Il y a des limites à ne pas franchir dans l'accumulation d'éléments mémorisés. Nietzsche met en garde contre les dangers de la mémoire, et donc de cette discipline qui est l'histoire, l'histoire des peuples, de notre civilisation. Ainsi, personne ne peut vivre heureux sans oubli.
2) L'oubli total est impossible
Sans mémoire, il lui manquerait une fonction vitale essentielle à son équilibre psychique, et donc à sa vie. Du point de vue collectif, sans mémoire, une civilisation ne pourrait non plus être pérenne puisque c'est la mémoire collective qui lui donne son unité à travers le temps.
La vie est naturellement faite d'ombre et de lumière.
C'est, selon Nietzsche, grâce à cet équilibre des choses, par-delà le bien et le mal - pour reprendre l'un de ses plus célèbres ouvrages - entre nos faiblesses et la faculté de pouvoir aller de l'avant que l'on va pouvoir affirmer notre force vitale.
Nietzsche pense que tous les idéaux, qu'ils soient religieux, philosophiques ou politiques, ont la même finalité, celle d'inventer un au-delà meilleur que l'ici-bas et d'imaginer des valeurs « transcendantes ». Nier le vrai réel au nom de fausses réalités au lieu de l'assumer et de le vivre tel qu'il est.
Si l'on ne peut vivre sans mémoire, l'oubli est une fonction tout aussi utile dans la vie. Il n'est pas qu'une déficience de la mémoire. Il est aussi une force, sans laquelle il nous est impossible de vivre dans le présent. Digérer le passé, voilà un impératif essentiel à l'équilibre psychique.
Selon la psychologue Bluma Zeigarnik, le cerveau de l'être humain n'arrive pas à oublier les tâches qu'il a commencées et qu'il n'a pas pu achever. Même s'il en a accompli d'autres à côté, il va toujours avoir tendance à se focaliser sur ce qu'il n'a pas terminé.
Pourquoi ne faut-il pas oublier le passé si nous voulons nous donner un avenir ? Parce que la vie individuelle, tout comme l'histoire collective, se conçoit comme continuité temporelle. Il serait impossible de couper le fil du temps. Tout comme la mémoire, l'oubli peut être volontaire ou involontaire.
Dans le Crépuscule des idoles, il déclare ainsi : « La valeur de la vie ne saurait être évaluée. Pas par un vivant, car il est partie, et même objet de litige ; pas davantage par un mort, pour une tout autre raison ». Pour Nietzsche, la vie n'est digne d'être vécue seulement si nous avons des buts à atteindre.
Nietzsche est ce philosophe qui n'épouse pas cette définition presque unanime du bonheur, à savoir le bonheur comme un état durable de complète satisfaction, de bien suprême -, en d'autres termes « l'ataraxie »30 comme absence de troubles.
Vivre, c'est toujours produire des valeurs, produire des jugements, produire des interprétations. Il faut donc trouver un critère immanent à la vie, au sein de ces jugements. C'est ce que Nietzsche appelle la « volonté de puissance ».
Nietzsche va plus loin, et s'oppose même au dualisme classique que l'on effectue entre âme et corps : l'être n'est que corps puisque l'être n'est que instinct.
Pourquoi je sais certaines choses de plus que les autres ? pourquoi, d'une façon générale, je suis si malin ? — Je n'ai jamais réfléchi à des questions qui n'en sont pas, je ne me suis jamais gaspillé. Les véritables difficultés religieuses, par exemple, je ne les connais pas par expérience.
“La femme n'est pas encore capable d'amitié : elle ne connaît que l'amour.” Vos avis (142) : “Pour le fort rien n'est plus dangereux que la pitié. ” “On veut la liberté aussi longtemps qu'on n'a pas la puissance ; mais si on a la puissance, on veut la suprématie. ”
Dans ce cas-là, celui qui oublie son passé (le sien ou celui de ses ancêtres) perdra une partie essentielle de ce qui le constitue et aura du mal à faire face au futur. De la même façon, sur le plan individuel, celui qui devient amnésique perd tous ses repères et même son identité.
Nous connaissons tous ces trous de mémoire dont la fréquence augmente avec l'âge ou lors de certaines situations : surcharge de travail, stress, émotions... En général, les oublis occasionnels sont liés à l'inattention ou peuvent parfois masquer une fatigue importante, des symptômes dépressifs ou troubles anxieux.
Si « conscience signifie mémoire », l'oubli porte donc à l'inconscience, à la perte, à l'évanescence, à la déliquescence et ne peut donc être qu'un défaut de conscience et d'être, bref une carence.
Friedrich Nietzsche : « Qu'est-ce que le bonheur ? Le sentiment que la puissance croît, qu'une résistance est en voie d'être surmontée. » Pour le philosophe allemand du XIXe siècle, la vie ne tend pas au bonheur. Parce que la vie est une énergie qui pousse tout être vivant à étendre son pouvoir.
La difficulté de définir le bonheur
Communément, on pense que ce qui fait le bonheur est une affaire privée, subjective. Chacun pourrait ainsi déterminer ce qu'est le bonheur selon ses préférences et ses goûts.
Pour atteindre le bonheur, il faut le vouloir
Le premier secret pour trouver le bonheur, c'est de le vouloir. Appréhender la vie sous un jour positif, ce n'est pas toujours une chose naturelle. L'optimisme, ça s'apprend et ça demande des petits efforts au quotidien.
L'inégalité naturelle des individus est une des croyances profondes de Nietzsche : chacun doit se créer lui-même sa vérité et sa morale ; ce qui est bon ou mauvais, utile ou nuisible pour l'un ne l'est pas nécessairement pour l'autre.
- Le sens de la vie comme importance : avoir une vie qui a du sens, c'est avoir le sentiment et la conviction que notre vie possède une valeur intrinsèque, que la vie que nous menons est bonne et que ce que nous entreprenons a un certain impact positif sur le monde ou notre entourage.
"Parmi les corps naturels [i.e non fabriqués par l'homme] certains ont la vie et certains ne l'ont pas. Nous entendons par vie le fait de se nourrir, de croître, et de dépérir par soi-même" (De l'âme, II, 1). Et, plus loin, Aristote dit que la vie est ce par quoi le corps animé diffère de l'inanimé. »
Ne pas (trop) vivre dans le passé
Chacun vit des choses plus ou moins agréables, peut éprouver des regrets, de la rancœur. Cependant, à trop y prêter attention, cela peut occuper une place trop importante au quotidien et empêcher de vivre pleinement l'instant présent. "Ce qui est fait est fait.
Oublier, au bon sens du terme, c'est rendre quelque chose inconscient, mais ça ne veut pas dire le perdre ou le neutraliser, ça veut dire l'agréger à toutes les régulations physiques qui sont déjà actives.