et souvent aussi fort qu'un âne qui brait; mais c'est aussi, pour qui veut éplucher le texte, découvrir un prisme dans lequel se concentrent les savoirs humains antérieurs, et à partir duquel se diffuse la modernité.
Elle permet à Rabelais de développer une satire de la religion et de la société. Notamment grâce à l'inscription qui s'en prend aux hypocrites, gens de justice, usuriers et vérolés.
L'auteur veut bien faire passer un message humaniste ; mais derrière toute utopie, il y a une critique de la société tel qu'elle est et surtout la satire du clergé tel qu'ils vivent à son époque, et surtout le clergé régulier.
Il faut lire Gargantua pour sa truculence et sa drôlerie : c'est l'esprit d'une époque ! Une lecture scolaire, autant l'avouer tout de suite, et elle m'a laissé un souvenir que moyennement agréable. Non que je lui nies des qualités littéraires, juste qu'entre ce livre et moi ça n'a pas marché.
Dans Gargantua, Rabelais s'intéresse à la question du savoir par le biais du thème central de l'éducation qu'il développe dans onze chapitres. L'auteur se questionne sur le rapport de l'homme au savoir, mais cherche également à transmettre un savoir par l'intermédiaire de son œuvre.
1. Un rire démesuré D'abord, impossible de ne pas le remarquer : dans Gargantua, le rire est partout, démesuré, sans limites. Et c'est peut-être ce qui lui confère une première qualité éducative : il nous donne l'exemple de la générosité du savoir, qui se multiplie quand on le donne, sans limites.
Rabelais fait une satire féroce de l'éducation sophiste, qui, selon lui, ne permet à l'élève ni de trouver du plaisir à apprendre, ni de vivre en société. Il lui oppose un éloge appuyé de l'éducation humaniste, qui forme des jeunes gens cultivés et aptes à aller vers l'autre.
Quelle est la morale de Gargantua ? On l'a dit, Rabelais utilise le rire pour faire passer des messages à ceux qui lisent le roman. Celui que l'on peut retenir avant tout est bien de chercher à comprendre le monde qui nous entoure, respecter certains principes afin que celui-ci ne verse pas dans le chaos.
Instruit dans une pédagogie qui suit une méthode scolastique, Rabelais rejette dans ses écrits l'enseignement de l'institution religieuse, où il va illustrer une pédagogie qui suit les modèles de l'humanisme : une éducation qui donne une place très importante à la nature, au Dieu et au savoir.
allus. au géant Gargantua, personnage de Rabelais] Gros mangeur. Synon. goinfre, ogre.Je vous avertis que je mange comme un gargantua (Guèvremont, Survenant,1945, p.
Rire rabelaisien. Rire épanoui, moqueur.
Rabelais est un humaniste car sa passion de l'Antiquité le fait étudier les langues anciennes et traduire les ouvrages antiques en la langue parlée par ses contemporains. Il rompt avec le Moyen Âge en critiquant la société de son temps.
Dans le prologue, Rabelais s'adresse directement à ses lecteurs, qui sont aussi ses disciples, et il leur explique qu'il ne faut pas s'arrêter aux apparences, et qu'il faut chercher un sens plus profond à ces aventures joyeuses.
Rabelais a eu le mérite de souligner l'importance de la science ; Montaigne a mis l'accent sur la formation du jugement. Ils s'adressent à un lectorat différent : l'un veut divertir par une parodie d'épopée un lectorat très large ; l'autre écrit en philosophe.
- Veut une éducation humaniste centrée sur 3 pôles : état d'esprit (référence à l'Antiquité), formation complète (on pense l'homme dans sa globalité : âme, esprit, corps), un savoir-être (doit savoir se comporter en société -> vocabulaire nouveau : « excréments naturels »).
Comme dit précédemment, Rabelais est un auteur humaniste. Pour en savoir plus sur l'Humanisme, clique ici. L'humanisme est un courant de pensée apparu pendant la Renaissance au 16e siècle en France.
Les cibles de la pensée : le sophisme, la guerre et la religion. Les intellectuels sophistes sont la première cible des attaques de Rabelais. Ce sont des précepteurs chargés d'éduquer les jeunes hommes selon des principes que Rabelais abhorre.
On rejoint ici l'éducation humaniste proposée par Rabelais, où le savoir n'est pas que dans les livres, mais aussi dans l'accès à l'extérieur, l'activité physique et le partage avec l'autre.
On notera le portrait peu flatteur (mais fait par un connaisseur) des parisiens par Rabelais : le peuple de Paris est tellement sot, tellement badaud et stupide de nature … les Parisiens, qui sont par nature bons jureurs et bons juristes, quelque peu imbus d'eux-mêmes …
Strophe de dix vers : dizain En guise d'avertissement aux lecteurs, Rabelais écrit ce dizain de décasyllabes. Ce dizain n'apparait que dans la seconde édition de Gargantua, pour corriger l'effet trop brûlant produit par le prologue. Vers 1 : Rapprochement de l'auteur avec ses lecteurs.
Il fait des jeux de mots (il s'enrime), il fait des poèmes (voir le distique), il raisonne même en faisant de la logique : Il n'est, dit Gargantua, pas besoin de se torcher le cul s'il n'y a pas de saleté. Or la saleté n'y peut être si on n'a pas chié.
Ses œuvres majeures, comme Pantagruel (1532) et Gargantua (1534), qui tiennent à la fois de la chronique, du conte avec leurs personnages de géants, de la parodie héroï-comique, de l'épopée et du roman de chevalerie, mais qui préfigurent aussi le roman réaliste, satirique et philosophique, sont considérées comme une ...
Le moine défroqué est un apôtre de la liberté de conscience
Grâce à lui, il peut répandre son rire provocateur. Car « le rire est le propre de l'homme », pense- t-il. Le moine défroqué est un apôtre de la liberté de conscience, chantre du libre examen et de l'indépendance d'esprit.
Les livres de Gargantua et de Pantagruel inquiétèrent les censeurs, mais Rabelais avait de puissants protecteurs, dont Jean du Bellay, évêque de Paris, le seigneur de Langey, Marguerite de Navarre, ses deux rois et, enfin, le cardinal Odet de Châtillon, futur anglican, qui encouragea Rabelais à écrire son Quart Livre, ...
S'il advenait que l'air fût pluvieux et intempéré, tout le temps d'avant dîner était employé comme de coutume, excepté qu'il faisait allumer un beau et clair feu, pour corriger l'intempérie de l'air.